Laïque : se dit de ce qui est indépendant de toute confession religieuse. On utilise aussi le terme laïc par opposition à celui de clergé – les religieux qui encadrent le culte. La laïcité désigne donc une séparation du civil et du religieux dans l’État et la société.
Cette notion ne vient pas de nulle part : les philosophes des Lumières, puis les Révolutionnaires du 18e siècle, et enfin les Républicains du 19e, se sont battus pour défendre l’idée que gouverner un État est exclusivement une affaire humaine – et démocratique ! – et ne doit donc avoir aucun rapport avec une divinité ou des religions.
Ce combat a d’ailleurs créé une division parfois violente de la société française, depuis la Révolution jusqu’au début du 20e siècle, entre les catholiques et les « libéraux » républicains, très hostiles à l’Église qui, de son côté, voulait maintenir son influence dans la société.
Finalement, les lois de la fin du 19e siècle ont imposé le caractère laïque de l’enseignement, désormais contrôlé par l’État. Puis, la célèbre loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État a mis un terme au conflit en décrétant la neutralité de l’État en matière religieuse. Toutefois, cette loi garantit aussi la liberté des cultes : elle défend donc les croyants dans l’exercice de leur religion, qui ne doit pas être empêché.
Pratiques ostentatoires
Là où les choses se compliquent, c’est précisément sur cette notion d’exercice de la religion. Des croyants estiment que certaines prescriptions ou traditions propres à leur culte leur imposent des pratiques très visibles (dites ostentatoires), notamment dans des espaces publics.
Est ostensible ce qui est fait avec l’intention d’être remarqué ou distingué.
Or, la République laïque, tout comme elle interdit à ses fonctionnaires d’afficher des signes religieux (ou politiques), adopte la même attitude à l’égard des élèves dans les collèges et les lycées. D’où les polémiques sur le port du voile à l’école.
Quel est l’enjeu ? Tout simplement le vivre-ensemble, qui est tout sauf un « vivre à part » : dans la sphère publique, éviter de mettre en avant ses spécificités est une manière de s’intégrer, de partager ce qui est en commun avec les autres, plutôt que de que risquer le communautarisme, c’est-à-dire ne partager qu’avec ceux qui sont comme soi.
F.C.