Le Présage (Peter Farris, éditions Gallmeister)
Dans une Amérique au bord du chaos, gouvernée par un président qui rappelle furieusement Donald Trump, un homme se souvient de son passé. Un père qui profite de ses derniers instants de lucidité pour confier à sa fille un secret jusque là profondément enfoui… Déjà auteur des excellents Le Diable en personne, Les mangeurs d’argile et Derniers appels pour les vivants, Peter Farris revient en ce début de printemps avec ce qui s’impose comme son meilleur roman. Entre l’évocation d’une Amérique fragilisée par ses paradoxes et celle d’un passé marqué par la perte de l’innocence, au cœur d’une région prompte aux mystères, Le Présage est un roman étonnant. Une sorte de faux conte initiatique profondément sombre mais néanmoins traversé d’authentiques éclairs de lumière, magnifiquement construit et écrit. C’est bien simple, une fois entamé, il devient de plus en plus difficile de le lâcher, jusqu’à la découverte de cette fin qui reste longtemps en mémoire. Le Présage qui assoit Peter Farris parmi les « nouveaux » écrivains américains qui comptent. Ceux qui s’appuient sur l’histoire de leur pays pour composer des récits puissantes et complexes, amenés à devenir de futurs classiques.