Judas Priest – Beyoncé – The Libertines
Judas Priest – Invicible Shield
Groupe pionnier du heavy metal britannique, Judas Priest est né 1969 à Birmingham. Un mastodonte qui a connu quelques bouleversements mais qui est toujours là. Là et bien là comme le prouve Invincible Shield, le dix-neuvième album studio. Pochette de feu, police d’écriture agressive… Le ton est rapidement donné. Y compris dès le premier morceau, Panic Attrack, qui ne donne pas du tout l’impression que les musiciens derrière cette musique ô combien furieuse ont pour certains depuis très longtemps dépassé l’âge de la retraite. À commencer par Rob Halford, le chanteur, le pilier, qui affiche une forme étonnante. Cet homme serait-il originaire d’une autre planète ? Et que dire de ses comparses. Entre riffs hyper agressifs, breaks de batterie implacables et refrains tapageurs, Invincible Shield fait définitivement les choses en grand. Dans la lignée des anciens albums du groupe, ce nouvel opus ne faiblit jamais. Brut de décoffrage, parfaitement inspiré et d’une efficacité terrible, il traduit l’excellente forme d’un combo qui, en 11 morceaux, assoit, 55 ans après ses débuts, sa supériorité. Car aujourd’hui, franchement, quel autre groupe de cet âge parvient à sortir des disques comme celui-là ?
Beyoncé – Cowboy Carter
Vous l’ignorez peut-être mais Beyoncé est née et a grandi à Houston, au Texas, au milieu des ranchs et des cow-boys. Des origines auxquelles elle a commencé à faire référence en 2007, à l’occasion de sa reprise du tube bluegrass Irreplaceable avec le duo country Sugarland. Par la suite, en 2016, Queen B a chanté une composition originale, Daddy Lessons, sur son album Lemonade, faisant là encore le lien avec la country. Aujourd’hui, Beyoncé sort carrément tout un disque western. Un album à la pochette super épique, qui voit l’artiste chevaucher un pur sang en amazone, avec à la main un grand drapeau américain, comme dans les rodéos. Pour autant,il convient de modérer un peu la chose… Non Cowboy Carter, malgré son titre, malgré la présence de Willie Nelson et de Dolly Parton, n’est pas un pur album de country. Beyoncé est toujours pleine de ressources et sa version de la country sonne avec une singularité plutôt bienvenue.
Apaisé, ce concept album, qui prend donc la forme d’une diffusion radiophonique parsemée d’interventions parlées, ne tourne pas le dos aux fondamentaux de la musique de Beyoncé, ici mixée avec des sonorités tour à tour folk, country donc, mais aussi un peu rock, assurément pop et bien sûr électro et dance. Les dance floors ne sont pas loin et parfois, le mélange a vraiment du caractère (voir le morceau Spaghettii, qui organise avec goût une fusion très « catchy »). Huitième disque solo de Beyoncé, Cowboy Carter contient également une reprise inspirée du tube Jolene de Dolly Parton mais aussi une reprise de Blackbird, un célèbre morceau des Beatles. Un disque généreux donc, plein de saveurs parfois surprenantes, qui fait les choses en grand. Comme pour nous rappeler que définitivement, Beyoncé est au-dessus du lot. Une reine, qui aujourd’hui, porte le Stetson et les santiags, toujours avec classe.
The Libertines – All Quiet On The Eastern Esplanade
Fondé en 1997 à Londres par Carl Barât et Pete Doherty, The Libertines s’est imposé comme le fer de lance du renouveau du rock anglais, profitant de l’aspiration des géants Oasis, Blur ou encore Pulp, quant à eux nés quelques années avant. Principalement connu pour l’album The Libertines, sorti en 2004, mais aussi pour les frasques de Pete Dhoerty, qui ont largement fait de l’ombre à sa musique, le combo est aujourd’hui de retour aux affaires musicales avec ce All Quiet On The Eastern Esplanade. Avec sa formation d’origine, qui inclut donc un Pete Doherty très apaisé et visiblement enfin prompt à se concentrer sur son art, The Libertines livre une collection de chansons travaillées et séduisantes. La musique sonne comme jadis, ça bouge, la production est massive, les guitares incisives et rien de vient troubler l’enthousiasme que les titres encouragent les uns après les autres. Une réussite donc, y compris concernant la pochette d’ailleurs.