Julien Doré – Gracie Abrams – Sum 41
Julien Doré – Imposteur
Découvert dans l’émission La Nouvelle Star, où il a interprété pour rappel une reprise au ukulélé de Moi, Lolita d’Alizée, Julien Doré nous a d’abord donné l’impression qu’il évoluait dans un registre plutôt rock. Après tout, son groupe Dig Up Elvis évoluait dans ce registre. Rapidement néanmoins, le chanteur nîmois a dévoilé ses véritables intentions, à savoir celles d’une sorte de crooner moderne apte à mélanger les mélodies gentiment électro et celles beaucoup plus vintage. Décalé, l’univers de Julien Doré se décline à nouveau dans Imposteur, son sixième disque studio. Un album surprenant, composé de reprises pour le moins inattendues. Doré qui ici, s’approprie des tubes comme Toutes les femmes de ta vie des L5, Fly Me To The Moon de Frank Sinatra, Les sunlights des tropiques de Gilbert Montagné ou encore la ritournelle enfantine Ah les crocodiles, Cuitas les bananas de Philippe Risoli, Couleur menthe à l’eau, d’Eddy Mitchell et… Moi, Lolita, qui fait ici son grand retour (mais sans ukulélé).
Prouvant encore une fois qu’il peut faire à peu près tout ce qu’il veut, Julien Doré continue de défier les attentes, un peu à la manière d’un Philippe Katerine. Onirique, il déconcerte mais semble prouver son amour sincère pour ces chansons parfois oubliées, auxquelles il offre une nouvelle vie.
Gracie Abrams – The Secret of Us
Vous connaissez le père, mais connaissez-vous la fille ? Le père, c’est J.J. Abrams, l’un des créateurs de la série Lost et réalisateur de films comme Mission : Impossible 3, Le Réveil de la Force ou encore Star Trek Into Darkness. La fille, Gracie, 25 ans au compteur, fait de la musique depuis 2019, année où est sorti Mean It, son premier single. Depuis, la musicienne a fait du chemin à grands coups de sorties tapageuses et autres concerts, en première partie de Taylor Swift et Olivia Rodrigo. Alors que son premier album, Good Riddance, est sorti en 2023, Gracie Abrams revient déjà avec un second opus, intitulé The Secret of Us.
Influencée par Taylor Swift, Joni Mitchell, Elvis Costello, Kate Bush, James Blake, Simon and Garfunkel ou encore Harry Styles, la jeune femme se fait l’artisane d’une pop vaporeuse et accrocheuse. Très efficace, son deuxième effort studio fait montre d’un sens du refrain assez imparable et d’une jolie musicalité. Ainsi, des morceaux comme Blowing Smoke rentrent sans effort dans la tête pour y rester longtemps. Avec ses touches électro, ses sonorités plus folk et ses paroles incarnés, ce disque fait ainsi partie des belles sorties de l’année 2024. De quoi donner envie de suivre la suite des aventures d’une chanteuse qui va à coup sûr continuer à nous impressionner dans l’avenir.
Sum 41 – Heaven:x:Hell
Formé en 1996 en Ontario, le groupe canadien Sum 41 a fait partie de la vague de formation pop-punk qui, au début des années 2000, ont offert à la culture alternative adolescente sa bande-son. Garant d’une musique qui lorgne vers les cadors du punk tout en prenant garde à bien introduire à intervalles réguliers des sonorités bien pop, Sum 41 a enchaîné les albums depuis 2000, capitalisant sur un succès qui n’a jamais été aussi important qu’au début. Ayant annoncé sa séparation prochaine, Sum 41 revient cette année avec Heaven:x:Hell, histoire de mettre un ultime coup de pied dans la fourmilière.
Toujours aussi pop mais peut-être un brin plus furieux, Deryck Whibley et ses comparses ont aussi poussé les potards afin d’incorporer quelques éléments metal dans leur nouvelle livraison. En résulte une collection de morceaux qui, s’ils ne révolutionne rien, ont au moins le mérite de faire preuve d’une belle efficacité. Notons que lorsque le combo a décidé de se séparer, tous les morceaux à l’exception de I Don’t Need Anyone étaient déjà écrits et enregistrés. De ce fait, Heaven:x:Hell ne possède pas spécialement une patine fataliste et ne prend pas non plus la forme d’un adieu en bonne et due forme. Il est d’ailleurs fort probable que les membres de Sum 41, à l’instar de tant d’autres formations avant eux, décident, à long ou moyen terme, de revenir à la charge.
