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Pourquoi aime-t-on se faire peur ?

20 octobre 2023

Les films d’horreur font recette depuis très longtemps. Même constat pour la littérature d’épouvante qui, sous l’impulsion d’auteurs stars comme Stephen King, truste souvent les tops des ventes. C’est aussi d’ailleurs ce qui explique le succès grandissant d’Halloween, la fête durant laquelle on aime se faire peur. Mais pourquoi ? Pourquoi sommes-nous si nombreux à rechercher les frissons ? 

« La peur encourage un sentiment de confiance, de compétence et d’accomplissement », affirme Margee Kerr, une célèbre sociologue de l’université de Pittsburgh aux États-Unis. Mais encore ? Nous avons cherché à comprendre pourquoi les frissons sont aussi délectables.

Mieux comprendre la peur

Le Larousse définit la peur ainsi : « Sentiment d’angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger, réel ou supposé, d’une menace. » Mais la peur, bien heureusement, peut aussi naître dans d’autres contextes, plus confortables. Car il est ici bel et bien question de la peur que l’on recherche quand on s’installe devant un film d’épouvante ou qu’on lit un roman d’horreur et pas de la peur, la vraie, qui peut survenir dans des situations où on se sent en danger.

Sur un plan purement physique, la peur correspond à une activation de l’amygdale, qui régule nos actions face à une frayeur. Au cours de l’histoire, plusieurs psychologues et psychiatres se sont intéressés à la peur. Certains, comme John Broadus Watson et Paul Ekman, ont tenu à dissocier la peur de l’anxiété. D’autres spécialistes ont quant à eux défini les peurs les plus courantes comme étant l’océan (à cause de son immensité et des mystères qu’il abrite), les fantômes, les cafards et les araignées, les hauteurs, les ponts, les orages, l’échec, l’obscurité, l’eau, les serpents ou encore les espaces exigus. Autant de peurs sur lesquelles joue régulièrement la pop culture pour nous fournir des frissons pourtant très différents, plus confortables car non reliés à une menace tangible.

Peur et dopamine

Si nous adorons donc nous faire peur, c’est aussi car la peur déclenche une décharge de dopamine. Produite par certains de nos neurones, la dopamine influe directement sur notre comportement et renforce le plaisir ressenti lors de certaines situations, comme quand on fait du sport ou qu’on mange quelque chose de bon. La dopamine impacte également la motivation et renforce le courage. Précisons qu’après cette fameuse décharge de dopamine, nous nous sentons généralement plus apaisés et détendus. Pas étonnant que nous recherchions sans cesse à reproduire cette expérience car la dopamine installe une sorte d’addiction.

Les psychologues précisent que le fait de se faire peur, tout en sachant qu’au fond, on ne court aucun danger, comme devant un film d’horreur, revient à s’offrir une sorte de simulation. Quand, par exemple, on regarde L’Exorciste, on peut avoir très peur mais notre cerveau sait que tout ce qui se déroule à l’écran relève de la fiction. Même si dans le cas présent, L’Exorciste a beaucoup joué sur le fait qu’il était inspiré de « faits réels ». Un stratagème plutôt malin de la part des studios de cinéma pour intensifier l’expérience et encourager encore plus les frissons.

Avoir peur dans le cadre de situations qui ne présentent aucun risque reviendrait donc à apprendre des choses sur soi-même, tout en se sentant en sécurité. C’est pour cela qu’on éprouve tant de plaisir à se cacher sous un plaid bien chaud devant un film d’horreur. Quitte ensuite à avoir du mal à aller se coucher sans regarder sous le lit pour vérifier qu’aucun monstre ne s’y cache.

La peur et le goût du défi

Depuis longtemps, la peur représente un défi. Un défi qu’on lance aux autres ou à soi-même. Qui n’a jamais été tenté, sans forcément passer à l’acte, de monter dans un manège à sensation ? C’est sur ce genre de peur que reposent les expériences extrêmes comme le saut à l’élastique qui, parfois, font simplement peur quand on se contente de les évoquer. Et bien c’est la même chose pour les films d’épouvante, les trains fantômes ou les romans d’horreur. Et si on regardait ce film qui, paraît-il, a provoqué des évanouissements ? Et si on se confrontait à ce livre qui a terrifié Stephen King lui-même ? Le plus drôle, c’est que parfois, il suffit d’y penser pour commencer à frissonner. Une impression qui entraîne une petite décharge de dopamine et qui procure donc, par extension, du plaisir.

Avoir peur pour se dépasser

La peur est utile à bien des niveaux. En cas de danger réel, c’est elle qui nous alerte mais quand on parle de situation sans danger, elle peut nous faire progresser. Car la peur, cette peur que l’on ressent quand on veut sauter d’un avion avec un parachute ou en regardant un film d’horreur, est faite pour être dépassée. Un peu comme quand on est enfant et que la peur est systématiquement associée au danger. On découvre alors qu’il suffit de prendre son courage à deux mains pour aller au-delà de la peur et dépasser cette dernière pour ainsi se sentir beaucoup mieux. Dépasser sa peur nous permet de nous sentir plus fort. C’est pour cette raison que les spécialistes expliquent que la peur permet de booster l’estime de soi. Et encore une fois, ceci explique aussi pourquoi les enfants, quand ils grandissent, sont aussi attirés par les monstres. En découvrant qu’ils ne sont pas réels, malgré leur apparence spectaculaire, ils deviennent plus forts et donc moins impressionnables.

La peur et le collectif

Mais la peur se vit aussi à plusieurs ! On préfère aller dans les trains fantômes en groupe et petit, on adore se mettre au défi devant les maisons abandonnées que l’on image hantées, un peu comme les jeunes héros de la série Stranger Things. La peur comporte donc un aspect social. Nous aimons partager notre peur et c’est précisément pour cela que les films d’horreur ont autant de succès. Récemment, certains longs métrages ont aussi encouragé des réactions de groupe pour le moins extrêmes, forçant des cinémas à les déprogrammer pour éviter les débordements.

Ce constat explique également pourquoi, depuis quelques années, Halloween a autant de succès en France. Loin de se limiter à la chasse aux bonbons, Halloween rime aujourd’hui aussi avec soirées étudiantes et autres séances de cinéma en groupe où tous les convives sont déguisés pour non seulement se faire peur, mais aussi rigoler et finalement tourner en dérision des évocations qui, en temps normal, sont à la source de tant de frayeurs.

Crédit photo : Melanie Wasser-Unsplash

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