The New Abnormal
Considéré comme les chefs de file d'un nouveau mouvement post-rock dès la sortie de leur premier album en 2001, les Strokes se sont rapidement imposés pour devenir avec les années l'un de ces poids lourds capables de fédérer au-delà des étiquettes.
Leur leader Julian Casablancas étant vu par beaucoup comme une sortie de messie capable de sauver la musique à lui seul. Pourtant, la popularité de The Strokes est aussi allée de pair avec une sorte d'embourgeoisement de leur musique. Celle que l'on peut trouver sur
Angles ou
Comedown Machine cadrant par exemple parfaitement avec les salons feutrés ou encore les clubs hyper tendance dans lesquels il est impossible de rentrer si on n'a pas la bonne tenue et si on a plus largement le malheur de ne pas répondre à tous les codes en vigueur. Casanblancas s'étant changé de son côté en sorte de créature mi-insupportable mi-intéressante, capable du pire comme du meilleur.
Alors qu'en est-il de
The New Abnormal, la sixième livraison du combo new-yorkais ? Eh bien on peut dire que c'est à la fois conforme aux attentes mais aussi plutôt enthousiasmant. Conforme car finalement, rien de bien nouveau ici. Du côté du chant tout particulièrement, Casablancas nous ressort toute sa batterie de
gimmicks, largement mise à contribution depuis le premier disque.
Enthousiasmant donc, car tout ceci brille surtout par son efficacité. Comprendre par là qu'il est possible de poser l'album sur sa platine et de toute de suite avoir envie de danser. Ayant remisé les riff trop rock pour se concentrer sur une pop plus légère, plus électro mais aussi plus compatible avec les clubs, bien que certains titres ravivent le rock des débuts, les Strokes se sont quand même appliqués.
À noter que ces 9 morceaux s'avèrent également très bien produits. Même si dans l'ensemble,
The New Abnormal, avec sa pochette arty et ses prétentions un peu trop opportunistes pour être honnêtes, manque aussi clairement d'aspérités.