Une brève histoire de la New wave
On pourrait résumer la New wave comme la rencontre de la mélancolie et du synthé, lorsque, au début des années 80, des groupes anglais et américains découvrent les possibilités de l’électronique, sans renier l’usage des instruments classiques du combo rock. Cette musique est si radicalement nouvelle qu’on la surnomme « New wave », nouvelle vague.
Historiquement, elle s’épanouit après la vague punk, à qui elle emprunte une certaine forme de désespoir et la critique sociale, mais en nettement plus retenu et plus élégant. Mélodies souvent simples, basse envoûtante, échos de voix, ambiance sombre rapprochent la New wave du « gothique ». Un groupe comme The Cure est ainsi classé indifféremment dans l’un ou l’autre de ces genres.
Toutefois, là où le gothique joue la carte corbeaux-romantisme-crypte désolée, la New wave nourrit son imaginaire des machines, de l’absurde, du décalage et de la froideur urbaine. La tendance la plus frigorifiante et désespérée est d’ailleurs plutôt appelée Cold wave (cf. This Mortal Coil).
Une histoire de bombe atomique
Les morceaux évoquent certes l’amour perdu et la folie, mais aussi des murs, des autoroutes, comme dans le mythique Autobahn, un morceau de 22 minutes, du groupe allemand Kraftwerk. Ça ne rigole pas franchement dans les paroles, même si, globalement, la plupart des groupes feront aussi de la pop très dansante.
Ainsi, Orchestral Manœuvres in the Dark a enchanté les années 80 avec son tube Enola Gay : peint sur le nez du bombardier qui lâcha la première bombe atomique sur Hiroshima, Enola Gay était le nom de la mère du pilote. Son synthé sautillant et ludique fait oublier que la chanson parle de la bombe, mais le refrain You should have stayed at home yesterday est sans ambigüité.
Comment passer aussi à côté du groupe fondateur de la Dream pop (et des Heavenly voices), un courant enfanté par la New wave et sublimé par le duo écossais des Cocteau Twins et la voix angélique de sa chanteuse Liz Fraser. Si vous deviez n’en écouter qu’un titre, Carolyn’s Fingers est simplement incontournable :
https://www.youtube.com/watch?v=NhGoZLudKyk
On pourrait citer beaucoup d’autres groupes majeurs, tels que New Order, Depeche Mode (dont les excellents Stripped et Dont let never let me down again ci-dessous), Talk-Talk et bien d’autres, qu’on vous invite à découvrir sur YouTube !
Fabien Cluzel
https://www.youtube.com/watch?v=qU8UfYdKHvshttps://www.youtube.com/watch?v=snILjFUkk_A
Quelques albums cultes de la New wave
Substance, New Order
Un album rétrospectif qui inclut les singles du groupe dont Love bizarre Triangle et surtout Blue Monday, une des meilleures ventes de tous les temps. Méritée.
Black Celebration et Music for the Masses, Depeche Mode.
Seventeen Seconds, The Cure
Version avec enregistrements studios et autres raretés.
The Best of OMD, Orchestral Manoeuvres in the dark
Avec Electricity et Enola Gay, toujours d’actu sur certaiins dancefloors.
Marquee Moon, Television
Entre post-punk, New wave et poésie, un des plus grands albums représentatifs du club New Yorkais CBGB.
The Cure, juste énorme !
Si vous ne connaissez pas encore The Cure, laissez-vous happer par leurs tubes In Beetween Days (le titre phare qui les a révélé au grand public en 1985) ou encore Just Like Heaven :
https://www.youtube.com/watch?v=scif2vfg1ug%20https://www.youtube.com/watch?v=qh-jVXyn5CM