AES : la licence à tout faire

Méconnue et parfois un peu « méprisée » au profit du Droit ou de l’Economie, la licence d’AES (Administration économique et sociale) est pourtant une excellente formation, reconnue notamment pour le large panel de compétences auxquelles elle forme ses diplômés.

Cette filière s’articule autour de 4 pôles de compétences : l’économique et le social, l’entreprise,
l’international et les services publics. Elle est dont par nature très pluridisciplinaire, avec pour objectif de donner à ses étudiants de solides connaissances en droit, en économie et en sciences sociales.

La filière AES n’a donc pas vocation à former des spécialistes de telle ou telle discipline, mais plutôt des généralistes capables d’avoir une vision synthétique et de produire des analyses pertinentes des problèmes économiques, juridiques et sociaux contemporains.

Cette capacité d’analyse et de synthèse dans des domaines variés permet ensuite d’occuper des fonctions d’administration et de gestion dans les organisations publiques ou privées à caractère économique, social ou culturel. La seconde option est la poursuite des études en master afin de se spécialiser dans un domaine. 

Une licence généraliste… mais pas trop !

Les trois années du diplôme de licence sont consacrées à l’acquisition des connaissances fondamentales en économie et en gestion d’une part, en droit d’autre part. Ainsi, comme dans les filières de sciences économiques et de gestion, les étudiants reçoivent un enseignement en microéconomie et en macroéconomie, auquel s’ajoute une introduction au droit privé et aux institutions publiques. Objectif : acquérir les bases d’une formation juridique qui sera poursuivie tout au long du parcours. 

Ces enseignements fondamentaux sont complétés par des enseignements d’ouverture aux problèmes économiques et sociaux, qui permettent une initiation aux sciences sociales. Avec la mise en place de séminaires de méthode, la formation permet aux étudiants d’acquérir la maîtrise des concepts essentiels, des techniques et des outils d’analyse dans ces différences champs disciplinaires. Cette formation éclectique développe chez les étudiants en AES une capacité à mobiliser les disciplines en fonction des objets étudiés et des actions à conduire.

L’aspect généraliste de la licence n’exclue pas une spécialisation relative : après un premier semestre comportant des initiations dans les disciplines économiques, juridiques et de gestion, les étudiants suivent au second semestre des cours inscrits dans le cadre d’options (la gestion des collectivités territoriales, la gestion des entreprises, les ressources humaines…).

Enfin, la dernière année de licence est souvent consacrée à l’insertion professionnelle : un stage d’une durée variable est obligatoire en fin de cycle et fait l’objet d’un rapport de stage à valider. Et parfois, le stage se transforme en CDD, voire en CDI…

Les parcours de spécialisation

La filière comprend des parcours que l’on retrouve généralement dans les universités dotées d’une UFR d’AES :

– Le parcours Administration et Gestion des Entreprises forme des généralistes capables d’assurer différentes fonctions de responsabilité au sein des entreprises et d’organismes privés, notamment avec des specialisations en gestion des ressources humaines ou dans le domaine commercial.

– Le parcours Administration Générale et Territoriale offre une formation généraliste préparant à postuler aux emplois titulaires ou contractuels des administrations de l’État (services centraux et déconcentrés), des collectivités territoriales et des organismes parapublics. Ce parcours intègre donc plus particulièrement des enseignements de droit public et de science politique, centrés sur l’étude de l’administration du territoire.

– Le parcours Commerce et Affaires Internationales  forme des cadres d’entreprise travaillant à l’import-export et des cadres pour les organisations tournées vers l’international. 

– Le parcours Développement Social  pour objectif de former les opérateurs des nouvelles politiques publiques à l’œuvre, notamment, au niveau local. Il accueille souvent des stagiaires formation continue. Il délivre des enseignements spécifiques sur les politiques publiques, l’économie locale et sociale, la citoyenneté, la gouvernance qui initient une réflexion sur les nouvelles missions du social

– Le parcours Sciences Économiques et Sociales met l’accent sur l’articulation entre les sciences économiques, le droit public et la science politique et les sciences sociales. Formation plus orientée sur la recherche et la préparation au concours (CAPES et agrégation de sciences économiques, ce parcours constitue une voie privilégiée pour la préparation aux concours de l’enseignement).

– Le parcours AES-Langues complète le parcours Commerce et Affaires Internationales et s’adresse à des étudiants des filières linguistiques qui souhaiteraient s’orienter vers le commerce international.

Enfin, certaines universités ou certains IAE proposent des parcours plus spécifiques : Gouvernance des Entreprises et des Territoires (GET), Économie et Société…

Les débouchés

Une majorité de diplômés d’AES exerçent en entreprises ou collectivités dans les 

services juridiques, les ressources humaines, l’administration des collectivités locales, secrétariats de direction, les services financiers ou comptables, l’administration publique en général…

Plus spécifiquement dans le secteur privé, ils travaillent dans les banques, les assurance, le commerce…), mais aussi dans le secteur associatif (tourisme, éducation, formation…).

Ils y assurent des fonctions de contrôle, de gestion, d’expertise ou d’administration. On remarque d’ailleurs que les étudiants titulaires d’une maîtrise AES (ou M1 AES) sont en bien meilleure position sur le marché de l’emploi que les titulaires d’une maîtrise universitaire classique.

Les licenciés en AES ont en outre la possibilité :

• de se présenter aux concours de la fonction publique de catégorie A, B et C ;
• d’accéder à un master AES dans différentes mentions : développement social, gestion des ressources humaines, finances et développement local, métiers du patrimoine… ;
• d’accéder à de nombreux masters en droit et en gestion : droit social, droit fiscal, droit des affaires, gestion des personnels, gestion des ressources humaines, juriste des collectivités territoriales… ;

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