Zoom sur le Gaming Campus
Vous adorez les jeux vidéos et vous aimeriez en faire votre métier ? Premier pôle de divertissement, avant le cinéma, les jeux vidéos génèrent aujourd’hui des millions. Une rentabilité qui se traduit par des opportunités de carrière pour les jeunes. Pour autant, attention aux idées reçues. Vivre au Lycée est aller toquer à la porte du Gaming Campus, l’une des principales écoles dans le domaine. Anne Poinsignon, la responsable développement de la structure, a accepté de nous recevoir.
Comment présenteriez-vous le Gaming Campus en quelques mots ?
Le Gaming Campus consiste en trois écoles appliquées, c’est à dire une école de business, une école d’informatique et de code et une école d’art. Ces trois structures sont donc des écoles appliquées aux jeux vidéos avec une pédagogie extrêmement innovante. Nous fonctionnons exclusivement sur une pédagogie « par projet ». Nos élèves ont ainsi comme comme support d’apprentissage leur passion que sont les jeux vidéos. Nous sommes situés à Lyon et à Paris.
Comment le campus est-il né ?
Gaming Campus est né de la frustration de Valérie Dmitrovic qui était directrice de plusieurs campus et qui occupe aujourd’hui la fonction de General Manager. Elle ne trouvait pas une école dont la pédagogie fonctionnait à 100% par projet. Elle a donc créé avec Thierry Debarnot, le cofondateur de la digiSchool , le Gaming Campus, en 2018.
Quelles sont les formations les plus populaires actuellement ?
La vraie problématique est que les étudiants n’envisagent qu’un ou deux métiers dans les jeux vidéos. Pour les arts on parle de game designer et pour le codage, il est question de développeur. En réalité, il existe beaucoup plus de métiers, dont la plupart sont extrêmement innovants. Nous sommes aujourd’hui dans une mise en œuvre qui est systématiquement à la pointe de l’innovation. À titre d’exemple, en ce moment, les élèves travaillent sur la VR. L’univers du jeu vidéo est systématiquement à la pointe avec des mises à jour très régulières. Il est donc primordial que nos programmes évoluent en cours d’année et ne soient pas figés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous ne sommes pas dans Parcoursup.
Est-ce que vos cursus proposent des cours de langues, compte tenu de la dimension internationale du jeu vidéo ?
Nous faisons passer un test d’anglais pendant les admissions. Le but est de savoir où l’élève se situe. En fonction du niveau des nouveaux inscrits, le nombre d’heures consacrées à l’apprentissage d’une langue étrangère est ajusté. C’est un point fondamental. Nos cours sont par ailleurs donnés par des professeurs dont la langue enseignée est leur langue maternelle. Ils sont également tournés vers l’oral en majeure partie même si les élèves travaillent aussi bien sûr à l’écrit. Des élèves qui peuvent suivre jusqu’à quatre langues pendant leurs études chez nous (l’anglais mais aussi l’espagnol, le coréen ou encore le japonais). Parfois, les soutenances peuvent se faire exclusivement en anglais. Une bonne maîtrise d’au moins une langue étrangère est donc primordiale. Un élève diplômé doit pouvoir justifier un niveau d’anglais équivalent à ses compétences dans son secteur d’activité, qu’il s’agisse de codage ou d’art. C’est un point très important pour les futures embauches, même si un étudiant peut aussi être amené à travailler pour une entreprise française.
Vous proposez des formations esport. Quel est le profil parfait pour ces formations ?
On est sur une école pour la formation esport accessible en Master. Nous accueillons simultanément 15 étudiants seulement car notre objectif est qu’à la fin du cursus, ces derniers puissent trouver du travail. Nous avons pris la décision de réduire les effectifs de manière considérable pour garantir l’employabilité.
Concernant l’esport, nous sommes sur du management. Les étudiants qui intègrent cette formation sortent tous de l’école Gaming Business avec un Bachelor d’école de commerce appliqué au jeu vidéo.
Dispensez-vous des cours sur l’histoire du jeu vidéo ?
Les étudiants travaillent au contact de professionnels en activité. Tous nos accompagnants de projets sont des professionnels du secteur. En cela, les élèves peuvent en effet étudier l’histoire des jeux vidéos concernant par exemple une entreprise en particulier. Par ailleurs, ces professionnels sont là pour accompagner les étudiants tout au long de leurs projets, avant la soutenance qui a lieu devant le professionnel accompagnant et un professionnel du secteur.
Suffit-il d’aimer jouer pour faire carrière dans les jeux vidéos ?
C’est la première chose qu’on leur dit quand les élèves préparent leur entretien d’admission. Non, aimer jouer ne suffit pas car une personne qui est dans cette position exclusivement est dans une logique de loisir. Si on aime jouer aux jeux vidéo, il faut continuer à jouer. Si en revanche on veut travailler dans les jeux vidéos, il faut envisager une école comme le Gaming Campus, qui prépare aux métiers du jeu vidéo. Les jeunes sont très surpris par tous les métiers qui existent. Nous proposons actuellement des formations pour pas moins de 68 métiers. Ces métiers embauchent tous.
Il existe des écoles qui ne sont pas exclusivement spécialisées dans le jeu vidéo, qui proposent des Masters jeu vidéo avec des modules de 60 heures seulement. Quand ces étudiants arrivent sur le marché du travail, ils sont directement confrontés à nos étudiants qui eux, ont suivi des cursus exclusivement liés aux jeux vidéos. Nos étudiants travaillent de plus en interdisciplinarité, ce qui représente une vraie valeur ajoutée sur le marché. Un codeur par exemple, est pleinement conscient des contraintes d’un game designer. Cette interdisciplinarité permet à nos étudiants de rentrer dans des équipes polyvalentes et de pouvoir faire le lien entre des acteurs qui doivent travailler ensemble mais qui n’ont pas les mêmes objectifs, contraintes et référentiels.
On trouve sur votre site toute une partie consacrée aux parents. Est-il toujours difficile de combattre les idées reçues au sujet des jeux vidéos pour souligner les opportunités professionnelles qu’ils peuvent offrir ?
Heureusement, ça l’est de moins en moins. Nous faisons quand même un énorme travail de présentation des métiers du jeu vidéo auprès des parents. Ces derniers nous sont d’ailleurs reconnaissants. Notre site présente un guide complet des métiers pour aider à s’y retrouver.
Nous essayons aussi d’entrer en interaction avec les lycées mais c’est moins évident à l’heure actuelle. Il est plus facile d’accéder aux parents qu’aux professeurs. À titre personnel, avant d’intégrer le Gaming Campus, j’ai travaillé pendant 25 ans dans l’enseignement avec 10 ans dans un poste à responsabilités dans un lycée lyonnais. J’ai fait beaucoup d’orientation avec un soucis permanent d’accompagner les élèves de manière très précise. Je vois aujourd’hui à quel point certaines familles sont isolées par rapport à la question de l’orientation. Dans les établissements publics, par la force des choses, les équipes éducatives doivent tout gérer. Mais heureusement, il y a aussi de plus en plus de personnes formées qui font un énorme travail pour récupérer un maximum d’informations. Elles peuvent d’ailleurs être amenées à venir nous demander des renseignements pour par la suite orienter les élèves. L’objectif étant de positionner les étudiants sur un parcours de réussite. Que les études qu’ils se préparent à entreprendre correspondent à une envie.
Est-il plus facile pour les parents gamers d’envisager pour leurs enfants une carrière dans les jeux vidéos ?
Pas forcément car les parents gamers n’ont pas nécessairement envisagé la notion d’employabilité dans le jeu vidéo. Il peut y avoir des parents novices qui ont confiance et des parents gamers depuis toujours qui se montrent plus réticents. L’une des raisons de cette méfiance est qu’ils n’ont pas eu accès eux-mêmes à ce genre d’opportunités quand ils étaient au lycée.
Qu’en est-il de l’alternance ?
Nos élèves sont en stage 8 semaines par an. Comme ils ont des intervenants pro toutes les semaines ils n’ont pas de mal à trouver une alternance par la suite, c’est à dire dès la quatrième année. Les étudiants en Art sont en alternance dès la troisième année.
Les jeux vidéos sont-il pour vous toujours une affaire de geeks ?
Si vous voulez comprendre ce qu’ils disent, assurément. En fait, c’est une affaire de geek parce que c’est un métier passion. Il faut aimer ça. Ce n’est pas un métier d’addict. Les étudiants doivent tellement s’investir dans leurs projets de création, que si la passion ne les porte pas où s’ils sont trop dépendants au jeu en lui-même, ils ne peuvent pas y arriver.
Le mot de la fin est pour vous !
J’aimerais juste encourager les filles à ne pas s’autocensurer. Aujourd’hui, nous avons plein de filles qui n’osent pas candidater. L’univers des jeux vidéos ne met malheureusement pas les femmes en avant. Il y a un vrai travail d’éducation à faire sur ce sujet pour encourager les filles à embrasser la carrière qui leur correspond.
Tout savoir sur le Gaming Campus.