Accès à l’enseignement supérieur, expérience pro : les élèves français bien placés en Europe
Au regard de l’Europe, la France fait partie des pays qui comptent le plus de diplômés de l’enseignement supérieur, le moins de sorties du système éducatif sans diplôme et un pourcentage élevé d’élèves de l’enseignement professionnel qui ont bénéficié d’une réelle expérience dans le monde du travail.
En 2021, l’Union européenne s’est fixé sept objectifs en matière d’éducation et de formation, à atteindre d’ici 2030, dont six ont fait l’objet d’une toute récente analyse du service statistique du ministère de l’Éducation nationale (« Objectifs éducation et formation 2030 de l’UE : où en est la France en 2023 ? »). Si le système éducatif en France et les compétences des élèves sont souvent mises à mal par des études internationales et les médias, cette publication montre que la France n’est pas si mauvaise élève, en tout cas, pas dans tous les domaines et pas la plus mauvaise.
L’étude statistique montre ainsi que, dans plusieurs domaines, la France fait mieux que la moyenne européenne et qu’elle dépasse déjà un certain nombre de ces objectifs.
Meilleur accès à l’enseignement supérieur
La France fait d’abord mieux en matière d’accès à l’enseignement supérieur avec 50,4 % des 25-34 ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur en 2022, contre une moyenne européenne qui s’élève à 42 %. Et elle a déjà dépassé l’objectif européen qui est fixé à 45 % ou plus, avec 12 autres pays (sur les 27 que compte l’UE).
Ce qui est plutôt intéressant quand on sait, comme le soulignent les auteurs de la note, que « les personnes diplômées de l’enseignement supérieur sont plus souvent en emploi et bénéficient d’une rémunération plus avantageuse que les autres ». En effet, en Europe comme en France, le taux d’emploi des individus est d’autant plus élevé que leur diplôme est important, ce qui s’observe partout : en 2022, en France, le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement supérieur est de 84,8 % contre 53,5 % pour les sans diplôme. De même, les revenus du travail des diplômés de l’enseignement supérieur sont systématiquement plus importants que ceux des diplômés du secondaire et plus le diplôme est élevé dans l’enseignement supérieur, mieux on est rémunéré.
Les élèves de l’enseignement professionnel plus nombreux à avoir une expérience dans le monde du travail
Moyenne européenne dépassée et objectif dépassé également pour l’expérience du travail dans l’enseignement professionnel en France. En 2022, 71 % des jeunes diplômés du second cycle de l’enseignement secondaire professionnel âgés entre 20 et 34 ans « ont eu une expérience notable dans le monde du travail pendant leur formation ». L’objectif européen est fixé à 60 % ou plus et la moyenne européenne est à 59 %.
Enfin, la France fait aussi mieux que la moyenne pour ce qui est des sorties sans diplôme : 9,2 % des garçons et 6 % des filles âgés de 18 à 24 ans ont au plus le brevet et ne sont ni en éducation ni en formation. Certes, il n’est pas question de se réjouir de ce volume d’élèves qui sortent sans diplôme, mais force est de constater qu’on en laisse moins sur le carreau en France au regard de la moyenne européenne qui s’élève à 11,1 % chez les garçons et 8 % chez les filles.
En revanche, la France est moins bien placée pour les jeunes gens qui, diplômés ou non, sont sans emploi et ne sont pas en formation, jeunes dit NEET. En effet, 12,8 % des jeunes âgés entre 18 et 24 ans sont NEET en France, soit un taux équivalent à la moyenne européenne, et plus qu’en Allemagne (10 %). Mais ce résultat s’explique aussi, précisent les auteurs, par le fait que l’accès à l’emploi est plus difficile pour les jeunes que dans des pays comme l’Allemagne : ainsi, alors qu’ici ces jeunes sont emploi sont plus nombreux à être diplômés que ceux recensés en Allemagne, ils sont plus nombreux à être sans emploi que leurs homologues allemands.
Réduire encore le nombre d’élèves qui ont des compétences insuffisantes dans certains domaines
Ces résultats satisfaisants ne cachent pas néanmoins le fait qu’il faut faire progresser les jeunes français dans des domaines sur lesquels un trop grand nombre d’élèves « n’ont pas un niveau suffisant de compétences en compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique », comme l’a relevé l’évaluation PISA de 2018. Si en France, la situation est légèrement meilleure que la moyenne européenne dans la compréhension de l’écrit et les cultures mathématique et scientifique, il n’en reste pas moins qu’il y a toujours 21 % d’élèves qui, à 15 ans, sont faiblement compétents dans ces trois domaines (21 % des élèves français contre respectivement pour les trois domaines 22,5 %, 22,9 % et 22,3 % en moyenne dans l’UE-27).
L’Union souhaite que chacune de ces proportions soit inférieure à 15 % d’ici 2030. Seules l’Estonie, la Finlande et la Pologne sont actuellement en dessous de ce seuil.