Intégrer une école d’art : pourquoi et comment s’y préparer
Intégrer une grande école d’art publique fait rêver. Mais le défi est élevé car les attentes sont fortes, tant au niveau de votre motivation que du book que vous saurez présenter. Pourquoi ne pas, alors, aller s’inspirer de travaux et dossiers d’étudiants qui ont réussi leur entrée dans ces écoles ?
Devenir styliste, architecte, designer ou encore scénographe en fait rêver plus d’un. Ce sont les écoles supérieures d’art qui préparent à ces métiers et si tout le monde peut avoir sa chance parce que les prérequis se fondent moins sur de bons résultats académiques que sur l’inspiration, la motivation des candidats et les travaux qu’ils présentent, les intégrer n’en reste néanmoins pas simple. À titre d’exemple, sur Parcoursup, où ces écoles sont de plus en plus nombreuses, moins de 3000 places sont proposées alors que la plateforme reçoit quelque 80 000 candidatures. Selon l’ONISEP, le taux d’admission était de 30 % en moyenne en écoles supérieures d’art et de design en 2022. Si l’on ramène le taux d’admis par école, les places sont chères. L’ONISEP indique par exemple qu’ils étaient seulement 3 % d’admis en 1re année aux Arts-Déco-Ensad et 5 % aux Ateliers-Ensci…
En tout, en dehors des BTS et des DNMADE (diplôme national des métiers d’art et du design créé en 2018), plus de 80 formations sont proposées par les écoles publiques ou privées, pour certaines encore, l’inscription se déroulant directement sur leur site Internet. Mais quelle que soit la démarche à suivre, ces établissements partagent tous les mêmes attentes vis-à-vis des candidats.
Les écoles évaluent un potentiel de motivation et de création
L’entrée dans une école supérieure d’art française se fait par examen ou concours pour la première année. Et toutes les écoles prévoient au moins une épreuve écrite et / ou une épreuve plastique, ainsi qu’un entretien oral avec un jury autour d’un dossier de travaux artistiques personnels : le fameux book ou portfolio qu’il vous faut préparer en amont et en tenant compte de l’école ou des écoles que vous visez.
Mais ce qu’il faut surtout retenir et que résume très bien l’ONISEP, c’est que « les écoles supérieures d’art publiques n’évaluent pas des connaissances précises, un parcours scolaire ou une pratique artistique aboutie. Elles évaluent un potentiel de motivation et de création. » Ce que confirme aussi l’Andéa (association nationale des écoles supérieures d’art). L’important n’est pas tant de montrer que vous maîtrisez une technique particulière mais ce qui vous intéresse dans l’art et vos capacités à inventer et expérimenter.
S’inspirer des travaux et dossiers des anciens candidats : le rendez-vous à saisir chez Prép’Art
Pour ceux qui n’ont pas eu de réponse positive sur Parcoursup cette année et pourraient opter pour une prépa pour préparer le concours pour l’année suivante, mais aussi pour les élèves de seconde et de première qui envisagent d’intégrer une école d’art après leur bac, il peut donc être utile de se pencher sur la façon dont on peut se préparer à ces attentes.
À ce titre, des Journées portes ouvertes organisées en ce moment par Prép’Art, une prépa privée implantée dans trois régions et qui prépare aux écoles d’art publiques, peuvent valoir le détour. Pourquoi ? Parce que l’établissement ne se contente pas d’organiser des JPO classiques, il organise, sur ses 3 sites en France, à Paris (Île-de-France), Aix-en-Provence (Provence-Alpes-Côte-d’Azur) et Toulouse (Occitanie), une exposition qui présente des travaux d’étudiants de la promotion 2022-2023 et surtout les dossiers qu’ils ont présentés aux concours et leurs résultats. Pour l’établissement, il s’agit :
- de montrer des exemples de dossiers concours réussis aux lycéens qui souhaitent intégrer une grande école d’art,
- d’apprendre aux étudiants à faire un montage d’exposition et à présenter leurs œuvres au public.
Où et quand découvrir ces dossiers d’étudiants ? Ça se passe depuis le 15 juin et jusqu’au 13 juillet, de 10h à 17h, sur les campus Prép’art de Paris et Aix-en-Provence et depuis le 7 juin et jusqu’au 7 juillet à Toulouse. |
Une prépa, pour quoi faire ?
C’est aussi une occasion de se rendre compte qu’opter pour une année de prépa, publique ou privée, peut être un moyen de mettre un maximum de chances de son côté. Il y en a un peu partout en France et l’admission se fait en juin, pour certaines en septembre, sur entretien et présentation d’un dossier de travaux personnels.
Cours d’arts plastiques et d’histoire de l’art, rencontres avec des artistes, visites d’expositions, accompagnement pour que chaque étudiant construise son projet, constitue son book… : cette année préparatoire vous aidera non seulement à renforcer vos techniques d’expression plastique (ou vous initiera à certaines que vous ne connaissez pas), mais aussi à acquérir des références culturelles et des compétences telles que la capacité à analyser un sujet, une œuvre…
Selon l’ONISEP, pour ceux qui intègrent une classe préparatoire publique, « la formule est souvent payante » puisque le taux de réussite à un concours avoisine les 95 %. Mais elles sont évidemment très fortement sélectives à l’entrée. Côté privé, où l’année s’avérera plus chère financièrement, la qualité de la préparation peut être inégale selon les prépas mais les taux de réussite peuvent être également très élevés dans certaines d’entre elles. C’est le cas chez Prép’art, où, en 2021-2022, 313 étudiants ont été formés aux concours des écoles supérieures d’art et de cinéma publiques et 93 % d’entre eux ont réussi au moins un concours, pour un total de 657 concours réussis.
Quelles écoles publiques pour quels métiers visés ? Il existe près de 60 écoles d’art publiques qui préparent aux métiers de la création et du design. Une quarantaine d’écoles supérieures d’art et de design forment des artistes et des créateurs-concepteurs en arts plastiques ou en arts appliqués. Elles délivrent le DNA (diplôme national d’art), en 3 ans après le bac, puis le DNSEP (diplôme national supérieur d’expression plastique), en 5 ans. Réputées et très sélectives, les Arts-Déco-ENSAD forment des créateurs-concepteurs dans des domaines très divers (cinéma d’animation, illustration, photo/vidéo, scénographie, design…), les Beaux-Arts de Paris-ENSBA, des artistes plasticiens, et les Ateliers-ENSCI, des créateurs industriels et des designers textiles. Toutes délivrent des diplômes à bac + 5. Vous pouvez trouver plus d’informations sur le site du Ministère de la Culture ou sur celui de l’Andéa. |
Crédit photo : Russn_Fckr-Unsplash