Painkiller
Série d’utilité publique, de Noah Harpster et Micah Fitzerman-Blue, avec Taylor Kitsch…
Purdue Pharma, une grande société spécialisée dans les médicaments, parvient à mettre sur le marché un puissant remède contre la douleur. Rapidement, l’entreprise convainc des milliers de médecins à travers les États-Unis de prescrire en masse son traitement « miracle ». L’Oxycontin, c’est son nom, devient incontournable. Dans le pays, et bientôt à l’étranger, des centaines, puis des milliers de malades développent une puissante addiction. Les overdoses s’enchaînent, attirant l’attention d’associations et autres spécialistes de la santé qui, dès lors, essayent de provoquer le retrait de l’Oxycontin du marché… Painkiller n’est pas la première série à aborder l’histoire de l’Oxycontin aux États-Unis, de son invention au procès qui a contraint le laboratoire responsable à prendre des mesures pour tenter d’endiguer ce que les médias ont qualifié de véritable épidémie. Déjà il y a quelques mois, Dopesick (sur Disney +) nous présentait avec une éloquence rare cette tragédie encore méconnue. Une série portée par un casting 5 étoiles (avec notamment Michael Keaton), qui s’impose comme supérieure à Painkiller. Même si au fond, il n’est pas interdit de considérer les deux shows comme complémentaires.
Dans Painkiller comme dans Dopesick, le scénario s’en tient aux faits et parvient à prendre quelques libertés, en inventant notamment des personnages, sans pour autant faire preuve de fantaisie. Moins minutieuse que Dopesick, plus courte aussi, Painkiller joue également sur les ellipses et au fond, c’est aussi ce qui nuit un peu à la puissance de son propos. Néanmoins, son utilité est bien réelle tant son sujet reste d’actualité. Adaptation de deux ouvrages clés, soit le livre Pain Killer : An Empire of Deceit and the Origin of America’s Opioid Epidemic et l’article du New Yorker The Family That Built an Empire of Pain, la série réalisée par Peter Berg (Battlefield, Hancock) se montre aussi un peu trop empressée pour son propre bien, tandis que certains personnages, comme Richard Sackler, l’homme responsable de la mise sur le marché de l’Oxycontin, ici joué par Matthew Broderick, ont parfois tendance à tomber dans l’outrance. Mais encore une fois, pas de quoi la boycotter pour autant.
Note : 3,5/5