Green Day – Ty Segall – Kid Cudi
Green Day – Saviors
Légendaire groupe de punk de la côte ouest des États-Unis, véritablement remarqué en 1994 avec Dookie, son troisième album (celui sur lequel figure le méga hit Basket Case), Green Day n’a clairement plus rien à prouver. Les musiciens ont tous dépassé la cinquantaine, leurs comptes en banque sont archi pleins et tout va bien dans le meilleur des mondes. Green Day est respecté, Green Day est adoré, Green Day fait partie de l’histoire. Mais les mecs continuent tout de même. Et ils le font bien. Impossible donc de ne pas reconnaître que Saviors, le quatorzième disque du combo, est issu d’une démarche sincère. Rien de révolutionnaire dans ces 15 titres punk et pop mais assurément autant de preuves de la bonne forme d’un groupe qui ne dévie pas de sa route, énergique comme ce n’est pas permis et donc encore capable d’en démontrer à la jeune garde. Avec son physique de jeune type tout juste titulaire du bac, Billy Armstrong mène sa troupe avec une fougue qui fait défaut à des artistes pourtant deux fois plus jeunes. Une icône du punk-pop, une vraie, qui vient à nouveau nous offrir 15 bonnes raisons de sauter sur place dans notre chambre.
Ty Segall – Three Bells
C’est bien simple : depuis ses débuts en 2008, Ty Segall n’arrête pas. Three Bells, qui vient de sortir, est son quinzième album. Et encore, on ne compte pas les autres projets qu’il a pu mener à droite et à gauche avec divers artistes. Ty Segall est un stakhanoviste de la musique. Un jeune prodige de 36 ans qui joue de presque tous les instruments (quoi qu’on n’est pas sûr pour le triangle) et qui enregistre donc seul. Californien de naissance, Segall (qui n’a donc rien à voir avec l’acteur Steven Seagal) évolue entre plusieurs styles rattachés au rock, comme le garage, le lo-fi, le punk ou le noise. Mais au fond, peu importe l’étiquette tant qu’il y a l’ivresse. L’ivresse des riffs et de cette voix habitée mais aussi l’ivresse des expérimentations qui rendent chacune de ses sorties si imprévisibles. En cela, Three Bells ne fait pas exception. Le genre de disque dont on ne fait pas le tour en une seule écoute. Ni même en 100 très probablement.
Kid Cudi – Insano
Le rappeur américain Kid Cudi ne chôme pas. 9 albums en 15 ans. Plutôt pas mal pour un artiste qui en plus, soigne à chaque fois la qualité histoire de s’assurer qu’il ne marche pas sur les plates-bandes de ses contemporains mais défriche bien bel et bien de nouvelles contrées. Réalisé avec quelques invités prestigieux comme ASAP Rocky, Pharrell Williams, XXXTentacion, Lil Wayne, Travis Scott ou encore DJ Drama et Young Thug, Insano ressemble à son auteur qui continue à faire preuve d’autant d’audace que d’originalité. Mais Kid Cudi ne rompt pas non plus franchement avec la tradition d’un rap old school avec des morceaux qui renvoient aussi d’une certaine façon à ceux des vétérans du genre. La différence, c’est que les chansons Kid Cudi sont souvent agrémentées d’expérimentations qui peuvent conférer à l’ensemble un aspect un peu décousu mais qui lui assurent en tout cas sa singularité et son efficacité.