À partir de quand commence le harcèlement scolaire ?
Le harcèlement scolaire est au centre d’un véritable débat public. Un problème qui peut avoir de très graves conséquences et qui mérite d’être abordé de front.
Mais où commence exactement le harcèlement scolaire ? Quand peut-on parler de harcèlement scolaire ? Et tant qu’on y est, comment lutter contre le harcèlement scolaire et que risquent les harceleurs ? Vivre au Lycée fait le point.
Définition du harcèlement scolaire
Le harcèlement commence quand un élève est victime de moqueries, de brimades, de violences verbales et/ou physiques de manière répétée. Le harcèlement implique la récurrence. Il peut aussi se produire au sein de l’établissement ou en dehors. Précisons qu’en raison de l’omniprésence des réseaux sociaux, le harcèlement scolaire peut se prolonger sur Instagram, Snapchat et compagnie. La victime n’a alors aucun répit tant les attaques qu’elle subit peuvent se prolonger dans la sphère familiale.
Quel est le protocole en cas de harcèlement scolaire ?
Les lycées (mais aussi les collèges ou les écoles élémentaires) sont tenus de suivre à la lettre un protocole en cas de harcèlement scolaire. Le voici en détail :
1 – Révélation de la situation
L’élève qui est victime de harcèlement scolaire déclare la situation. Il peut aussi s’agir d’un témoin, d’un ami ou d’un membre de l’équipe éducative. Sans oublier bien sûr les parents.
Pour cela, il convient de se rapprocher du chef d’établissement ou d’appeler le 3018.
À partir du moment où la situation est connue, l’élève doit être pris en charge par l’établissement. Son témoignage est recueilli et des mesures de protection doivent être mises en place. Les parents sont informés. Et ce qu’il s’agisse des parents de la victime ou de ceux du ou des responsables du harcèlement.
2 – Prise en charge de la situation
Après le signalement de la situation, qui implique donc toutes les parties concernées, des mesures sont mises en place et des sanctions disciplinaires sont engagées à l’encontre des harceleurs.
Un accompagnement de l’élève victime est aussi initié. Des mesures peuvent également être décidées au niveau de la classe ou de l’établissement dans son ensemble. Un suivi est aussi prévu.
Une question de prévention
La prévention du harcèlement passe principalement par la communication. En effet, et ce que l’on soit témoin ou victime du harcèlement, l’important est d’en parler. Le plus tôt possible. Ne pas parler du harcèlement revient à le faire empirer et débouche bien souvent sur des situations très difficiles.
Le 3018, qui est ouvert 7 jours sur 7 de 9h à 23h, et qui est gratuit et anonyme, permet de recueillir les témoignages et peut être utile à quiconque a peur de parler de sa situation. Les autorités sont aussi là pour écouter et pour sanctionner quand cela est nécessaire.
Harcèlement scolaire : les sanctions prévues par la loi
Une victime de harcèlement scolaire peut porter plainte contre l’auteur ou les auteurs du harcèlement. Pour cela, si elle est mineure, elle doit être accompagnée de son représentant légal. Il peut s’agir de ses parents ou d’un tuteur. Il faut en cela savoir que la victime dispose de 6 ans après les faits pour déposer plainte. Plainte qui peut être effectuée dans un commissariat ou une gendarmerie.
Une autre solution consiste à porter plainte auprès du procureur de la République, par courrier, au tribunal judiciaire du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction. Si on choisit cette voie, le courrier doit contenir plusieurs informations comme l’état civil et les coordonnées de la victime, le récit détaillé des faits, la date et le lieu de l’infraction, le nom de l’auteur supposé, le nom des éventuels témoins, la description ou l’estimation provisoire ou définitive du préjudice, des preuves et éventuellement la volonté de la victime de se constituer partie civile pendant la procédure. Un courrier type peut être téléchargé à cette adresse.
Concernant les sanctions prévues par la loi à l’encontre de l’auteur d’une forme de harcèlement scolaire, il faut savoir qu’il existe trois cas de figure :
- L’auteur a moins de 13 ans : les auteurs de harcèlement scolaire risquent des sanctions prévues par des dispositifs spécifiques. Il s’agit le plus souvent de mesures éducatives.
- L’auteur est âgé de plus de 13 ans : si le harcèlement n’a pas entraîné d’incapacité totale de travail, ou que cette incapacité n’a pas dépassé les 8 jours, l’auteur peut être puni d’un an et demi de prison et de 7 500 € d’amende au maximum. Si le harcèlement scolaire a entraîné une incapacité totale de travail de plus de huit jours, l’auteur des faits peut être condamné à des peines allant jusqu’à 2 ans et demi de prison et 7 500 € d’amende. Si le harcèlement a tragiquement conduit à un suicide ou à une tentative de suicide, la peine se monte au maximum à 5 ans de prison et 7 500 € d’amende.
Comment reconnaître le harcèlement scolaire ?
Il peut être compliqué de reconnaître le harcèlement. Quand on n’est pas directement visé, nous avons tous notre rôle à jouer pour identifier les situations de harcèlement et proposer notre aide. En tant que parents, qu’ami ou que membre du personnel éducatif, notre discernement peut vraiment faire la différence et aider des personnes qui se sentent piégées dans une situation difficile.
Il faut donc savoir que les victimes de harcèlement se murent souvent dans le silence. Elles ne parlent pas, de peur que le harcèlement n’empire, et s’isolent. Ors, l’isolement n’a rien de bon.
Bien sûr, le fait de dénoncer une situation de harcèlement relève du devoir de tout un chacun. Véritable fléau, qui a déjà causé trop de victimes, le harcèlement scolaire se combat grâce à la communication et à l’entraide.
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