Julien Cassarino, chanteur de Psykup
«Il faut faire ce métier pour de bonnes raisons, pas pour la gloire ou l’ego »
Figure incontournable de la scène toulousaine, Julien Cassarino est connu pour Psykup, l'un des grands groupes de metal français, mais aussi pour Manimal ou encore Rufus Bellefleur. Un musicien cinéphile passionné et abordable qui revient aujourd'hui avec nous sur son parcours. L'occasion de parler avec lui de musique mais pas seulement, alors que Psykup vient d’achever dans l’hexagone une tournée qui a remplit les salles.
Psykup revient actuellement d'une tournée avec Gorod et SUP. Quel était ton état d'esprit avant de partir sur la route ?
Nous étions très excités à l’idée d’être en tour bus sur la route pendant 11 jours ! L’envie d’en découdre et de s’amuser était belle et bien là.
Comment se passe la préparation pour toi ? Plus de sport ? Des répétitions ?
Nous avons beaucoup bossé en amont pour être le plus préparés possible. Pas uniquement musicalement, mais aussi physiquement et mentalement. Sport, répétitions intensives, alimentation saine, sommeil, pas d’alcool. Il faut être en forme pour assurer le spectacle et le vivre bien individuellement.
Pourrais-tu nous parler un peu de ton parcours ? Comment es-tu devenu membre de Psykup et de Rufus Bellefleur ? As-tu suivi une formation particulière ou es-tu autodidacte ?
J'ai arrêté mes études en deuxième année de DEUG d'anglais pour me consacrer à la musique. J’ai fondé Psykup quand j’avais 15 ans (j’en ai 40 aujourd’hui) avec un bassiste qui n’est plus là. Je suis autodidacte pour la guitare et le chant. Ma sœur, qui était chanteuse lyrique, m’a prodigué de précieux conseils et j’ai énormément travaillé ma voix pour être polyvalent. J’ai commencé à composer quasi immédiatement à l’époque. Puis j’ai eu de nombreuses autres formations comme Manimal, Simone Choule, Rufus Bellefleur, Mister Team, le Rex Live Orchestra… Je change souvent de style : metal, soul, funk, hip hop, rock, pop, jazz, je n’ai pas de limites. Je suis également coach vocal à l’occasion, lors de masterclasses, et je donne parfois aussi des conférences sur le métier d’artiste.
« Être armé psychologiquement »
Que conseillerais-tu à un jeune qui veut devenir musicien professionnel ?
De bien se renseigner sur le métier et ses arcanes. C’est très complexe à maîtriser et il faut être armé psychologiquement. Le travail régulier et le sérieux sont très importants également. Et évidemment la passion : il faut faire ce métier pour de bonnes raisons, pas pour la gloire ou l’ego.
Quels sont tes influences musicales majeures ?
À la base, la musique classique russe (Moussorgski, Stravinsky, Tchaïkovski) et l’opéra italien (Puccini, Verdi), grâce à ma grande sœur. Puis ensuite je suis passé à Nirvana, Jeff Buckley, Alice In Chains, Biohazard, Devin Townsend, et beaucoup de jazz, de soul, de funk et de musique de films. Je suis dingue de Earth Wind And Fire, John Coltrane et Al Jarreau.
Tu es aussi un grand cinéphile. En quoi cette autre passion influence-t-elle ta musique ?
Le cinéma est une passion dévorante pour moi depuis mon plus jeune âge grâce à mon père qui est un immense cinéphile. Je regarde énormément de films, de tous styles, de tous âges, et je fais de la critique aussi pour L’Encyclopédie du cinéma fantastique (blog sur internet), et pour L’Écran Fantastique (presse). C’est pour moi indissociable de ma musique. Je puise mon inspiration bien plus dans le cinéma que chez les autres musiciens. Quand j’écris un album, je regarde un ou deux films choisis selon mon humeur du moment puis je vais écrire, et ainsi de suite.
Peux-tu nous raconter ton meilleur souvenir de concert ?
Un concert au Boulevard à Casablanca, le seul festival metal d’Afrique, avec Psykup. 10 000 personnes en folie, qui n’ont même pas de magasin de musique et sont incroyablement passionnés. Un échange rare qui nous a transportés, les copains et moi. Inoubliable. Le Hellfest aussi, une puissance dévastatrice venant de la foule.
Propos recueillis par Gilles Rolland
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