A quoi mènent les études en sciences de la vie ?
L’environnement, l’agroalimentaire, les industries chimiques et pharmaceutiques, la santé, la recherche et l’enseignement : voilà les principaux secteurs qui recrutent aujourd’hui (et demain) des biologistes passés par l’université. Mais la liste n’est pas exhaustive. On peut y rajouter la chimie, la cosmétologie, les parfums, les métiers des biotechnologies (production, conditionnement, contrôle, qualité, marketing). Et si on faisait un tout d’horizons de tous métiers envisageables après une licence en sciences de la vie ?
Une précision s’impose d’emblée. Tous les métiers dont nous allons parler sont accessibles en fonction du niveau de diplôme (licence, licence pro, master ou doctorat) et de la spécialité que l’étudiant va acquérir au cours de son cursus.
Les opportunités professionnelles dépendront donc de choix qui seront fait en 2e ou 3e année de licence. Mais rassurez-vous, les universités communiquent très bien pour informer leurs étudiants des possibilités de poursuites d’études une fois qu’ils sont bien rentrés dans leur cursus.
L’environnement & l’aménagement du territoire
L’environnement emploie des professionnels aux compétences variées et complémentaires dans les domaines de la biologie, de la chimie et de l’agronomie. Pour les biologistes, le niveau bac + 5 à 8 est requis dans la grande majorité des offres, dont beaucoup concernent la gestion de l’eau ou le traitement des déchets.
Ces emplois sont généralement proposés dans :
- les bureaux d’études et de conseil en matière d’environnement (sociétés de services et de conseil en environnement). Le biologiste y réalise des expertises (pour la protection des eaux, pour planifier des lotissements immobiliers, etc.) ou analyse l’impact de nouvelles structures sur l’environnement ;
- le secteur privé, surtout pour des activités de recherche et d’études en ingénierie et pour la fabrication d’infrastructures (stations d’épuration, usines d’incinération...) ;
- le secteur public : collectivités locales, services des forêts ou services de protection de la faune, stations d’essais, jardins botaniques et zoologiques, pour des missions liées aux éco- industries (eau et déchets) et à la protection des écosystèmes. À noter que les associations et collectivités font de plus en plus appel à des chargés de mission en environnement.
Parmi les exemples de métiers figure l’ingénieur écologue (ou chargé d’études écologue, chef de projet écologue). Il analyse, mesure et anticipe l'impact des activités humaines sur l'environnement (pollution, nuisances sonores…) et la biodiversité. Il réalise des études d'impact, monte des dossiers réglementaires et fournit conseils et recommandations. Il agit donc en amont des projets, dans la mise en œuvre des recommandations, puis en aval sur le suivi de la mise en œuvre.
Autre exemple, l’écotoxicologue. Il recherche la présence de produits chimiques et de toxines, analyse la façon dont ils se dispersent dans l'environnement, et étudie leurs effets nocifs.
Dans le futur, la fonction de responsable environnement en entreprise va probablement beaucoup se développer.
Les biotechnologies
Dans le secteur de la santé par exemple, les biotechnologies permettent la mise au point de traitements médicaux novateurs, en particulier pour solutionner des problèmes thérapeutiques (production de produits biopharmaceutiques du type vaccins, anticorps, hormones, biothérapies du type thérapies géniques, cellules souches...), des problèmes de diagnostic (utilisation de tests et notamment les tests génétiques) et des problèmes pharmacogénétiques (interactions entre gènes et médicaments pour personnaliser la médecine).
Dans le secteur de l’environnement, les biotechnologies jouent un rôle croissant dans la bio-industrie, par exemple avec le développement de bactéries dépolluantes. Elles sont également en plein développement en matière de biodiversité marine (exploitation des ressources nouvelles, amélioration de la gestion des espèces marines).
Dans tous les domaines (industries de la santé, de l’environnement, de l’agriculture et de l’agroalimentaire), l’innovation, le respect des règles d’hygiène et de qualité et les exigences environnementales bénéficient du développement de la biologie moléculaire et des biotechnologies.
Les biotechnologies agroalimentaires
Les biotechnologies agricoles sont en plein développement. Elles permettent notamment de remédier aux problèmes rencontrés dans tous les domaines de la production et de la transformation des produits agricoles. Ainsi, la sélection végétale permet d’accroître et de stabiliser les rendements, d’améliorer la résistance aux ravageurs, aux maladies et aux stress abiotiques tels que la sécheresse et le froid et de relever la teneur nutritionnelle des aliments.
Le secteur recrute des profils de scientifiques capables de comprendre et de manipuler la structure génétique des organismes en vue de la production et du traitement des produits agricoles.
La R&D (Recherche et Développement) et la recherche
Les employeurs du secteur public représentent une grande partie des recruteurs (hôpitaux, universités, instituts de recherche, etc.). Pour y entrer, les candidats doivent passer des concours très sélectifs car les postes de chercheurs (accessibles à partir d'un doctorat bac +8, voire d’un post-doctorat à l’étranger) sont peu nombreux au regard du nombre de prétendants !
Du coup, en R&D, les places sont rares pour les « simples » titulaires de licence. Toutefois, certaines licences, selon le parcours, et des licences pro, peuvent conduire à des fonctions de techniciens et assistants ingénieurs qui participent aux différentes phases de développement d’un projet de recherche et/ou de développement.
Par exemple, dans biologie médicale, l'industrie agroalimentaire, pharmaceutique ou cosmétique, le technicien biologiste participe à l’élaboration des formules qui permettront la production d’un nouveau médicament ou l’amélioration de la conservation des aliments. Son quotidien est donc riche en manipulations en laboratoire, où il réalise des analyses biologiques et des contrôles de produits, assure la maintenance des appareils et participe à la mise au point des protocoles d’études.
Au-delà de la licence, et selon la spécialité de son master et son CV, le jeune diplômé peut envisager ces types de poste :
- ingénieur ou chargé d’études, ingénieur de recherche, assistant en traitement des données biologiques, assistant ou technicien de recherche dans l’industrie agroalimentaire, assistant innovation, ingénieur en biotechnologies ou en génie biomédical dans l’industrie chimique ;
- attaché de recherche clinique, évaluateur ou technicien scientifique, chargé de pharmacovigilance ou chargé d’affaires réglementaires dans un laboratoire pharmaceutique ou dans la santé publique.
Dans la recherche « pure » (après un doctorat), le chercheur en Sciences du vivant est spécialisé dans un domaine (embryologie, zoologie, botanique, génomique…) et étudie une thématique spécifique. À partir de ses recherches, il produit de nouveaux savoirs qui contribuent aux progrès de la science.
En génomique par exemple, la recherche permet aux médecins d'envisager de nouveaux traitements contre le cancer, et à l'industrie pharmaceutique d'élaborer des bio-médicaments.
L’agroalimentaire & l’agriculture
Premier secteur industriel français, l’agroalimentaire recrute des techniciens et techniciens supérieurs, en particulier dans le domaine de la qualité et de la sécurité alimentaire, mais aussi les ingénieurs diplômés d’un master ou d’une école, pour couvrir les besoins dans les domaines de la recherche et du développement (R&D).
Les activités dans ce secteur sont variées, par exemple : travaux de conception et de développement de nouveaux produits, tels que les arômes des composants alimentaires ou des nouveaux procédés en milieu industriel, mais également la conduite d’études d’amélioration des produits existants.
Parmi les emplois proposés par ce secteur, le responsable qualité est un professionnel clé de l’industrie agroalimentaire, car il contrôle toute la chaîne de fabrication et garantit la sécurité des aliments consommés. Ses missions : piloter les analyses des produits, valider leur conformité par rapport au cahier des charges et à la réglementation, suivre le contrôle et les conditions d’hygiène.
Enfin, un nouveau créneau est en plein développement, la nutraceutique (ou neutracétique), qui produit les alicaments (ou « aliments fonctionnels ») : il s’agit de produits d’alimentation soit naturels, soit enrichis à visée sanitaire, par exemple avec des vitamines, des omégas 3…
Les industries de la santé et des cosmétiques
Ces industries rassemblent les activités des grands groupes pharmaceutiques, des entreprises et des biotechnologies du domaine médical et cosmétique en général.
L’industrie pharmaceutique est un secteur très développé en termes d’emplois, d’investissement dans la recherche et l’innovation. Les diplômés en Sciences de la vie exercent majoritairement des activités de Recherche et Développement, mais interviennent aussi dans la production (contrôle qualité). Par exemple comme chargé de pharmacovigilance, toxicologue, ou technicien de laboratoire.
Autre métier fréquent, attaché de recherche clinique. Avant la mise sur le marché d’un nouveau médicament, celui-ci assure le suivi des essais, la qualité et l’exactitude des données scientifiques recueillies au cours des études cliniques.
Les biologistes sont très présents dans le domaine du médicament et des bio-médicaments issus du génie génétique. Ils interviennent aussi dans le développement de nouveaux traitements et de nouveaux médicaments, des vaccins et des nouvelles solutions thérapeutiques, mais aussi dans la production de matériel chirurgical, de la peau artificielle pour les greffes sur les brûlés, pour la recherche fondamentale. Ils peuvent aussi être analystes au sein des laboratoires de biologie médicale.
L’industrie des cosmétiques emploie aussi beaucoup de biologistes. Par exemple, en travaillant sur des plantes, des champignons ou des algues, les techniciens et les chercheurs élaborent des produits traitant l’acné, les rides ou les pellicules.
Et la licence dans tout ça ?
A l’université, les première et deuxième années de licence en Sciences de la vie offre formation pluridisciplinaire dans les différentes disciplines de la biologie. L’enseignement conjugue concepts fondamentaux et apprentissage des outils méthodologiques. Plus concrètement, voici ce qu’on y étudie :
- biologie animale et végétale
- bio-informatique
- biologie cellulaire et moléculaire
- biologie du développement
- biotechnologies
- écologie et éthologie
- génétique
- immunologie, microbiologie, virologie
- neurosciences
- TP et méthodologie : analyse de données ; rédaction scientifique de comptes rendus ; dessin d’observation ; acquisition des techniques et outils (microscope, par exemple)
- enseignements pluridisciplinaires : chimie, géosciences, physique…
- informatique et anglais général et scientifique
- stage obligatoire ou facultatif (laboratoire, pharmacie…).
Mais attention : étudier ces discipline nécessite de solides prérequis en mathématiques, physique, chimie, informatique. Autre détail, tous les parcours proposés par les différentes universités n’assurent à l’identique pas le même socle de connaissances.
Enfin, pour conclure, c’est à l’issue de la L2 (mais parfois avant) que des parcours de spécialisation sont proposés : c’est ce parcours qui va « donner » l’intitulé de la licence que vous allez décrocher, et qui conditionnera aussi l’éventuelle poursuite vers un master spécialisé. Voici quelques exemples de parcours de L3 en Sciences de la vie (toutes les universités ne les proposent pas) :
- biologie cellulaire et moléculaire
- biologie des organismes et environnement
- biochimie
- biologie humaine et biotechnologies
- biologie humaine et génétique
- biologie et physiologie animale
- biologie des populations et des écosystèmes
- biotechnologies
- sciences végétales
- microbiologie
- biologie et agroalimentaire ou environnement
- biologie générale et sciences de la Terre
- ingénierie pour l’environnement
- métiers de l’enseignement
Pour en savoir plus :
Une quarantaine de spécialités en DUT et BTS
Les DUT forment en 2 ans après le bac dans des IUT (instituts universitaires de technologie). Il existe un DUT en Génie biologique, qui propose cinq options :
- Analyses biologiques et biochimiques (ABB)
- Agronomie (Agro)
- Industries agroalimentaires et biologiques (IAB)
- Diététique (Diet)
- Génie de l’environnement (GE)
- Bio-Informatique
Du côté des BTS (bac + 2), le choix est vaste : analyses de biologie médicale, bioanalyses et contrôles, biotechnologies, diététique, métiers de l’eau, hygiène-sécurité-environnement…
Il y a aussi beaucoup de BTS agricoles : productions animales, agronomie, aquaculture, sciences et technologie des aliments, qualité agroalimentaire, gestion et protection de la nature, gestion forestière, forestière gestion et maîtrise de l’eau…
Les études vétérinaires et les écoles d’ingénieurs
Après un bac scientifique, la prépa BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre), qu’on appelle agro-véto, permet de préparer l’entrée dans une école nationale vétérinaire (5 ans d’études minimum) ou une école d’ingénieurs en biologie, bio-ingénierie, agroalimentaire, agronomie, géosciences… (bac + 5).