Rugby : La coupe du monde d’un sport pas comme les autres

Halte aux idées reçues : le rugby n’est pas un sport de brutes analphabètes. Jeu physique mais intelligent, il offre un superbe spectacle lorsque les équipes pratiquent un jeu « ouvert » et prennent des risques. La coupe du monde qui s’ouvre au Japon le 20 septembre promet du spectacle !

Selon la légende, lors d'une partie de football disputée en 1823 dans la ville de Rugby en Angleterre, le jeune William Webb Ellis commit une infraction aux règles du foot en prenant le ballon à la main pour aller marquer. Le rugby serait né.

En réalité, peu d’historiens accordent foi à cette anecdote, qui aurait été forgée par d’anciens élèves du collège.

Il n’empêche : non seulement le gars Ellis est devenu le saint patron des rugbymen, mais la coupe du monde s’appelle officiellement… la William Webb Ellis Cup, rien que ça.

La soule, ancêtre commun du foot et du rugby

Ce dont on est sûr en revanche, c’est qu’un drôle de sport appelé la soule pratiqué en France au moyen âge jusqu’aux Temps modernes, est l’ancêtre commun du foot et du rugby : cette discipline, si l’on peut dire, consistait à réunir tous les hommes d’un village contre ceux d’un autre pour amener une balle d’un point à un autre.

Malgré les – quelques – règles destinées à éviter les blessés, la soule était souvent pratiquée de manière violente, puisque beaucoup de coups étaient permis, ce qui lui valut de fréquentes interdictions.

Vraisemblablement exportée Outre-manche après l’invasion menée par Guillaume le Conquérant (1066), la soule aurait-elle été le germe du rugby anglais, n’en déplaise aux fidèles de W.W. Ellis ? Toujours est-il que la première fédération nationale de rugby a été fondée en Angleterre en 1871.

Plus d’un siècle plus tard, en 1987, la première coupe du monde réunira, comme cette année, les meilleures équipes en Nouvelle-Zélande. Que de chemin parcouru !

Un sport de bourrin ?

« Le rugby est un sport de brutes pratiqué par des gentlemen. Le football, c’est l’inverse », entend-on souvent dans le milieu de l’ovalie. Il y a un peu de ça… Le rugby est en tout cas un sport de tête. Il repose sur des stratégies, d'autant plus que la variété des secteurs de jeu (défense, attaque, touche, regroupements…) demande de l'intelligence et de la vivacité d'esprit.

Alors que le foot, par exemple, fonctionne plus sur des schémas tactiques, le rugby suppose davantage une stratégie collective. Il faut donc faire preuve d'intelligence individuelle mais aussi participer à une intelligence de groupe. De plus, les règles sont complexes et on ne peut pas jouer en se faisant plaisir si on ne les comprend pas bien. Ce qui n'empêche pas une grande liberté de jeu sur le terrain.

Enfin, contrairement à une idée reçue, on se blesse moins au rugby que dans beaucoup d'autres sports car les gestes ne sont pas faits pour faire mal… du moins pas tout le temps ! Au contraire, comme ils font partie du jeu, il y a franchise dans les contacts : ce qui est dangereux, c'est un contact auquel on n'est pas préparé, résultat d'une faute, d'un geste interdit (un tacle par derrière par exemple) qui peut alors causer des blessures.

Si le jeu vous tente, sachez qu’il existe un championnat UNSS.

Et si les contacts vous effraient, sachez que depuis quelques années se développe le rugby « toucher », dans lequel les plaquages sont interdits. Une manière intelligente de s’initier en douceur.

F.C.