Pourquoi apprend-on l’Histoire ?
Qui ne s’est jamais posé cette question en écoutant le/la prof raconter la chute de la 23e dynastie égyptienne ou la fuite de Louis XVI à Varennes ? Et pourtant, l’Histoire est une des matières les plus importantes : car en sachant d’où l’on vient, on sait mieux où l’on va !
« Nous avons tous besoin de repères dans l’espace et dans le temps », nous explique Florent, professeur d’histoire-géographie. « La géographie est une invitation au voyage, à la découverte des autres. L’histoire, c’est un voyage dans le temps. Il faut l’expliquer de manière simple, ne pas donner des dizaines de dates, mais bien les choisir afin de montrer, par exemple, la naissance des grandes civilisations ou des grandes religions ».
On ne saurait mieux dire, et pourtant, vous êtes nombreux à vous désintéresser du passé, la tête bloquée sur le présent. Il faut dire que votre génération est née avec la messagerie instantanée, le portable, les SMS, les blogs... Comme tout est centré sur le présent, c’est difficile de prendre du recul.
Savoir mettre à distance
Or, ce recul est essentiel : c’est en étudiant les événements anciens qu’on se rend compte que même s’ils pouvaient paraître importants lorsqu’ils se sont produits, avec le recul du temps, ils ne l’étaient pas tant que ça. Ou à l’inverse, des événements passés presque inaperçus se sont révélés importants pour notre histoire.
Le « vivre ensemble » aussi
Mais c’est aussi pour mieux vivre ensemble que l’histoire est importante. « Étudier une civilisation africaine avant la colonisation, ou la Chine ou l’Inde avant le 19e siècle, permet de voir dans notre histoire tout ce qui nous vient de l’extérieur. Du coup, les élèves originaires d’autres continents voient leurs cultures mises en valeur. »
L’histoire, facteur de paix entre les hommes et aussi... entre les élèves ? « Oui ! », assure Florent : « L’étudier permet à chacun de s’identifier à l’histoire du pays, de l’Europe et du monde et de prendre conscience d’une histoire commune qui rassemble les mémoires de tous les hommes ».
Les États-Unis, l’histoire et la guerre
Ce n’est peut-être pas un hasard si les États-Unis échouent dans des conflits dans lesquels ils se sont engouffrés malgré les mises en gardes d’autres pays : ils connaissent mal les cultures du reste du monde parce qu’ils connaissent mal l’histoire de ceux qui les entourent. Non seulement ils n’apprennent quasiment pas la géographie, mais l’histoire est enseignée sous une forme différente de chez nous, avec beaucoup moins d’heures et, en plus, elle n’est plus obligatoire à partir de 16 ans ! Comment s’étonner que beaucoup de jeunes américains ne sachent même pas où est la France en Europe ni ce qu’était le moyen âge...
L’Histoire conduit à tout
Les débouchés existent et sont plus nombreux qu’on ne le croie :
- enseignement et recherche,
- métiers qui tournent autour de l’histoire de l’art, du patrimoine et du tourisme,
- journalisme.
Mise au point
L’histoire n’est pas la morale : elle ne juge pas, elle ne condamne pas, elle explique.
Les erreurs du passé
« Celui qui ignore son histoire est condamné à la répéter », a écrit le philosophe allemand Goethe, un des plus grands esprits de son temps.