Etudes : et pourquoi pas la licence de maths ?
La licence universitaire de maths transmet un socle de connaissances approfondies en mathématiques fondamentales (algèbre, géométrie, probabilités…) et propose un vaste choix de parcours et de spécialisations.
Très ouverte sur l’ensemble des disciplines scientifiques, elle propose aussi des connaissances appliquées dans de nombreux domaines tels que les statistiques, la modélisation, la cryptographie… Vous vous demandez à quoi ça peut bien servir ? Oh, juste à concevoir des outils et des applications dans des domaines tels qu’Internet et l’économie numérique, la téléphonie, la météorologie, l’imagerie, ou encore la banque et la finance…
Au-delà des contenus, cette licence est très à cheval sur la méthodologie : ses 3 années permettent de maîtriser des outils mathématiques, d’apprendre à rédiger des démonstrations et à mener des raisonnements logiques rigoureux.
Bref, qu’allez-vous étudier concrètement ? Hé bien ce genre de disciplines :
- mathématiques : algèbre (arithmétique, structures mathématiques, algèbre linéaire), analyse (calcul différentiel, techniques calculatoires, étude de fonctions, séries, suites, intégrales), géométrie, statistiques, probabilités.
- informatique : modélisation et simulation numériques, formation à des logiciels mathématiques.
- unités d’enseignement d’ouverture : finance, économie, cryptographie, météorologie…
La plupart des universités proposent la L1 (première année de licence) dans le cadre d’un portail pluridisciplinaire dit MIPI, pour Mathématiques-Informatique-Physique-Ingénierie.
Cette première année comprend évidemment une forte composante en maths, mais aussi de la physique, la chimie, de l’informatique et des langues. Des unités de découverte permettent en plus d’aborder les grands domaines d’application des mathématiques : statistiques, finance, cryptographie, etc.
De nombreux parcours possibles
L’objectif de cette première année est de doter l’étudiant d’un bon socle de connaissances scientifiques et de mûrir son orientation afin de suivre en L2 et L3 un des nombreux parcours existants, qui peuvent être mono ou bi-disciplinaire :
- mathématiques-informatique
- mathématiques appliquées
- mathématiques appliquées aux sciences sociales
- métiers de l’enseignement
- modélisation et simulation
- techniques statistiques
- génie mathématique
- mathématiques-physique
- mathématiques-mécanique
- modélisation et simulation
- mathématiques pour la recherche
- mathématiques pour l’enseignement
- mathématiques-sciences actuarielles et financières
- économie quantitative
L’accès aux admissions parallèles
Autre option, avec une L3 ou éventuellement une L2, rejoindre une école en passant par les admissions parallèles. Cela peut être une école spécialisée dans les statistiques comme celles du groupe des écoles nationales d’économie et de statistiques, mais aussi une école d’ingénieurs (sur dossier et concours la plupart du temps).
Cas particuliers, certaines universités bénéficient d’accord spéciaux avec des écoles d’ingénieurs : le cas échéant, les étudiants peuvent obtenir leur licence en deux ans en parallèle avec des études d’ingénieur.
Notez aussi que certaines universités proposent dès la L1 un parcours préparatoire à l’admission en école d’ingénieurs. Renseignez-vous en amont de votre inscription pour faire le bon choix !
Enfin, le niveau L3 ouvre la possibilité de se présenter à des concours de la fonction publique.
La poursuite en master
Une foule de masters à dominante maths est proposée par les universités.
Si vous êtes intéressé par une pratique des maths plutôt orientée vers le monde de l’entreprise, sachez que l’AMIES (Agence pour les mathématiques en interaction avec l’entreprise et la société) répertorie les formations bac +5 en maths « qui ont des relations fortes avec les entreprises (stages en entreprise, participation des entreprises à la formation) ». En voici quelques exemples représentatifs de l’ouverture thématique et à visée professionnelle des masters proposés partout en France :
- Master Mathématiques et Applications, spécialité Ingénierie mathématique et modélisation (Aix-Marseille Université)
- Master Mathématiques et Applications, parcours Cryptologie et sécurité informatique (Université de Bordeaux)
- Master Mathématiques appliquées, statistique/parcours Statistique et traitement des données (Université Clermont Auvergne)
- Parcours de master Mathématiques pour l'informatique graphique et les statistiques (Université de Bourgogne)
- Master Mathématiques et Applications parcours Statistique et science des données (Université Grenoble Alpes)
- Master Mathématiques et Applications, parcours Modélisation analyse numérique et calcul scientifique (Université de Nantes)
- Master Mathématiques-informatique-cryptologie (Université Paris Diderot)
- Master Mathématiques et Applications, parcours Méthodes stochastiques et informatiques pour la décision (Université de Pau)
- Master Mathématiques et Applications, parcours RO : Recherche opérationnelle (Université Toulouse 3)
- Master Mathématiques et Applications, parcours MApI3 : Mathématiques Appliquées pour l'ingénierie, l'industrie et l'innovation (Université Toulouse 3)
- Master of Science in Industrial and Applied Mathematics (Université Grenoble Alpes/Grenoble INP)
- Master Cybersecurity (Université Grenoble Alpes/Grenoble INP)
- Master Calcul haute performance, simulation (Université de Lille, Université Perpignan Via Domitia)
- Master Mathématiques du risque et actuariat (Université de Lille)
- Master Finance computationnelle (Université de Lille)
Et après le diplôme ?
Les mathématiques sont partout : dans l’informatique et le numérique (ordinateur, communications sécurisées), les cartes bancaires, les moyens de transports, la météo, les statistiques, la finance, l’intelligence économique… Et comme les jeunes ont tendance à bouder les filières scientifiques, les débouchés offrent beaucoup plus d’opportunités que de candidats et les taux d’insertion des diplômés en mathématiques sont parmi les meilleurs des filières universitaires.
En effet, selon une enquête de l’APEC (Association pour l’emploi des cadres), 95 % des jeunes diplômés en mathématiques bac +5 décrochent un emploi dans les six mois suivant l’obtention de leur diplôme.
Sachez par exemple que la R&D (Recherche & Développement) et l’informatique dans les grandes entreprises industrielles, se « nourrissent » énormément avec des jeunes diplômés pointus en mathématiques. C’est également le cas des sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) et de tous les opérateurs réseaux de télécommunications, particulièrement friands de diplômés maths-informatique.
Les industries de haute technologie ont aussi des besoins forts en diplômés rompus aux processus logiques et rigoureux, en particulier dans les domaines de l’énergie, de la recherche pétrolière, des nouvelles énergies, de la chimie…
La double compétence, un sésame pour l’insertion
Dans les transports, il va de soi que configurer des calculateurs pour des avions ou modéliser l’usure d’un pneumatique font appel à des compétences mathématiques très poussées auxquelles la filière vous aura parfaitement formé.
Les banques, le secteur financier, les assureurs et les cabinets de conseil en intelligence économique recherchent eux aussi des profils de « matheux » qui savent jongler avec les chiffres et des outils d’analyses mathématiques complexes qui leur servent à anticiper les risques et minimiser leurs pertes.
Dans tous ces secteurs, les doubles spécialisations peuvent faire une grosse différence, et le positionnement de votre master vous ouvrira certaines portes : mathématiques-statistiques, mathématiques-marketing, mathématiques appliquées pour l’ingénierie, mathématiques pour la recherche…
L’enseignement, la recherche et la R&D
Pour devenir prof de maths en collège ou lycée, il faut passer par un concours, le CAPES (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré), qui se prépare dans un ESPE rattaché à l’université (master bac +5). Sachez que ces dernières années, tous les postes n’arrivent pas à être pourvus, car il y a de moins en moins de candidats. En clair, le concours est beaucoup moins sélectif que dans d’autres filières (comme le Français ou l’Histoire-géo par exemple) et les chances de réussir sont importantes dès le départ.
Quant à faire de la recherche, il faudra compter au moins 8 années d’études pour décrocher un doctorat. Avec quelles perspectives ? On peut devenir enseignant-chercheur dans une université ou une école supérieure du secteur public (processus très sélectif), et s’y passionner pour la recherche soit fondamentale (théories des nombres, équations complexes, « conceptions » d’outils mathématiques pour les physiciens), soit tournée vers des enjeux contemporains, en particulier en climatologie (mesures d’impact de l’effet de serre et des bouleversements climatiques), dans le développement durable, la production et accès à l’énergie, ou encore… en astronomie.
Sachez que la France est une nation en pointe en matière de recherche mathématique, avec de nombreux lauréats de la Médaille Fields (sorte de prix Nobel de maths, mais décernée seulement tous les quatre ans).
Autre possibilité, la Recherche et Développement (mais on dit R&D). Dans les grandes entreprises industrielles, on cherche en permanence à améliorer les outils, les concepts, les process de production, et à innover (les entreprises déposent énormément de brevets d’invention). Il s’agit par exemple d’inventer de nouveaux outils de production, des systèmes mécaniques révolutionnaires, de tester la résistance des matériaux, de participer à des projets dans le domaine spatial…
La santé
Les laboratoires pharmaceutiques, les laboratoires de recherche et certaines institutions médicales font appel à des biostatisticiens pour optimiser des traitements, prévoir avec les probabilités et les statistiques les évolutions de certaines pathologies, séquencer le génome (plus rare), analyser des résultats de tests, gérer des bases de données cliniques…
L’imagerie médicale fait aussi appel à des diplômés passés par la filière mathématique.
L’industrie, les transports, l’aéronautique et le spatial
Les grands groupes industriels, en particulier dans les hautes technologies, doivent rester à la pointe de l’innovation. Pour ce faire, ils utilisent des outils puissants et complexes de modélisation et de simulation. Ce sont souvent de gros calculateurs, dont ils confient la manipulation – voire la conception logicielle – à des mathématiciens.
Dans l’aéronautique par exemple, ces outils servent à prévoir le comportement des structures et des matériaux. Dans le secteur spatial, le calcul optimal des trajectoires est aussi un défi relevé par les mathématiciens.
Dans l’automobile et les transports en général, d’innombrables calculs sont liés à la sécurité, à la performance et à la consommation d’énergie.
Informatique, réseaux et télécommunications
Il ne vous a pas échappé que les applications informatiques ont envahi notre quotidien et qu’elles exécutent des tâches de plus en plus complexes. Rien d’étonnant donc qu’elles requièrent des compétences en mathématiques de plus en plus poussées.
Si ce thème vous séduit, sachez que vous n’aurez pas beaucoup de mal à trouver des débouchés si vous choisissez une double compétence mathématiques-informatique.
Les technologies de l’information et de la communication font elles aussi appel à des connaissances mathématiques poussées pour assurer la transmission optimale, le stockage et la sécurisation de flux de messages ou d’images à distance, que cela soit sur réseaux informatiques ou par signaux radio.
La précision des calculs est également indispensable à la production des cartes à puce et des cartes bancaires.
La finance, le secteur bancaire et les assurances
Parce qu’ils cherchent à maîtriser les risques et optimiser les profits, les secteurs de la banque, de la finance et de l’assurance recrutent des experts. Leur job ? Analyser la conjoncture économique, les marchés et la concurrence avec des outils de plus en plus sophistiqués qui produisent des calculs complexes.
Avec une double compétence tournée vers les marchés et la finance, un diplômé de maths peut devenir trader, data miner (traitement des données), ingénieur financier, actuaire (spécialiste de l'application du calcul des probabilités et de la statistique aux questions d'assurances).
Avec une double compétence en informatique, il peut aussi être amené à concevoir les logiciels de calcul et de prévisions.
L’intelligence économique
Comme pour les secteurs évoqués ci-dessus, l’information décisionnelle stratégique se construit en exploitant des bases de données complexes et colossales (Big Data), elles aussi manipulées par des mathématiciens exerçant comme chargés d’études de marchés ou statistiques.
Qui les emploient ? Les sociétés de conseil spécialisées, les sociétés d’assurance, les instituts de sondage, les entreprises de services du numérique et les services marketing des grandes entreprises.