Le taux mondial de scolarisation des filles est passé de 73 % à 89 % depuis 1995, et trois fois plus de femmes sont aujourd’hui inscrites à l’université qu’il y a vingt ans selon un rapport publié par l’UNESCO le 11 octobre dernier, à l’occasion de la Journée internationale de la fille.
C’est en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et surtout en Inde que les améliorations les plus importantes ont été constatées.
La parité progresse globalement en termes de scolarisation dans l’enseignement primaire, mais celle-ci s’étiole au fur et à mesure qu’on l’on observe les niveaux collège puis surtout lycée. Ainsi, note le rapport, « dans au moins vingt pays, principalement en Afrique subsaharienne, mais aussi au Belize, en Haïti, au Pakistan et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, pratiquement aucune jeune femme n’a terminé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ». Autre problème, « les taux de grossesse précoce restent élevés en Afrique subsaharienne » – la grossesse signant la plupart du temps la fin de la scolarité.
Enfin, l’UNESCO déplore les stéréotypes de genre dans les manuels scolaires, l’absence d’éducation à la sexualité, le faible pourcentage de femmes étudiant l’ingénierie ou les TIC, mais aussi parmi les enseignants dans l’enseignement supérieur.
Pour être plus précis, voici les six mesures phares que préconise Le rapport :
- Éliminer les disparités entre les genres en matière d’accès, de participation et d’achèvement des études. Dans 4 % des pays, moins de 9 femmes pour 10 hommes sont inscrites dans l’enseignement primaire, 9 % dans le secondaire inférieur, 15 % dans le secondaire supérieur et 21 % dans l’enseignement supérieur.
- Toutes les filles enceintes et les jeunes parents doivent être soutenus pour aller à l’école. Les taux de grossesse précoce restent élevés en Afrique subsaharienne, et ce malgré une baisse significative de ces taux au niveau mondial. Au Tchad, au Mali et au Niger, les taux sont plus élevés qu’en 1995. Des interdictions toujours en vigueur empêchent les filles enceintes d’aller à l’école en Guinée équatoriale et en République-Unie de Tanzanie.
- Tous les enseignants, conseillers scolaires et professionnels doivent recevoir une formation pour les aider à comprendre leurs propres attitudes et comportements en matière de genre. Au niveau mondial, le pourcentage de femmes étudiant l’ingénierie ou les TIC est inférieur à 25 % dans plus des deux tiers des pays. La part des femmes dans l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) est passée de 45 % en 1995 à 42 % en 2018. Peu de femmes font carrière dans les TIC.
- Tous les programmes et manuels scolaires doivent représenter les femmes d’une manière qui ne perpétue pas les stéréotypes de genre. Des analyses sur les manuels scolaires dans de nombreux pays ont révélé que les textes et les images ne représentent pas les femmes dans des positions sociales et économiques actives, mais dans des rôles traditionnels liés au foyer.
- Tous les élèves doivent avoir accès à une éducation complète à la sexualité ; il a été démontré qu’elle permettait de prévenir la violence sexiste en milieu scolaire en favorisant la compréhension et le respect des identités de genre des élèves. De plus, elle conduit à une réduction des grossesses précoces.
- Encourager davantage de femmes à occuper des postes de direction, afin de contribuer à changer les normes sociales et de genre – et servir de modèles aux étudiantes. Le rapport affirme que les stéréotypes négatifs sur les femmes, considérées comme inaptes à diriger, sont renforcés par la rareté des enseignantes dans l’enseignement supérieur. Au niveau mondial, les femmes représentent 94 % du nombre total des enseignants dans l’enseignement pré-primaire, mais seulement 43 % dans l’enseignement supérieur. Les femmes sont encore moins nombreuses à occuper des postes de direction dans les universités et dans l’administration de l’éducation.
Pour accéder au rapport (en anglais seulement !), clic clic ici.