En Floride, la police utilise les données privées sur les élèves pour profiler… des criminels potentiels !
L’affaire fait scandale, les experts en matière de confidentialité des données des élèves réclament une enquête, tandis que les parents s’inquiètent. La cause ? Un reportage télé diffusé aux Etats-Unis fin novembre a révélé que la police du comté de Floride utilisait des données confidentielles du district scolaire local pour tenir une liste de lycéens susceptibles d’être de futurs criminels potentiels. Le bureau du shérif du comté de Pasco utilise en effet les données relatives aux résultats scolaires et à la discipline dans les établissements, ainsi que les dossiers du département d’État des enfants et des familles, pour identifier « les jeunes à risque qui sont destinés à une vie de criminel », selon un document de 82 pages du bureau du shérif obtenu par le journal Tampa Bay Times. Un peu plus de 400 élèves sur 30 000 dans les écoles secondaires du district sont sur la liste, a déclaré le bureau du shérif au Times. Les élèves peuvent être placés sur la liste s’ils obtiennent une note D dans une matière, s’ils manquent l’école trois fois par trimestre, s’ils reçoivent une sanction disciplinaire pendant un trimestre ou s’ils ont subi un traumatisme dans leur enfance. Les experts en matière de protection des données des étudiants estiment que l’existence de la liste peut représenter une utilisation illégale de leurs données. Indépendamment de la légalité, estiment-ils, la liste fait courir aux étudiants et aux familles le risque d’être injustement traités avant d’avoir commis quoi que ce soit de mal. Ce risque pourrait être particulièrement néfaste pour les étudiants de couleur, qui font déjà l’objet d’une surveillance policière disproportionnée à l’échelle nationale. À la suite des protestations nationales en faveur de la justice « raciale » cet été, plusieurs districts scolaires ont coupé les liens avec les services de police.
Une utilisation illégale des données ?