Wilfried Pelard : « Faire du sport est un très bon moyen pour prendre confiance en soi »
Wilfried Pelard est coach sportif et président d’OCR Run or Die, une association de course à obstacles. Mais, avant d’être coach, il est surtout un passionné de sport qui aime dépasser ses limites et partager sa passion. Vivre au Lycée l’a rencontré, et il a de bons conseils pour ceux d’entre vous qui cherchent la motivation pour se mettre au sport ! Vous êtes coach sportif, en quoi est-ce que ça consiste concrètement ? Est-ce que vous pouvez nous décrire une de vos journées type ? Être coach sportif, c’est prendre en charge les gens pour leur bien-être, améliorer leur vie de tous les jours et les aider à se sentir mieux dans leur peau grâce au sport, tout ça en développant leur confiance. Personnellement, ma journée-type ressemble à ça : je me lève, je déjeune, je m’étire et je fais une séance ; ensuite en fonction des journées, je fais soit directement des coachings, soit je prépare des programmes d’entraînement. J’ai un planning relativement fixe. Je vois souvent les mêmes personnes à heures fixes toutes les semaines. Je travaille essentiellement sur des programmations de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois pour aider les personnes que je suis à atteindre leurs objectifs. A côté de ça, j’ai quand même du temps pour des personnes que je vois de façon plus temporaire. Vous avez fait un BPJEPS haltérophilie-musculation. Qu’est-ce qui se cache derrière ce nom un peu barbare ? Un BPJEPS, c’est un Brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Education populaire et du Sport. Il a pour but de former des animateurs et éducateurs sportifs professionnels. Pour ma part, j’ai suivi la spécialisation haltérophilie-musculation. La formation se déroule sur dix mois, en alternance : une semaine en entreprise, une semaine au centre de formation. On y suit notamment des cours de physionomie, on étudie le corps humain, on a également des séances pratiques et des tests physiques. Est-ce qu’il y a des pré-requis particuliers pour intégrer cette formation ? Non, pas particulièrement. Vous n’avez pas besoin d’avoir fait une filière spécifique avant pour entrer dans cette formation. Ce qu’il faut, c’est avoir une bonne condition physique et être passionné, bien entendu. Pour entrer, il faut réussir des tests, qui varient d’une école à une autre. Il y a à la fois des tests physiques et des tests théoriques. Pour intégrer mon école, on avait des tests physiques sur une journée, focalisés à la fois sur le cardio et sur la musculation pure. Ces tests sont éliminatoires, il faut donc absolument les réussir pour intégrer la formation. « Tant que la morphologie adulte n’est pas atteinte, il ne faut pas vouloir prendre des muscles très vite » Quelles portes professionnelles ouvre la formation BPJEPS que vous avez suivie ? Avec cette formation, on peut devenir coach sportif, travailler dans une salle, être indépendant, travailler dans des associations, animer des séances pour des groupes de personnes âgées, etc. Le type de structures dans lesquelles il est possible de travailler en tant que coach sportif est finalement assez large. En revanche, on ne peut pas devenir professeur de sport pour l’Education nationale, pour cela il faut passer par un autre diplôme. Quels sont les apports d’un coach sportif par rapport à un entraînement que l’on peut faire seul dans une salle de sport par exemple ? Dans le cas des coachings privés, vous avez évidemment un suivi beaucoup plus personnalisé. Du coup, les résultats arrivent généralement plus vite, même s’il est toujours important de prendre son temps. Mais, surtout, un coach a une réelle connaissance du corps humain, il saura vous faire travailler les petits muscles et les mouvements qu’on n’a pas l’habitude de travailler en salle. En salle, ce sont beaucoup les mouvements de base qui sont travaillés, mais souvent sans trop savoir pourquoi. Un coach vous prépare un programme réfléchi et adapté en fonction de vos besoins. C’est particulièrement important si vous commencez le sport, parce que tout se calcule : les temps de repos, le nombre de répétitions, les charges, la nutrition, etc. et surtout il faut faire des gestes et des mouvements adaptés à sa morphologie, surtout par rapport aux blessures qu’on a pu avoir auparavant. « On a vu tout et n’importe quoi pendant le confinement » Est-ce que vous auriez des conseils à donner à quelqu’un qui a envie de se mettre au sport mais qui ne sait pas trop par où commencer et comment trouver la motivation ? Pour commencer, et c’est certainement l’un des points les plus importants : il faut faire ça par envie, et pas pour essayer de ressembler à d’autres ou par pression. La clé de la motivation, c’est de faire des choses qu’on aime. Si on le fait sous la contrainte, on a beaucoup de moins de chances de tenir sur du long terme. Faire du sport est un très bon moyen pour prendre confiance en soi. Il faut tout de même être prudent et ne pas tomber dans le surentraînement, ne pas vouloir trop en faire. Il ne faut pas que ça devienne une obsession ou une drogue, mais savoir s’écouter et s’arrêter quand il le faut. Pendant l’adolescence, tant que la morphologie adulte n’est pas atteinte, il faut vraiment travailler « léger » et ne pas vouloir prendre des muscles très vite, ne pas prendre des produits, des protéines, des suppléments alimentaires pour rien. Avoir une bonne alimentation est suffisant. Il faut garder en tête que vous faîtes ça pour vous, pour votre plaisir, et pas pour être en compétition avec les copains. C’est important aussi de faire attention à qui on demande des conseils, d’être très regardant sur les choses qu’on peut voir sur Internet, de faire attention à suivre des personnes formées, diplômées, parce qu’on a vu tout et n’importe quoi sortir, notamment pendant le confinement. Comme vous venez d’y faire référence, on a beaucoup vu se développer de séances de sports gratuites pendant le confinement, des séances censées être adaptées au plus grand nombre. Qu’est-ce que vous en pensez ? C’est plutôt simple : s’il y a des séances gratuites sur Internet, c’est que les gens n’en vivent pas, ce qui implique que ce ne sont pas forcément des coachs formés et diplômés. Ces séances là sont du « global », or elles ne permettent pas de cibler les besoins en fonction des morphologies ou des objectifs de chacun. Aucune personne ne doit faire la même séance, même pour le même objectif. C’est normal de vouloir faire confiance à des personnes qui ont une grande communauté, parce qu’elles paraissent être des figures fiables, mais la plupart ne sont pas diplômées. Ces personnes-là font du sport pour leur plaisir et ont réussi à en faire quelque chose sur les réseaux. Ce sont finalement plus des commerciaux que des coachs. Je me répète, mais il est très important de faire attention à qui l’on décide d’accorder sa confiance. Vous avez monté une association de course à obstacles, OCR Run or Die. Parlez-nous en un peu. La course à obstacles est inspirée initialement des entraînements militaires. Elle mêle à la fois force, agilité et parties aériennes, avec des montées des cordes ou des passages de murs par exemple. C’est une discipline qui se développe de plus en plus en France. La plus grosse franchise installée sur le territoire est la Spartan, qui propose plus de 130 courses par an dans le monde. Si vous voulez des informations sur notre association, je vous invite à aller voir du côté de notre page facebook OCR Run or Die, vous vous ferez une bonne idée de ce qu’on y fait ! Est-ce que vous avez de bonnes références de personnes à suivre sur les réseaux, des personnes que vous considérez de confiance dans le milieu ? Je vous conseille d’aller voir du côté de Vincent Issartel, c’est une très bonne référence. Une référence littéraire à conseiller ? Oui, Anatomie pour le mouvement de Blandine Calais Germain est un très bon livre. Il présente les os, articulations et muscles, en liaison directe avec le mouvement. Un leitmotiv à nous partager ? Force et honneur ! Propos recueillis par Fanny Aici