Après
Jamie n’est pas un petit garçon comme les autres. Et pour cause, il peut voir les morts et leur parler. Et ces derniers sont obligés de lui dire la vérité… Un don qu’entend bien exploiter sa mère, une éditrice en vogue, quand son plus gros client, un romancier à succès, meurt avant d’avoir pu achever son ultime livre… Roman court, Après organise le mélange de l’épouvante si chère à Stephen King et d’une dramaturgie proche des récits initiatiques. En résulte une histoire prenante à plus d’un titre, au sein de laquelle un gamin se voit contraint de frayer avec plusieurs fantômes sous la pression des adultes. Une façon pour l’auteur d’organiser la mise à mort de l’innocence propre à l’enfance à grand renfort de scènes de plus en plus horrifiques. Car chez King, les dons surnaturels s’apparentent souvent à des malédictions. Remarquablement écrit, Après est certes moins complexe que L’Institut, l’une des dernières réussites de Stephen King, mais ce n’est en rien dommageable à son efficacité. Ici, l’écrivain entend nous mettre dans l’esprit d’un garçon assailli de toutes parts, par les morts et les vivants. On le suit pendant plusieurs années tout en s’attachant à sa faculté à s’accrocher à ses convictions alors que tout autour de lui la réalité ne cesse de se fissurer pour finalement imploser. Proche de romans comme Dead Zone ou Joyland, Après fait à n’en pas douter partie des romans les plus accessibles de Stephen King. Il s’agit aussi, parmi ses œuvres récentes, de l’un de ses meilleurs. Attention aux nuits blanches ! Stephen King, Albin Michel, 330 pages, 20,90 euros.