Maximilien Poullein : « Croyez en vous et en votre talent ! »
Acteur français en pleine ascension, Maximilien Poullein vient de boucler la première saison de la série YouTube Résistance (qui a remporté le Prix du public de la meilleure web série) et multiplie les projets, à la fois à la télévision, dans Scènes de ménages notamment, et au cinéma. Nous nous sommes entretenus avec lui pour qu’il nous parle de sa carrière, de son parcours scolaire et de ses prochains tournages…
Quel a été ton parcours ? As-tu étudié l’art dramatique ou fait des études spécifiques ?
J’ai découvert le théâtre aux alentours de mes 10 ans, en CM2, lors d’une initiation en milieu scolaire. J’ai immédiatement attrapé le virus et j’ai ensuite rejoint la compagnie Quanta de Villeneuve d’Ascq (Hauts-de-France), où j’ai grandi, tout en poursuivant l’apprentissage du jeu dans le cadre de mes études au collège et au lycée.
Lorsqu’après mon bac, j’ai entrepris des études supérieures d’anglais à l’université Lille 3 – Charles de Gaulle, j’en ai profité pour rejoindre la compagnie anglophone de mon département, l’UFR Angellier. Puis, fort de plusieurs années de théâtre, je me suis lancé dans l’aventure et j’ai déménagé à Paris pour tenter ma chance sans passer par la case cours Florent ou autre. Ce qui ne s’est pas avéré évident de prime abord, mais a fini par porter ses fruits.
Peux-tu nous raconter tes débuts ?
Au-delà des pièces auxquelles j’avais pu participer dans le Nord durant mes années d’apprentissage, j’ai débarqué à Paris en 2005, sans le moindre réseau ni aucune connaissance pratique pour travailler dans ce milieu. Il m’a donc fallu plusieurs années avant de pouvoir accéder à des rôles professionnels dans le cinéma ou la télévision, car c’est vers le travail filmé que j’avais décidé de m’orienter dès mon plus jeune âge, ayant toujours été un cinéphile invétéré.
Par conséquent, entre 2005 et 2010, j’ai pas mal alterné entre courts-métrages et figuration, ce qui ne m’apportait aucun confort financier, évidemment, mais m’a néanmoins permis de commencer à compiler quelques scènes et de faire certaines belles rencontres.
En incarnant un zombie – parmi deux bonnes centaines d’autres – dans La Horde de Yannick Dahan et Benjamin Rocher, par exemple, j’ai fait la connaissance de Mehdi Belhadj, que j’allais retrouver en 2011, lorsqu’il a fait appel à moi pour tenir le rôle principal de son premier long-métrage indépendant à tout petit budget Delirium Tremens. Ce film n’a été vu par quasiment personne, mais il m’a permis de me frotter à un rôle dense et exigeant et de repousser mes limites en tant qu’acteur, ce qui m’a infiniment servi par la suite.
Sur La Horde, j’ai également rencontré Jimmy Philémond-Montout, avec qui j’ai tourné deux courts par la suite et qui, en 2010, a produit un long-métrage en anglais intitulé In The Shadow, qui surfait sur la vague de Paranormal Activity. Jimmy m’a offert un rôle dans ce film qui n’est jamais sorti – et tant mieux – mais j’ai également énormément appris dessus et, à l’époque, il m’a permis de garnir mon CV, ce qui m’a ouvert la porte d’autres tournages.
Par ailleurs, j’y ai fait la rencontre d’un très bon ami, David Scherer, véritable génie des effets-spéciaux avec qui j’ai collaboré à plusieurs reprises depuis. Pas plus tard que cette année, d’ailleurs, puisque je l’ai retrouvé sur le tournage de la mini-série Les Combattantes, réalisée par Alexandre Laurent pour TF1. Tout ça pour dire que, dans ce milieu, même derrière un tournage en apparence anodin peuvent se cacher des rencontres essentielles, qui s’avéreront déterminantes pour et par la suite. Quoi qu’il en soit, en 2012, après avoir trouvé mon premier agent, j’ai commencé peu à peu à passer de plus en plus de castings pour la télévision et le cinéma et à bosser sur des tournages exclusivement professionnels.
Comment est née ta vocation ?
Très tôt, dès que je me suis frotté au théâtre pour la première fois en CM2, sous la direction de mon institutrice Madame Gallo. J’ai certes délaissé les planches depuis un bon moment maintenant, mais le théâtre m’a clairement servi de déclencheur. En effet, tous les élèves de ma classe avaient une ou deux scènes à préparer dans l’optique d’un spectacle de fin d’année, et je devais notamment, pour ma part, interpréter César, le personnage de Marcel Pagnol. J’ai donc passé toute l’année à peaufiner un accent marseillais et à m’approprier des mimiques pour que le plaisir que je ressentais en jouant soit ultra-communicatif une fois que nous nous « produirions » devant tous ces parents d’élèves, parmi lesquels ma mère.
Le soir de la représentation, je me souviens que ma petite montée de stress a intégralement disparu dès que j’ai sorti ma première réplique, avec mon fameux accent marseillais, et que l’intégralité du public s’est mis à rire de bon cœur. À la fin de la scène, toute la salle s’est levée et, de là où j’étais, j’ai pu voir ma mère pleurer. Or, je faisais souvent pleurer ma mère à l’époque, car j’étais un enfant turbulent, voire hyperactif. Bref, j’étais méga-pénible (rires). Mais cette fois-là, j’ai également décelé une immense fierté derrière ses larmes et j’ai commencé à me dire que gagner sa vie en faisant vivre ce genre d’émotions aux gens, c’était plutôt gratifiant. Alors quand ma mère est venue me rejoindre en coulisses, je lui ai immédiatement dit : « Plus tard, je veux devenir acteur ». Et elle a hoché la tête en souriant. Je crois qu’elle avait déjà compris.
Quel genre d’élève étais-tu au lycée ? Plutôt curieux, discret, turbulent ? Quelle était ta matière préférée ?
J’étais moins ingérable qu’en CM2, mais il ne fallait tout de même pas trop me pousser pour que je me mette à faire l’imbécile, que ce soit en classe, à la cantine ou dans la cour. C’était une tendance assez répandue dans mon groupe de potes, d’ailleurs. Dès qu’on nous réunissait, il y avait un petit côté Gremlins (rires). Ceci étant, je demeurais un élève assez sérieux du point de vue du travail, et une fois que je suis passé en Première L, j’ai maintenu un bon niveau jusqu’au bac, que j’ai obtenu avec mention Bien.
Mes matières préférées étaient sans conteste l’anglais et l’italien. Je parle anglais depuis que je suis assez jeune et j’ai toujours été fasciné par cette langue. Quant à l’italien, j’ai commencé à l’apprendre au lycée et j’en suis tombé littéralement amoureux, ainsi que de toute la culture qui s’y rapporte.
Quel regard portes-tu aujourd’hui sur cette époque de ta vie ?
J’ai absolument adoré le lycée, malgré une petite frustration initiale. Je m’explique : juste avant que j’entre en Seconde, au lycée européen Montebello de Lille, en 1998, la série Buffy contre les vampires commençait à être diffusée à la télévision française, le vendredi soir sur M6. Alors moi, je fantasmais sur Sunnydale en me disant que mon lycée allait ressembler à ça : un super campus, des fêtes tout le temps, des vêtements hyper-stylés et tout. Bon, j’avais oublié que j’entrais au lycée en France et, accessoirement, dans le monde réel. Donc les premières semaines, j’étais un peu blasé (rires). Mais au final, j’ai vite commencé à me faire d’excellents amis, dont pas mal avec qui j’ai gardé le contact. Mon meilleur ami, c’est un pote du lycée. D’ailleurs, il est devenu scénariste. Et puis, au lycée, j’ai joué dans mon premier groupe. J’étais bassiste et on a fait quelques concerts très sympas.
D’ailleurs, c’est également au lycée que j’ai commencé à aller voir tout seul ou avec mes amis certains groupes que j’adorais en concert : Suede, Eels, Placebo, Muse… (oui, parce qu’ils ont sorti leur premier album Showbiz quand j’avais 16 ans, figurez-vous, ce qui ne me rajeunit pas.) C’est aussi à cette époque que j’ai eu mes premières copines « sérieuses », que j’ai commencé à prendre quelques habitudes, bonnes ou mauvaises, que je me traîne encore aujourd’hui, comme boire du café ou fumer (d’ailleurs, ne commencez pas, c’est une véritable tannée pour arrêter…).
Bref, c’est une période charnière dans ma vie et j’ai l’impression que c’est le cas pour la majorité des lycéens : on se dirige progressivement vers l’âge adulte, avec ses avantages et ses inconvénients, on prend doucement conscience du sens un peu étouffant et tétanisant des responsabilités, tout en savourant quelques dernières années d’innocence juvénile où ne semblent compter que la musique, le ciné, le sport, la littérature, les filles ou les garçons, etc. Le lycée représente le crépuscule d’une vie et l’aube d’une autre. C’est une étape parfois douloureuse mais également enrichissante. Je n’ai aucune « nostalgie » pour elle, mais je suis ravi d’en avoir fait l’expérience.
Tu as joué récemment dans la série Résistance ? Pourrais-tu nous en parler ?
C’est une web-série dont la première saison de 13 épisodes est intégralement disponible sur YouTube. Elle a été réalisée par Maxime Chefdeville, un prodige de 29 ans, dans sa Normandie natale et raconte les péripéties d’un groupe de résistants légèrement bras cassés sur les bords aux prises avec des soldats de la Wehrmacht pas beaucoup plus doués qu’eux.
J’y incarne Müller, un soldat allemand relativement flemmard et j’en suis particulièrement fier, parce qu’avec un budget limité, nous avons réussi à livrer une série comique et néanmoins instructive qui lorgne vers OSS 117, Kaamelott et Astérix et Obélix dans le ton, tout en affichant une facture professionnelle absolument bluffante. D’ailleurs, nous avons notamment reçu, entre autres récompenses internationales, le prix de la meilleure web-série au festival de Luchon, une institution en France.
Et puis, nous avons quelques guests bien cool (Agnès Soral, Ken Samuels, Le Monde à l’Envers…). Actuellement, nous faisons en sorte de nous diriger vers une saison 2 au budget plus conséquent et qui, idéalement, serait diffusée à la télévision. Bref, je vous conseille vivement de la regarder.
Tu joues souvent en langue étrangère, en allemand, en anglais ou encore en italien. Penses-tu qu’il est important, voire essentiel, pour un acteur, de maîtriser plusieurs langues ?
Ça devient capital, oui. Il y a tellement de concurrence dans ce milieu qu’il est primordial de pouvoir sortir du lot. En cela, maîtriser une ou plusieurs langues étrangères permet de se positionner sur davantage de rôles, ce qui n’est pas négligeable compte tenu du fait que les financements du cinéma et de la télévision s’appuient de plus en plus régulièrement sur des coproductions internationales, a fortiori depuis l’avènement de plate-formes telles que Netflix et Amazon Prime.
L’anglais et l’allemand constituent désormais une part conséquente de ma carrière, et bien que j’essaye de ne pas m’enfermer dans les rôles d’étrangers, mon CV ne serait certainement pas le même aujourd’hui si je ne n’avais pas été en mesure de jouer en anglais dans Virtual Revolution de Guy-Roger Duvert, En mai, fais ce qu’il te plaît de Christian Carion ou Un village français ou bien en allemand dans Django d’Étienne Comar, Les Emmerdeurs de Morgan Dalibert et Valentin Vincent, ou encore Résistance. Presque la moitié des castings que je passe sont dans une langue étrangère. Alors en effet, en maîtriser une ou deux ne peut pas faire de mal.
Quels sont d’après toi, les temps forts de ta carrière ? Les rôles dont tu es le plus fier ?
Mon rôle de Morel dans Virtual Revolution me vient immédiatement à l’esprit. Déjà parce qu’il m’a permis de tourner dans une œuvre de science-fiction, opportunité rarissime en France. Ensuite parce que bien que personne n’y croyait, il a tenu huit semaines en salle, qu’il est depuis sorti un peu partout dans le monde (Grande-Bretagne, USA, Allemagne, Italie, Australie, Japon, etc.) et qu’il est même disponible sur Amazon Prime. Pas mal pour un film de SF qui avait le budget d’un Joséphine, ange-gardien (rires). Et puis, ce film m’a permis de trouver mon agent actuel, Denis Planat, et de jouer face à Mike Dopud, acteur canadien au CV long comme le bras et qu’on a pu voir récemment dans Deadpool 2 ou la série Power.
C’est un homme brillant, absolument adorable et nous sommes restés très amis depuis ce tournage. Sinon, je suis également très fier de Résistance : j’adore le rôle de Müller, un personnage véritablement drôle, très plaisant à jouer, et qui, de surcroît, m’a offert – j’en suis persuadé – une nouvelle visibilité auprès des directeurs de castings. De plus, nous avons tourné cette série au cœur de la pandémie de Covid, quand les perspectives du monde artistique et audiovisuel étaient particulièrement bouchées. Or nous avons exploité cette période de trouble dans le bon sens afin que quelque chose de positif en ressorte.
Depuis, nous avons gagné énormément de prix et un public de plus en plus vaste. Je trouve que la morale est belle et que la détermination de Maxime Chefdeville, du casting, de l’équipe technique et des producteurs en a été récompensée. Et ça, ça me fait très plaisir.
Tu as joué dans le film de science-fiction Virtual Revolution. Est-ce un univers qui t’attire particulièrement ?
J’entretiens un rapport un peu ambivalent à la science-fiction. J’ai tendance à ne pas l’apprécier à sa juste valeur en littérature, parce qu’elle me semble souvent trop descriptive – un mal nécessaire, j’en conviens – et que, du coup, un livre de SF me tombe généralement des mains.
En revanche, j’adore ses expressions ciné et télé. C’est un genre extrêmement visuel qui offre souvent des tableaux absolument stupéfiants et je me régale donc devant certains fleurons du genre, qu’il s’agisse du Blade Runner de Ridley Scott ou de sa suite, signée Denis Villeneuve, Total Recall de Paul Verhoeven, Terminator 2 et Aliens de James Cameron ou encore Inception de Christopher Nolan. Et puis, la science-fiction, c’est un miroir grossissant du contemporain, ce qui permet généralement d’en livrer une analyse pertinente. Virtual Revolution, par exemple, s’intéresse à l’emprise des mondes virtuels et des « paradis artificiels » sur une société en voie de déshumanisation accélérée.
Quels conseils donnerais-tu à un lycéen qui rêve de devenir acteur ?
Premièrement, croyez en vous et en votre talent. Il me semble que dans 90 % des cas, quelqu’un qui souhaite s’orienter vers une carrière artistique le fait pour de bonnes raisons. Or, ce milieu est constellé d’individus qui semblent prendre un malin plaisir à vous faire douter de vos capacités. Il importe donc d’écouter régulièrement cette petite voix qui vous a poussé, initialement, à emprunter ce chemin.
Deuxième étape, trouvez la formation qui vous correspond. Il peut s’agir d’une grande école, d’un conservatoire… ou pas. Certaines compagnies locales vous apprendront tout autant, si ce n’est plus. L’important, c’est que vous vous frottiez au jeu entouré de gens que vous appréciez, qui vous apprécient, et qui vous feront prendre conscience de votre potentiel et vous aideront à le développer. Ensuite, un bon agent sera primordial afin d’accéder à des rôles professionnels, dans le cinéma, la télévision ou le théâtre, mais en trouver un constitue un véritable chemin de croix.
Alors dans un premier temps, essayez de participer à plusieurs courts-métrages. Des associations comme La Maison du Film Court, à Paris, peuvent vous permettre d’intégrer leurs fichiers de façon à ce que de jeunes réalisateurs en préparation de leurs courts s’intéressent à vous. Quand vous aurez quelques tournages à votre actif, faites une sélection de vos meilleures scènes afin d’en tirer une bande démo qui vous mettra en valeur (et n’excédera pas 4 minutes) et attendez-vous à envoyer des centaines de mails avant d’obtenir une réponse sérieuse. C’est une étape pénible, mais nécessaire. Enfin, ne commettez pas l’erreur que j’ai moi-même commise pendant des années : ne négligez pas de vous trouver un job alimentaire. De préférence avec des horaires modulables.
On peut avoir tendance à vouloir se perdre dans ce monde de fiction et de fantasmes, mais la réalité va toujours trouver un moyen de vous rattraper, sous la forme d’un loyer, de factures ou de courses. J’ai été très négligent pendant très longtemps de ce point de vue, et je l’ai souvent regretté. Alors croyez-moi, cet aspect de votre vie d’artiste sera tout aussi capital que la discipline avec laquelle vous devrez préparer vos rôles ou vos auditions.
De plus, une fois délesté – au moins en partie – de la contrainte financière, vous ne serez que meilleur en casting, car votre motivation sera essentiellement artistique. Vous ne vous sentirez pas autant pris à la gorge si le rôle finit par vous échapper et cela aura des répercussions bénéfiques sur l’aura que vous renverrez. Une dernière chose : restez vous-mêmes. Votre authenticité fera toute la différence. Alors affranchissez-vous toujours du « paraître », vous en ressortirez gagnants.
Ta maxime fétiche ?
« La peur n’évite pas le danger. » C’est particulièrement vrai et une fois qu’on a accepté cet état de fait, on ne peut qu’avancer à grands pas, que ce soit dans une carrière d’acteur ou dans tout autre aspect de sa vie.
Sans trop réfléchir, peux-tu nous donner un film, une chanson, un album et un livre ?
Pour ce qui est du film, comme on s’adresse essentiellement à des lycéens et que j’ai repensé à ce long-métrage récemment, je dirais Detachment de Tony Kaye, le réalisateur de l’incroyable American History X. Il concerne un professeur remplaçant, interprété par un Adrien Brody au firmament de son art, qui intervient dans un lycée difficile et va côtoyer des jeunes aux vies tumultueuses. C’est un véritable rollercoaster émotionnel, extrêmement bouleversant et dont on ne sort pas indemne. Il faut absolument l’avoir vu au moins une fois dans sa vie, d’autant que Brody est entouré d’un casting prodigieux où chaque acteur excelle.
Pour la chanson, je suis actuellement obsédé par « The Man« , interprétée par The Killers. Le groupe est originaire du Nevada et à travers les paroles et le clip de ce titre, ils égratignent, non sans humour, l’excès de confiance et les signes ostentatoires de succès tels qu’ils s’illustrent souvent à Las Vegas. Et puis, son mélange de rock, d’électropop et de funk me met de bonne humeur.
Pour l’album, ce sera Violator de Depeche Mode, un de mes groupes favoris. Il est régulièrement cité comme l’un des 500 meilleurs albums jamais produits et contient les titres culte « Personal Jesus« , « Enjoy the Silence » et « Policy of Truth« . En l’écoutant, on n’a aucun mal à comprendre comment DM a pu atteindre son statut. C’est un joyau incontournable de la New Wave, d’une richesse sonore incroyable. La quintessence du genre.
Pour le livre, ce sera Blaze de Stephen King. Le croisement improbable mais payant entre la mélancolie de Des souris et des hommes de Steinbeck et l’univers poisseux de Jim Thompson. En résulte un thriller touchant et palpitant qui ne ressemble à aucun autre et une preuve supplémentaire du talent manifeste de King.
Je crois savoir que tu es très occupé en ce moment. Peux-tu nous parler de tes projets ?
Je tourne actuellement dans un épisode de la nouvelle série de Ziad Doueiri, le créateur de Baron Noir sur Canal + et Dérapages sur Netflix. Ça s’appelle Cœurs noirs et on tourne ça au Maroc. On pourra également me voir au cinéma l’an prochain, face à Vincent Lacoste, dans De nos frères blessés, le deuxième long-métrage de Hélier Cisterne. Il raconte l’histoire vraie de Fernand Iveton, un militant du FLN pendant la Guerre d’Algérie, condamné à mort pour une tentative d’attentat qui, même s’il avait abouti, n’aurait pas fait de victimes. C’est un film poignant et il me semble important, car on ne parle pas encore assez de cette sombre période de notre histoire que constitue la guerre d’Algérie.
Côté télé, je serai dans Les Combattantes, une mini-série de TF1 en huit épisodes réalisée par Alexandre Laurent et située durant la Première Guerre Mondiale. J’y interprète encore un Allemand face à Vincent Rottiers et Camille Lou et je crois que le résultat final sera absolument dantesque, au vu de sa qualité d’écriture et du talent d’Alexandre pour la mise en scène.
J’ai également rejoint la distribution de Scènes de ménages face à Claudia Mongumu et Ryad Baxx, car j’interprète depuis peu Vlad, un pote d’enfance du couple qu’ils forment au sein de la série. Et puis, j’attends des réponses pour d’autres projets, mais on ne va pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Alors wait and see.
Propos recueillis par Gilles Rolland