Ecoles de mangas : ce qu’il faut savoir
Saviez-vous que les Français étaient les deuxièmes plus gros lecteurs de mangas au monde après les Japonais ? De quoi inspirer beaucoup de vocations dans l’hexagone! Car oui, aujourd’hui, il est tout à fait possible d’intégrer des écoles de manga pour espérer devenir mangaka (dessinateur de manga), designer ou encore travailler dans l’animation et le web toon. Vous avez envie de vous lancer ?
Mais au fait, c’est quoi une école de manga ? Il faut déjà savoir qu’étant donné que le manga cartonne en France, nous avons la chance de compter plusieurs écoles dans notre pays. Peu certes, mais elles existent !
Ces centres de formations permettent de devenir mangaka mais ouvrent aussi les portes pour embrasser des carrières dans l’animation japonaise, les métiers du jeu vidéo et l’animation 3D.
Quelles sont les formations proposées ?
Les formations sont très diverses. Leur durée varie également. De manière générale, les cursus les plus courts permettent juste d’acquérir les bases du dessin. Il peut s’agir de simples stages de découverte ou de cours d’été. Les cursus plus longs se déroulent sur plusieurs années et s’apparentent à un parcours universitaire.
L’EIMA (Ecole internationale du manga et de l’animation), l’une des principales écoles de manga en France, implantée à Toulouse, propose un programme bien spécifique.
Les élèves qui intègrent l’EIMA peuvent suivre un cursus susceptible de durer de 2 à 5 ans. Le tronc commun permet tout d’abord d’acquérir des compétences et des connaissances pour débuter dans certains métiers artistiques comme story-boarder, assistant d’animation ou coloriste. Il peut durer jusqu’à 3 ans, même si la première année, recommandée, est facultative.
Les cours sont très variés : manga, dessin, colorisation digitale, colorisation traditionnelle, storyboard, illustration, anglais et japonais (en option). Par la suite, il est possible de se spécialiser et de suivre des cursus comme ceux relatifs au manga, à l’animation occidentale et à l’illustration et visuel développement.
Et après ? À la fin du cursus, les élèves reçoivent une attestation de formation délivrée après une soutenance devant un jury de professionnels de l’édition, du manga et de l’illustration. Et c’est là que ça devient intéressant…
À noter qu’à l’EIMA, tous les professeurs sont des mangakas professionnels.
Quels sont les débouchés ?
Certes, les diplômes des écoles de manga ne sont pour l’instant pas reconnus par l’État. Cela dit, les débouchés sont nombreux. Toujours à l’EIMA, les élèves sont bien souvent repérés en cours du cursus par les éditeurs et les professionnels.
Tout au long de l’année, ils reçoivent non seulement la visite de mangakas japonais mais aussi d’éditeurs. Des concours sont organisés, avec des contrats à la clé et quand ils achèvent leur formation, il est très fréquent qu’ils commencent directement à travailler.
Le site de l’école met ainsi en avant la réussite de ses élèves qui par la suite, publient des mangas chez des éditeurs de premier plan comme Delcourt, partent parfois travailler au Japon et évoluent dans le milieu du cinéma ou du jeu vidéo.
Où sont les écoles et comment fait-on pour y entrer ?
Outre l’EIMA, qui offre donc de réels débouchés et a déjà permis à de nombreux artistes de percer dans le milieu, on peut citer la Human Academy à Bordeaux et les cours de la AAA à Paris. Sans oublier, l’Académie Européenne de Manga en Italie, qui est ouverte aux postulants français.
Concernant les modalités d’inscription, l’EIMA est ouverte aux élèves de 16 ans minimum. Pour espérer retenir l’attention, il faut se montrer passionné et exigent. Il faut savoir dessiner mais pas forcément être super-doué. Car le dessin, la perspective ou encore l’anatomie, ça s’apprend. Aimer écrire est aussi un plus. Il convient dans tous les cas de faire preuve du plus grand sérieux 😉.
Quand un élève voit son dossier accepté, ce n’est pas gagné pour autant car il faut encore suivre un stage de sélection de trois jours. C’est là que les professeurs découvrent le potentiel de chacun, sa motivation et ses compétences. Les stages se déroulent pendant les vacances scolaires. Un bon moyen également pour découvrir les locaux, faire connaissance avec le personnel enseignant mais aussi avec les autres élèves.
Avant, dans les années 90, tenter de devenir mangaka revenait à travailler tout seul chez soi devant Dragon Ball Z ou Les Chevaliers du Zodiaque avant de taper aux portes des éditeurs qui de toute façon, n’avaient pour la plupart que faire du manga.
Aujourd’hui, les choses ont bien changé et les gens talentueux et passionnés sont pris au sérieux. Ne serait-ce que d’un point de vue économique, les éditeurs ont besoin de nouveaux auteurs. Les librairies spécialisées sont de plus en plus nombreuses et en cela, il est toujours bon de pouvoir compter sur des talents qui offrent un regard neuf sur la discipline !
Gilles Rolland