Ada Lovelace : la mère de l’informatique
Quand on pense aux pionniers de l’informatique, on pense en premier lieu à Steve Jobs et Steve Wozniak, les fondateurs d’Apple, ou encore à Bill Gates. Pourtant, les origines de l’informatique remontent à bien plus loin et c’est donc en exploitant l’Histoire que l’on peut faire connaissance avec celles et ceux qui ont véritablement posé les bases d’une technologie qui, aujourd’hui, est au centre de tout. Des personnes comme Ada Lovelace…
Ada Lovelace est connue comme la première personne à avoir programmé dans l’histoire humaine. Une femme de science dont les travaux ont permis de grandes avancées dans le domaine de l’informatique…
Histoire d’une pionnière
Ada Lovelace vient au monde sous le nom d’Augusta Ada King, le 10 décembre 1815 à Londres. Fille du poète George Fordon Byron et d’Annabella Milbanke, Ada connaît une enfance compliquée en raison du comportement malsain de son père, qui s’en prend à plusieurs reprises à sa mère. Quand celui-ci se sépare de cette dernière et quitte le Royaume-Uni, la petite fille peut enfin s’épanouir et approfondir sa passion pour les mathématiques.
En 1932, elle fait la connaissance de la célèbre chercheuse Mary Sommerville, qui l’encourage dans sa vocation. Il faut d’ailleurs rappeler qu’il était alors tout à fait inhabituel qu’une fille reçoive une éducation scientifique. La rencontre d’Ada avec Charles Babbage le 5 juin 1833 est également déterminante en cela que le scientifique lui fait découvrir ses étonnantes machines de calcul. C’est aussi à cette époque qu’elle côtoie Charles Dickens, l’iconique écrivain anglais.
Les maths, toujours les maths
Après son mariage en 1835, avec William King, le 1er comte de Lovelace, qui fait donc d’elle une comtesse, Ada se tient à distance des mathématiques. Sa santé fragile n’aide pas. Malgré tout, elle reprend ses études en 1839, sous la supervision d’Auguste de Morgan, un éminent mathématicien.
Plus tard, en 1842, elle entend perfectionner la machine analytique de Babbage. En 1842, l’inventeur Charles Wheatstone, qui sait qu’Ada parle très bien le français, lui propose de traduire un texte ambitieux qui traite justement de la machine en question. Babbage lui demande d’agrémenter le texte et ouvre de nouvelles perspectives. Au final, l’article est trois fois plus long, en raison des nombreuses notes d’Ada. Elle inclut notamment un texte qui porte sur un algorithme amené à calculer les nombres de Bernoulli (une suite de nombres complexes qui se calculent par récurrence) à l’aide de la machine de Babbage. C’est ainsi qu’elle donne naissance à ce qui est aujourd’hui considéré comme le premier authentique programme informatique au monde. Programme qui contient la première boucle conditionnelle, un concept informatique.
Fin de vie
Toujours très proche de Babbage, Ada Lovelace cherche à aider ce dernier à financer ses projets. Devant les refus du gouvernement britannique, elle met au point un système censé lui permettre de gagner ses paris lors des courses épiques du derby d’Epsom. Malheureusement, elle ne parvient qu’à creuser son déficit et accumule les dettes. Elle tombe malade et meurt, à l’âge de 36 ans, des suites d’un cancer de l’utérus. Elle repose, conformément à ses dernières volontés, au cimetière de l’église Sainte-Marie-Magdalene de Hucknall à Newstead Abbey, près de son père.
Tragiquement, ni Ada Lovelace ni Charles Baddage n’ont pu voir fonctionner la machine analytique.
L’héritage d’Ada Lovelace
À l’époque, le programme écrit par Ada ne fait pas de vagues en dehors des cercles d’initiés. Ce n’est que bien plus tard, au moment de l’avènement de l’informatique, que son nom refait surface. Un programme du Département de la Défense américain a par ailleurs été baptisé Ada afin de rappeler que son rôle fut déterminant dans le développement de l’informatique. Le programme en question est aussi toujours utilisé dans les industries automobiles, ferroviaires ou aéronautiques.
Son visage a par la suite été apposé sur les hologrammes d’authentification des produits Microsoft. La marque de carte graphique Nvidia a aussi appelé Ada Lovelace sa série de cartes RTX 4000. Sans oublier l’astéroïde qui porte son nom, L’Ada Lovelace Institute à Londres, l’École polytechnique fédérale de Lausanne qui possède une place Ada Lovelace et, bien sûr, l’Ada Lovelace Day, le deuxième mardi d’octobre, qui célèbre les contributions des femmes de sciences dans les mathématiques, l’ingénierie et la technologie.
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