L’agriculture : des métiers connus… et méconnus !
Halte aux idées reçues, l’agriculture est un secteur moderne. Traitement des champs guidé par GPS, suivi de cultures sous serres par ordinateur, robots de traite ou distribuant l’alimentation des animaux… Les nouvelles technologies, tout comme les nouveaux modes de production (circuits courts, développement de l’agriculture biologique…), font évoluer les métiers et créent de nouvelles fonctions. Et l’agriculture cache aussi des métiers méconnus. Pas besoin d’avoir la main verte pour investir le secteur de l’agriculture, qui attend aujourd’hui aussi bien des compétences technologiques et scientifiques que des services. L’une des tendances fortes du secteur ? L’apparition de nouveaux métiers à forte dominante technologique, induits par l’utilisation de nouveaux outils, notamment d’aide à la décision. Exemples ? Les stations météo dans les exploitations qui servent à prévoir le temps, mesurer la température et l’humidité sur les cultures, ou encore les logiciels de gestion de troupeaux avec capteurs environnementaux ou embarqués sur l’animal, afin d’anticiper certaines situations, comme un déséquilibre nutritionnel, une ambiance anormale dans une étable (température ou humidité élevées, forte teneur en gaz carbonique…) ou encore pour détecter la période d’ovulation d’une femelle et l’inséminer au moment le plus opportun. Dans ces métiers des objets connectés (lire notre article sur le sujet), on recherche beaucoup de profils : De même, l’utilisation croissante de drones pour surveiller va être génératrice d’emplois spécifiques, comme celui de pilote de drone, pour laquelle une formation est devenue obligatoire dès que celui-ci pèse plus de 800 grammes. Travailler pour une agriculture plus verte Les contraintes environnementales de plus en plus strictes et la volonté sociétale de consommer plus « vert » font aussi monter en puissance des postes liés aux enjeux environnementaux. Parmi ces métiers en devenir, figure celui de conseiller en agriculture durable, accessible via un BTSA (Brevet de technicien supérieur agricole) ou un diplôme d’ingénieur agronome ou des techniques agricoles (ITA). Recherché par des collectivités, des groupements de producteurs, des organisations professionnelles agricoles, des gestionnaires d’espaces protégés, ce conseiller accompagne les agriculteurs dans la mise en œuvre de pratiques compatibles avec le respect de l’environnement et les attentes de la société : On peut aussi devenir chargé de mission ou d’études en valorisation agricole : ingénieur agronome spécialisé, il est chargé d’inventorier les déchets organiques (boues, végétaux, déjections animales…) et de promouvoir leur recyclage en les transformant, pour fertiliser les sols et enrichir ainsi la terre à la place des engrais chimiques. Employé notamment par des chambres d’agriculture, des instituts de recherche, des cabinets conseils ou des bureaux d’études, il travaille avec de nombreuses personnes, agriculteurs, élus locaux… De la recherche préserver l’environnement et la santé Dans ce domaine, on trouve aussi le métier de biologiste en environnement. Il a pour mission de préserver et tirer parti des ressources naturelles pour lutter contre les atteintes à notre santé et à l’environnement. S’il est hydrobiologiste, il travaille sur la qualité des eaux (rivières, mers, étangs…) ou d’un territoire et à la vie de leurs occupants (espèces animales et végétales). S’il est écotoxicologue, il s’intéresse par exemple aux effets du bruit ou des OGM sur l’homme et l’environnement. Chercheur (donc titulaire d’un diplôme d’ingénieur, de master ou de doctorat), il peut être employé par un organisme de recherche, par une collectivité, une association écologique… La recherche offre d’ailleurs de nombreuses autres opportunités. Au sein de la branche Sciences du vivant, de la terre et de l’environnement de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), par exemple, on peut travailler sur des sujets porteurs pour les agriculteurs ou qui répondent aux préoccupations de la société : du CAP au doctorat, on peut intégrer des équipes de qui mènent, par exemple, des travaux sur la génétique et l’amélioration des plantes, des recherches en biologie animale (pour prévenir et contrôler les maladies des animaux, expérimenter des techniques d’élevage…) ou encore des travaux d’élaboration de produits, aliments et matériaux pour améliorer la qualité et les transformations des matières premières végétales et animales. L’aide à l’optimisation d’une exploitation ou d’un élevage Autre métier utile à l’heure où l’agriculture se complexifie : conseiller agricole. Son rôle ? Aider les agriculteurs à accroître leurs revenus et leur productivité en améliorant la gestion de leur exploitation, en sélectionnant les cultures résistantes, en élevant des bêtes de meilleure qualité, en cherchant de nouvelles sources de revenus (activités de gîtes ruraux, fermes-auberges, randonnées), on encore en choisissant du matériel agricole adapté, en commercialisant des produits de la ferme, etc. Ces emplois, accessibles avec un diplôme d’ingénieur agronome ou un BTSA éventuellement complété par un certificat de spécialisation, se situent dans les chambres d’agriculture, les centres d’études techniques agricoles, les établissements départementaux d’élevage, les coopératives, etc. Il existe aussi des métiers dédiés spécifiquement à l’amélioration de la qualité des élevages, comme celui d’ingénieur spécialisé en production animale. Il conçoit et supervise des programmes expérimentaux de reproduction, il veille à moderniser ou adapter des techniques et des règles pour améliorer l’hygiène, l’alimentation, la qualité, la sécurité et la rentabilité de ces élevages. Il intervient aussi pour optimiser la qualité génétique des animaux. Ces ingénieurs sont formés notamment en écoles spécialisées en agronomie et biologie animale, ENSA (écoles nationales supérieures agronomiques) et ENITA (écoles nationales d’ingénieur des travaux agricoles). Travailler pour une agriculture de qualité Enfin, dans les activités de services, certains profils sont également attendus. La vente de matériel agricole constitue un secteur relativement méconnu, alors que des emplois attendent les jeunes diplômés dès le bac+2 (BTSA Technico-commercial, spécialité agrofournitures ou Génie des équipements agricoles ou Techniques et services en matériel agricole). Ce vendeur-conseil fournit aux agriculteurs des aliments pour le bétail, semences, engrais, matériels (tracteurs, moissonneuses-batteuses, épandeuses, matériel d’irrigation, équipements pour l’élevage…). Il est souvent sur le terrain pour trouver avec les agriculteurs les meilleures solutions matérielles pour leurs exploitations. Enfin, parmi les autres métiers en devenir, figure celui de contrôleur qualité (ou agréeur, ou assistant contrôle qualité, accessible dès le bac pro Bio-industries de transformation ou un BTSA Sciences et technologies des aliments). Il observe le produit brut à la réception (avant d’être envoyé à l’industrie agro-alimentaire qui va le transformer), il prélève des échantillons, calcule les pourcentages de défauts, observe leur stabilité sur plusieurs jours, contrôle le conditionnement des produits et leur expédition, etc. Le contrôleur qualité peut évoluer pour devenir responsable de qualité. Camille Pons Découvrez les métiers de l’agriculture par secteur, les perspectives d’évolution, les formations requises… :
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