Barbie : la poupée de tous les records
À l’heure où nous écrivons cet article, le film Barbie a récolté 1,28 milliards d’euros au box-office mondial. Il figure (pour le moment) à la quatorzième place du classement des films ayant amassé le plus d’argent, juste derrière La Reine des Neiges 2 et Top Gun : Maverick. Barbie qui doit bien sûr beaucoup à sa réalisatrice Greta Gerwig et à son actrice Margot Robbie, mais aussi à la poupée culte aux cheveux blonds née il y a 64 ans…
Barbie a conquis le monde. Mais quelle est son histoire ? Comment les choses ont-elles débuté pour finir aujourd’hui au sommet du mont Hollywood ? Vivre au Lycée vous raconte cette fabuleuse saga.
Il était une fois Barbie
Retour en 1945 aux États-Unis. Harold Matson et Elliot Handler fondent la société Mattel. Spécialisée dans les jeux et jouets, celle-ci accepte, en 1959, de produire la poupée imaginée par Ruth Handler, l’épouse d’Elliot Handler. La jeune femme présente pour la première fois Barbie, dont le prénom, diminutif de Barbara, s’inspire de celui de sa propre fille, lors de l’American International Toy Fair, le 9 mars 1959. Barbie est grande, jeune, blonde et s’inspire grandement de Bild Lilli, une poupée allemande. Le succès est immédiat. Le génie de Ruth Handler est d’avoir compris que les petites filles n’avaient plus forcément envie de jouer à la maman avec des poupons mais plutôt d’imaginer leur vie d’adulte avec une poupée plus âgée, façonnée en fonction de canons de beauté alors jugés universels.
Alors que l’Amérique s’enlise dans la Guerre Froide, Barbie porte une ambition marquée par une certaine universalité. Bientôt, la poupée embrasse toutes sortes de professions au fil de déclinaisons de plus en plus nombreuses : Barbie vétérinaire, astronaute, informaticienne, policière, présidente, etc. En cela, Barbie accompagne l’émancipation de la femme dans le monde du travail lors de la seconde moitié du XXème siècle.
Barbie change mais pas trop non plus. Si le premier modèle est exclusivement vêtu en noir et blanc, avec un maillot zébré et des lunettes de soleil blanches, histoire de briller à la télévision, qui est encore en noir et blanc, les versions suivantes se voient gratifiées d’une garde robe plus conséquente. Pendant ce temps, Bild Lilli, la fameuse poupée allemande dont Barbie s’est inspirée, abdique dans l’ombre…
Barbie et ses amies
Affublée d’une petite sœur, baptisée Skipper, Barbie adopte plusieurs looks et voit sa physionomie changer. Autrefois caractérisée par son regard légèrement en biais, Barbie regarde désormais droit devant. La cause ? En 1970, Mattel offre à sa star une voiture. Le règne de Malibu Barbie commence et bien sûr, impossible de conduire en toute sécurité quand on ne regarde pas droit devant soi. Barbie occupe diverses fonctions et dicte les tendances. En mini-jupe, elle porte des marques célèbres, elle est bronzée et fait la joie de millions de petites filles à travers le monde. Des fans qui peuvent acheter les amies de Barbie, comme Christie, une poupée afro-américaine née quant à elle en 1968.
Et Ken ?
Mais n’oublions pas Ken ! Car que serait Barbie sans Ken ? À vrai dire, elle serait toujours Barbie. Ken, en revanche, n’existe qu’à travers Barbie. C’est sa raison d’être. Né en 1961, baptisé par Ruth Handler d’après son fils (ce qui est étrange étant donné que Barbie s’inspire de la fille de Ruth Handler alors que Barbie et Ken n’ont aucun lien de parenté), Ken rencontre lui aussi un grand succès. À tel point que lorsque Mattel décide d’organiser la rupture des amoureux en 2005 pour offrir à Barbie un nouveau copain prénommé Blaine (un surfeur australien), le tollé est total. De quoi obliger la marque à rappeler ce bon vieux Ken !
Barbie superstar
Barbie traverse les décennies et prend sans cesse plus d’importance. En France présidente de la république, Barbie n’est pas une poupée superficielle. Elle fait des études, sait certes s’amuser mais n’oublie pas de briller sur tous les plans. Elle chante, elle joue la comédie, elle excelle dans toutes sortes de tâches et ne cesse de s’adapter en fonction des modes. Comme quand, dans les années 2000, suite aux succès de pop stars comme Britney Spears, Mattel décide de rajeunir sa poupée vedette pour mieux répondre aux exigences du marché.
Barbie et les polémiques
Rapidement, alors que son succès devenait évident, Barbie a aussi encouragé des polémiques. Visée par certaines ligues féministes aux États-Unis, elle a carrément été interdite dans plusieurs pays comme l’Arabie saoudite car elle incarnait, selon le Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, la décadence de l’Occident perverti. Hugo Chávez, le président du Venezuela, est lui-même monté au créneau pour fustiger Barbie en proposant qu’elle soit remplacée par des modèles plus raccords avec la culture de son pays.
Barbie est partout !
Mattel a écoulé plus d’un milliard de poupées Barbie depuis 1959. Ce succès, écrasant, a bien sûr encouragé la marque à décliner le plus possible Barbie. C’est ainsi qu’en 1962 était publié le premier comic book Barbie chez Dell Comics, avant que Marvel ne s’en empare. Et si Barbie n’a jamais fait partie des Avengers, elle est restée une valeur sûre de la maison d’édition.
Star de plusieurs séries télévisées, dont Barbie : Life in the Dreamhouse et Barbie Dreamhouse Adventures, au centre de jeux vidéos plus ou moins réussis, elle a aussi brillé au cinéma, dans des longs métrages d’animation où elle tenait le premier rôle, ou au second plan, dans la saga Toy Story, dans laquelle figure aussi bien sûr son boyfriend Ken ! Sans oublier les albums de musique, publiés dès 1998.
Le film, quant à lui, a été mis en chantier en 2014. Rattachée au projet depuis le début, Margot Robbie est ainsi devenue Barbie, aux côtés d’autres actrices quant à elles chargées d’interpréter d’autres Barbie (comme Dua Lipa dans la peau (et les écailles) de Barbie sirène). Et Ryan Gosling ? Lui, il joue juste Ken…
Le succès de Barbie a bien sûr encouragé la Warner (qui a trouvé ici le plus gros succès de son histoire) à envisager des suites. Il y a donc fort à parier que Barbie reviendra sur le grand écran, donnant lieu à de nouvelles incarnations au rayon jouets…
Image : Heyday Films/LuckyChap Entertainment/NB/GG Pictures/Warner Bros./Mattel Films