Carla Valette : la future doc qui cartonne sur TikTok
Carla Valette est étudiante en cinquième année de médecine. En novembre 2020, elle a décidé de parler de médecine sur son compte TikTok @carla.valette. Depuis, ce sont plus d’un million d’abonnés qui profitent quotidiennement de ses vidéos de vulgarisation : sexualité, opérations, maladies et gênes en tout genre. Vivre au lycée est allé à sa rencontre. Est-ce que tu peux présenter ton contenu pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas ? Je fais de la vulgarisation médicale sur TikTok principalement. C’est-à-dire que je transforme des termes compliqués en termes simples pour qu’un public non scientifique puisse les comprendre. Tu traites de sujets très divers sur ton compte TikTok. Est-ce que tu as des demandes de vidéos qui reviennent particulièrement souvent de la part de tes abonnés ? On me demande de tout ! C’est vrai que les questions en lien avec la sexualité intéressent beaucoup, j’ai beaucoup de demandes sur les appareils génitaux par exemple. Mais les demandes restent très diverses. Je n’ai pas un compte particulièrement porté sur la sexualité et ma communauté s’intéresse à plein d’autres choses. C’est une bonne chose parce que je n’avais pas envie qu’on me colle une étiquette dans ce sens. Concrètement, comment est-ce que tu t’organises pour préparer tes vidéos ? Ça doit représenter pas mal de boulot en amont… En général je divise, je ne tourne pas mes vidéos les jours où je les écris, parce que quand j’essayais de faire les deux en même temps ça me prenait trop de temps. Et pour ce qui est des sources, j’ai tout à portée de main grâce à mes cours et c’est très cohérent du coup avec mon parcours. Même quand je décide de traiter des sujets un peu à part de mes cours, c’est toujours intéressant parce que je travaille ma culture générale en médecine. Du coup, même si ça me prend du temps, ce n’est jamais du temps de perdu parce que je reste dans la médecine et quoi qu’il en soit c’est utile pour moi. Tu as aujourd’hui plus de 1,3 millions d’abonnés sur TikTok. Est-ce que ça t’encourage à entreprendre des formats plus longs par la suite ? Peut-être une chaîne YouTube ? Dans l’idée j’aimerais bien, mais il faut voir dans la pratique comment c’est réalisable. Se lancer dans des formats plus longs, ça implique beaucoup plus de travail et de prendre d’autres choses en considération, comme des compétences de montage que je n’ai pas par exemple. C’est une idée parmi d’autres mais j’évite de trop planifier. Les choses se font d’elles-mêmes. Je n’avais pas planifié que mon compte TikTok en arrive là aujourd’hui par exemple. C’est d’ailleurs peut-être pour ça que ça a marché, parce que je ne me suis pas focalisée sur le résultat mais seulement sur ce que j’avais envie de faire sur le moment. Faire de la vulgarisation en médecine sur TikTok, c’est quand même un sacré pari… Oui c’est un pari, mais il faut garder en tête que je n’ai pas inventé le concept, il y a d’autres personnes qui le font. C’est vrai par contre que certains sujets sont plus risqués que d’autres. Moi quand j’explique des petites choses, mes vidéos n’engagent pas le pronostic vital de qui que ce soit. Je ne suis pas là pour poser des diagnostics, mais seulement pour expliquer des petits concepts ou des anecdotes. Ce que je partage, c’est de la culture générale sur certains points, c’est un contenu à portée éducative. Si jamais je commence à traiter d’une maladie en particulier, je précise toujours qu’il faut aller voir son médecin. J’ai été surprise par contre du nombre de messages que je reçois de personnes qui me demandent des consultations par message, surtout sachant que je suis toujours étudiante. Tu es actuellement en cinquième année de médecine à Toulouse. Est-ce que tu as des conseils pour nos lecteurs qui envisagent des études de médecine après le bac ? Si c’est vraiment ce que vous avez envie de faire, que c’est votre objectif de vie, vous trouverez forcément la motivation. Ensuite il faudra travailler, donner le meilleur de soi, être mature pour savoir organiser son temps et savoir faire des sacrifices. C’est aussi important d’avoir toujours une pensée positive, d’avoir confiance en soi et de rester concentré sur son objectif à soi, sans trop se fixer sur ce que font les voisins à côté. Ça arrive de se retrouver perdu dans ses études, ça a été mon cas en première année. Pour me recentrer, je me demandais quels étaient mes objectifs, pourquoi j’avais décidé d’être là et pourquoi je faisais ça. La première année part un peu dans tous les sens et on peut parfois oublier pourquoi on est là. Dans ces cas-là, ça aide de se projeter et de se dire que le seul moyen de réussir à concrétiser les projets qu’on a pour la suite, c’est de tout donner maintenant. C’est vraiment du mental. Si c’est vraiment ce que vous voulez faire, il n’y a pas de raisons que ça ne fonctionne pas. C’est dur, mais ça va marcher. On perd du temps et de l’énergie à se dévaloriser et à avoir peur au lieu d’agir. La première année en médecine est réputée pour être particulièrement difficile. Qu’est-ce qui t’a le plus marquée en arrivant en première année ? Je pense que je suis un bon exemple dans le sens où j’ai beaucoup galéré en arrivant en médecine. C’est vrai que le changement est énorme. Pour des personnes qui ont du mal à s’adapter au changement, le choc est assez violent. J’étais perdue personnellement quand je suis arrivée à la fac, j’ai eu beaucoup de mal à prendre le rythme et donc j’avais un train de retard. Ce qu’il est important de comprendre c’est que c’est un autre environnement, auquel il faut s’adapter. Et ce n’est pas tant la différence de niveau qui rend cette première année compliquée, mais c’est surtout que ce n’est pas la même façon d’apprendre. On traite des sujets complètement différents par rapport au lycée, pas nécessairement plus complexes, juste vraiment différents. Ce qui m’a perturbée personnellement, c’est le changement des modes d’évaluation. Il faut changer le mode de fonctionnement de son cerveau. Au lycée on est très porté sur la rédaction, l’esprit de synthèse, l’esprit critique, on n’a pas besoin de tout connaître par cœur. Alors que quand on arrive en première année de médecine, il y a assez peu de rédactions, on a beaucoup de QCM avec énormément de pièges dans les questions. Il faut connaître les choses en détail. En arrivant en médecine, on doit réapprendre à apprendre. Et pour ceux que ça pourrait inquiéter, il est tout à fait possible de réussir en médecine sans avoir un profil scientifique. Ça demande beaucoup de travail, évidemment, mais c’est faisable. Qu’est-ce qui t’as poussée à entrer en médecine ? Et, après ça, à te lancer dans la vulgarisation sur TikTok ? J’ai toujours eu du mal à savoir ce que je voulais faire. J’étais intéressée par la santé parce que j’aime bien les gens et résoudre des problèmes par rapport aux personnes. Mais je ne savais pas trop vers quelle branche de la santé je voulais m’orienter. J’ai pas mal hésité avec la kiné. La médecine, à la base, je n’y pensais pas du tout parce que le niveau est très élevé et que ça me paraissait inimaginable à l’époque de l’avoir. Quand j’ai redoublé ma PACES (première année de médecine NdlR), j’ai eu tous les choix et c’est là que j’ai pris la décision d’aller en médecine parce que c’est le domaine qui offre le plus de diversité. En médecine, en fonction des spécialités, on peut se rapprocher de pleins de choses différentes : on peut faire de la pharmacologie, de la recherche, de la clinique, de la chirurgie, on peut se rapprocher de dentaire avec la chirurgie maxillo-faciale, et même de kiné en lien avec l’appareil locomoteur grâce à la médecine du sport. J’aimais l’idée d’avoir toujours le choix. Pour ce qui est de TikTok, c’est venu du fait que j’étais frustrée d’accumuler des connaissances uniquement pour préparer mes examens et de devoir encore attendre avant de pouvoir utiliser tout ça dans ma pratique future. Du coup, j’ai eu envie d’en faire quelque chose de concret et j’ai donc décidé d’en faire des vidéos et de partager ce que j’apprends. Et du coup ça me motive d’autant plus à apprendre parce que je me dis que ce que j’apprends, je pourrai l’utiliser dans une vidéo demain par exemple. Ça a été une façon de combler ma lassitude et de me rebooster. As-tu d’autres comptes TikTok à recommander, qui soient un peu dans le même esprit que le tien ? En contenu français, je recommande les comptes de Docteur Iza (@docteur_iza), de Dermato Drey (@dermatodrey), de TikTokDoc (@dr.never) et de OnlySmilin (@onlysmilin). Est-ce qu’un livre ou un film t’a particulièrement marquée pendant tes années lycée ? Oui, La Ligne Verte, que j’ai d’ailleurs découvert en cours d’histoire. Un conseil à partager avec nos lecteurs ? Restez concentrés sur vos objectifs et sur vous-mêmes et gardez en tête les raisons qui vous ont poussés à engager vos projets, c’est la meilleure des motivations ! Propos recueillis par Fanny Aici ⚠️ extraction de ténia : swipez les fragiles ⚠️ / #bongochachacha #medecine #tiktokacademie #prankmoisitupeux Contraception par injection de progestatif 💉 / #medecine #lumieresur #tiktokacademie #tiktokculturefestival #cettenewsqui
“C’est important d’avoir toujours une pensée positive, confiance en soi, et de rester concentré sur son objectif”
“En arrivant en médecine, on doit réapprendre à apprendre”
“Il est tout à fait possible de réussir en médecine sans avoir un profil scientifique ”