Comment fonctionne un tabou ?
Lorsqu’une question ou une pratique est interdite – parfois, ne peut même pas en discuter – on dit que c’est tabou. À l’origine, la plupart de ces interdits sont liés aux religions qui considèrent l’acte ou le sujet en question comme impur.
La force du tabou, c’est que cet interdit est très profond et difficile à remettre en question. Et pourtant... Les sociétés évoluent, et les mentalités aussi : la manière dont nous voyons les choses sur certains sujets n’est pas la même aujourd’hui qu’il y a un, cinq ou dix siècles !
C’est le cas notamment sur le rôle des femmes et ce qu’elles peuvent faire dans la société et qui leur était interdit dans le passé.
On ne mange pas son voisin !
Beaucoup de tabous sont liés à la Bible et aux fameux 10 commandements, mais la plupart des religions ont un grand catalogue d’actions interdites. En islam par exemple, on distingue ce qui est « hallal » (autorisé) de ce qui est « haram » (interdit).
Mais d’autres tabous, religieux ou non, s’imposent naturellement à tous, comme par exemple l’interdit de l’anthropophagie (ou cannibalisme) ou de l’inceste.
En revanche, le blasphème, qui est le fait de se moquer d’un dieu ou d’une croyance, est permis au nom de la liberté d’expression et de la critique des religions.
Permis ici, interdit là
D’autres tabous sont très liés à la culture et interdisent par exemple, dans certains pays, de manger la chair d’un animal alors que cela se fait ailleurs sans aucun problème – comme le chien dans certains pays d’Asie.
L’autre problème du tabou, c’est qu’il n’est pas très constructif : en effet, le tabou dit toujours « ne fais pas ceci », mais jamais « fais cela ». En général, ça énerve !
Enfin, on peut ressentir comme un tabou le fait de ne pas oser parler de quelque chose qui pourtant nous pose un problème, comme le harcèlement sexuel par exemple. Mais est-ce que l’on n’ose pas en parler parce qu’il y a un vrai tabou lié à la pudeur ? Ou parce que c’est gênant, ou encore parce que cela peut nous exposer à des représailles ?
La frontière est difficile à distinguer, mais une chose est sûre : dans ce cas de figure, le courage de parler peut être libérateur. Les amis, d’ailleurs, servent à ça, non ?
F.C.
Pour aller plus loin
Tabous et interdits, Patrick Banon, Actes Sud Junior