En Occitanie, on vous aide à ne pas perdre les pédales
Les lycéens d’Occitanie pourraient bien tous, d’ici quelques temps, profiter pour leurs trajets quotidiens de vélos prêtés par la Région. L’objectif, pour l’institution qui a choisi de leur en mettre à disposition gratuitement, est de les encourager à utiliser un moyen de transport « vert », sans que cela ne leur coûte un centime. Les premiers vélos sont prêts à être testés depuis ce mois de novembre dans quelques établissements pour cette première année scolaire.
C’est la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, qui le dit : « la bicyclette contribue à la qualité de l’air et à la santé publique mieux que tout autre mode de transport ». C’est pour ces raisons, et inspirée par de « bonnes pratiques » venues des Pays-Bas notamment, que la Région a décidé de prêter des vélos à assistance électrique à ses lycéens. D’abord, pour encourager une mobilité douce et non polluante, « sans peser sur le budget des familles ». Ensuite, pour aider les lycéens à être davantage autonomes et, pourquoi pas, à leur faire faire davantage d’activité physique.
Pas inutile comme initiative puisque l’ADEME, l’Agence de la Transition écologique, avait souligné dans une étude réalisée en septembre 2022 auprès de collégiens et de lycéens que la pratique du vélo, pourtant un mode de déplacement qui peut être compatible avec leurs trajets quotidiens quand la distance le permet, n’était pas si développée que ça. Parce que cette pratique se heurte à plusieurs obstacles : notamment le manque de services vélo aux abords des établissements, en quantité et en qualité (stationnement, atelier de réparation…), la nécessité de disposer d’un vélo en bon état et le manque de pistes cyclables sécurisées pour rallier ces établissements. À titre de comparaison, aux Pays-Bas, 76 % des élèves du secondaire utilisent le vélo pour se rendre à leur établissement scolaire et parcourent en moyenne 5,9 kilomètres par trajet (source : SWECO, 2020), alors qu’en France, la part de déplacement en vélo était en 2021 de 3 % pour l’ensemble des Français !
Une idée de jeunes
Ce nouveau dispositif est aussi une réponse aux attentes exprimées lors de la concertation menée auprès de la jeunesse régionale en 2022, jeunesse qui souhaite avoir des solutions de transport alternatives et respectueuses de l’environnement.
Ça a commencé cette année, depuis ce mois de novembre, dans quelques lycées qui vont tester le dispositif. Les lycéens pourront en effet tester ce prêt gratuit :
- au lycée Lucie Aubrac à Sommières (Gard) ;
- au lycée Jean-Jaurès à Saint-Clément-de-Rivière (Hérault) ;
- au lycée Claude Nougaro à Monteils (Tarn-et-Garonne) ;
- au lycée Pyrène à Pamiers (Ariège) ;
- au lycée Martin Malvy à Cazères (Haute-Garonne).
Un autre établissement, le lycée Paul Mathou à Gourdan-Polignan (Haute-Garonne), va tester ce prêt de manière plus large, puisque les vélos pourront être empruntés ici par tous : les lycéens, mais aussi les professeurs, les personnels administratifs et les agents de la Région travaillant dans ce lycée, et pour différents usages comme des sorties scolaires, des déplacements entres plusieurs établissements, des déplacements professionnels, des déplacements pour les stages, etc. Pour ce faire, 200 vélos ont été répartis entre ces 6 établissements.
Comment ça marche ?
Le prêt s’effectuera sur l’année scolaire, donc de septembre à juin. Les lycéens qui demanderont à en bénéficier pourront utiliser ce vélo pour leurs déplacements domicile–lycée, mais aussi, par exemple, pour faire des sorties scolaires ou des déplacements pour des stages. Le moteur du vélo assiste le cycliste jusqu’à 25 km/h et son autonomie est d’environ 60 km. Il doit être rechargé à domicile. Pour ce faire, un chargeur est remis au moment du retrait du vélo : il suffit de le brancher sur une prise secteur avec la batterie insérée, durant 4 à 5h. Ce vélo bénéficiera d’une révision à mi-parcours. Toutes ces informations sont détaillées au démarrage du prêt par le responsable de chaque parc de vélos.
Côté formalités, les élèves doivent signer une charte d’usage du vélo les engageant à utiliser ce dernier au moins pour leurs trajets domicile-lycée. Ils doivent également avoir obtenu l’attestation scolaire de sécurité routière de 2e niveau (ASSR2, qui se passe en classe de 3e). Un contrat sera signé entre le gestionnaire des vélos et les parents ou tuteurs légaux du lycéen. Et pour garantir que les lycéens rendront le vélo en bon état à la fin de l’année, une caution est demandée aux parents. Seulement une caution, c’est-à-dire que l’argent n’est pas encaissé. Une partie ou sa totalité pourra l’être seulement si le vélo est détérioré par l’élève.
Ce n’est pas la première initiative de la Région pour inciter les élèves à utiliser le vélo pour leurs déplacements. Celle-ci a notamment mis en place des aides pour l’achat de vélos à assistance électrique, en particulier une aide à l’acquisition d’un vélo pour les élèves boursiers de classe de seconde. Elle peut couvrir 50 % du prix d’achat de la bicyclette dans la limite de 200 euros.
Des lycéens en même temps sensibilisés à l’écomobilité
Au-delà du prêt de vélo, une animation sur l’écomobilité sera proposée tout au long de l’année dans les 6 lycées qui expérimentent ce dispositif, pour sensibiliser à ces pratiques le plus grand nombre de lycéens. Cela pourra prendre la forme d’ateliers d’autoréparation avec des associations de promotion de la pratique du vélo, de conférences avec la sécurité routière, avec le cluster régional Vélo Vallée sur les métiers du vélo…
D’autres initiatives où ça pédale ferme
D’autres initiatives en France, même si elles restent peu nombreuses, visent à encourager les adolescents à se déplacer en vélo. Certaines sont efficaces. Par exemple, au collège Mendès, à Jacou dans l’Hérault, ou encore à celui d’Estey, à Saint-Jean-d’Illac en Gironde, plus de 50 % des élèves se rendent déjà en classe à vélo, comme le constatait l’étude de l’ADEME de 2022. Concernant les lycées, l’étude relève l’initiative prise au lycée professionnel Jean Rostand à Offranville, en Normandie. La région y a acheté en 2017 35 vélos (3 vélos à assistance électrique et 10 VTT), pour permettre aux élèves de réaliser le trajet lycée-gymnase d’une distance de 3 km à vélo et non en car scolaire. Aujourd’hui, ces vélos sont aussi utilisés (avec les équipements de protections, casques et gilets jaunes) lors de sorties de l’association sportive et pour les activités du mercredi après-midi, pour aller visiter des entreprises, pour des stages effectués à proximité et, chaque année, pour le séjour Vélo Santé organisé pour les élèves du CAP fleuriste, soit 144 km réalisés en 3 jours en empruntant l’avenue verte Londres-Paris.
Crédit photo : Carl Nenzen Loven