eSport : comment se lancer ?
Qui aurait pu imaginer, dans les années 90, au moment du lancement des consoles 8 bits, qu’il serait possible un jour de gagner sa vie en jouant aux jeux vidéo ? À l’époque, jeunes Padawans, le seul moyen pour ça, c’était de devenir journaliste pour l’une des nombreuses revues qui traitaient du sujet. Mais en 2020, et ça fait déjà un moment que ça dure, c’est différent !
Désormais, quelqu’un de vraiment balèze peut devenir gamer professionnel et même remporter des compétitions. Comme un sportif de haut-niveau en somme ! Bon, cela dit, vous vous en doutez, les places sont chères et malheureusement, il ne suffit pas de tâter du joystick pour s’imposer dans ce milieu de requins. Mais cela peut être intéressant de savoir dans quoi on se lance vraiment quand on veut mettre toutes les chances de son côte.
Comment démarrer ?
Pour démarrer, il faut déjà appuyer sur la touche Start (humour de gamer…). Plus sérieusement, il faut savoir que devenir gamer pro coûte cher. Certes on peut s’entraîner à partir de sa console, mais les véritables pros eux, jouent sur PC. C’est là que sont les plus gros champions et les plus gros challenges. L’eSport exige ainsi un minimum de matériel.
Et quand on dit un minium, en réalité, on veut dire un maximum. Comptez un PC gamer doté d’une grosse config’ pour supporter les jeux les plus gourmands, un excellent clavier, une souris, un casque audio, un écran adapté pour ne pas vous abîmer les yeux et un fauteuil ergonomique pour ne pas vous casser le dos. Mine de rien, à l’arrivée, l’addition est salée !
Rester focus !
On serait tenté de croire que les gamers sont bons à tous les jeux ou tout du moins à plusieurs. Mais en fait, pas toujours. La plupart se spécialisent sur un seul, du type League of Legends ou en tout cas sur un style bien précis (MMO, FPS, etc.). Ensuite, il faut jouer. Il n’y a pas de secret.
Comme disaient les anciens, « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Mais la routine d’un gamer pro est plutôt compliquée à caser dans l’emploi du temps d’un lycéen, il faut bien le reconnaître. Parce que les champions, eux, jouent jusqu’à 8 ou 10 heures par jour ! Comme des sportifs de haut niveau comme on le soulignait plus haut. Une présence devant l’écran qui exige – c’est plus surprenant –, une bonne hygiène de vie. Ce n’est pas parce que vous ne devez pas courir un marathon ou enchaîner les longueurs de piscine que votre corps n’a pas besoin que vous preniez soin de lui pour assurer devant votre PC.
Parlons entraînement
Jouer pour jouer, quand on veut faire de l’eSport, ne sert pas à grand-chose. Ici, ce qu’il faut faire, c’est analyser les stratégies, essayer de comprendre, s’attacher aux détails, élaborer des techniques, acquérir une certaine endurance et suivre les autres joueurs. Tout de suite, ça a l’air moins fun ? En effet, c’est du sérieux !
Ne pas se la jouer solo
Le seul qui peut se la jouer solo, c’est Han (humour de fan de Star Wars…). Quand on fait de l’eSport, on doit jouer en équipe. Comme dans n’importe quel autre sport collectif. Rien ne sert de s’isoler dans sa chambre devant son ordi. On ne dirait pas à première vue, mais la communauté eSport est très active et les équipes ont besoin de la même alchimie que celles de foot ou de basket. Et puis entre joueurs, on peut s’inspirer et s’entraider. Mettre au point des stratégies également. Le format « par équipe » est aussi important quand on cherche des sponsors. Parce qu’ici comme ailleurs, il faut de l’argent…
Trouver des sponsors
Sachez qu’il est possible de trouver des offres d’emploi pour devenir gamer pro. Comme n’importe quel autre job. Les annonces ne sont pas nombreuses, surtout en France pour le moment, mais on en trouve (par exemple via Seek Teams). Cela dit, le fait de faire partie d’une équipe permet de mettre toutes les forces à profit pour trouver des sponsors et participer aux compétitions. On estime à ce jour qu’un gamer pro embauché va gagner en moyenne entre 1 500 et 4 000 € par mois. Un champion lui, va pouvoir engranger beaucoup plus. Mais sans une bonne préparation et une certaine connaissance de la réalité du milieu, on n’a à peu près aucune chance d’y arriver.
Le sponsor va payer pour tout ce qui a besoin d’être payé. Son but ? S’offrir une bonne publicité. Un échange de bons procédés en somme. Vous jouez en tournoi et lui met son logo sur des maillots qu’il a très probablement payés. Exactement comme au foot par exemple. Il faut aussi savoir que les sponsors adorent donner de l’argent aux joueurs déjà connus. D’où l’importance de créer par exemple votre chaîne YouTube et, évidemment mieux, d’être présent sur Twitch, de s’adonner au streaming, de partager ses parties, de créer du réseau… difficile de passer outre tout cela.
Enfin, précisons qu’un seul sponsor ne suffit pas. Le mieux est d’arriver à en séduire plusieurs et de remplir son maillot de logos en tous genres. Quelque-chose de très difficile à accomplir en France, où l’eSport est certes considéré, mais pas comme en Asie ou aux États-Unis.
Le statut du gamer pro est de plus très flou juridiquement parlant. Cela entraîne invariablement des difficultés pour les joueurs à signer des contrats. C’est pour cette raison (mais pas uniquement) que beaucoup s’exilent à l’étranger pour vivre de leur passion et tenter de percer.
Intégrer une école
Si la France n’est pas tout à fait à la page, certaines structures proposent néanmoins des formations professionnelles. Peut-être une bonne solution plutôt que de sa jouer autodidacte. La G. Academy à Lyon par exemple. Une référence dans l’hexagone. Ici, on forme à l’eSport à partir de 16 ans. Le but de l’école étant de faciliter l’insertion des jeunes athlètes eSportifs et de garantir la longévité de leurs carrière. Bonne nouvelle, la formation est gratuite ! Mauvaise nouvelle : il n’y a que 10 places par an.
Devenir eSportif peut ressembler à un véritable parcours du combattant. Difficile mais pas impossible. Et puis le secteur est en pleine expansion, avec sans cesse plus d’opportunités pour celles et ceux qui s’en donnent vraiment les moyens. Mais sinon, vous pouvez continuer à jouer à Red Dead Redemption II le week-end. C’est sympa aussi, hein !
Gilles Rolland