Études de santé : ce qui change à partir de cette année
Désormais, les conditions d’admission en 2e année d’études de santé seront les mêmes pour tous, quelle que soit l’université, ce qui n’était pas le cas jusque-là car les universités avait une marge de liberté pour établir les règles qui permettaient d’accéder en médecine, pharmacie, odontologie ou maïeutique. Un décret paru en juillet impose aux universités des sélections plus uniformes, donc plus justes.
Cette réforme des épreuves de fin de 1re année a été décidée fin décembre 2023 par le Conseil d’État. Celui-ci avait été saisi un an auparavant par un collectif de parents et d’étudiants qui demandait des modalités de sélection nationales, jugeant celles appliquées jusqu’ici inéquitables. Et ils avaient obtenu gain de cause, pour des raisons assez logiques…
Car, certes, la réforme de 2020 avait mis fin à la très redoutée PACES (Première année commune aux études de santé) et créé à la place deux voies possibles vers la 2e année menant soit en médecine, soit en pharmacie, soit en odontologie (les soins dentaires) soit en maïeutique (obstétrique, gynécologie, pédiatrie, santé sexuelle et reproductive…) : le PASS (Parcours spécifique accès santé) et la L.A.S (Licence accès santé). Et cette réforme visait des objectifs louables : notamment l’amélioration de la réussite étudiante (sachant qu’avant cette réforme, après avoir échoué une ou deux fois au concours de fin de PACES, de nombreux étudiants abandonnaient leurs études alors qu’il s’agissait d’anciens lycéens avec de bons profils scolaires) ou encore la diversification des profils étudiants (grâce à ces deux voies, ils ne soient pas tous issus d’un bac scientifique, par exemple). Mais depuis cette réforme, chaque université gérait de façon autonome les conditions d’admission de ses étudiants et dans les faits, celles-ci pouvaient être assez différentes d’une université à l’autre.
Partout, les épreuves orales compteront de la même manière dans la note finale…
Enjoint par le Conseil d’État de remédier à cela, le Gouvernement a révisé l’organisation des épreuves du second groupe, c’est-à-dire les épreuves orales conditionnant en partie l’accès à la 2e année pour lesquelles de grands écarts étaient observés entre les établissements. À partir de cette année, ces épreuves orales seront donc, dans la forme et le contenu, similaires partout et compteront également globalement de la même manière partout.
1er changement, le poids de la note des épreuves orales dans la note finale sera le même partout : elle comptera pour 30 % pour la note globale, alors que jusqu’à présent, en fonction des universités, le poids celle-ci pouvait varier de 20 à 70 %! Une petite marge de manœuvre est néanmoins laissée aux universités puisque celles-ci peuvent faire varier ce poids dans la note globale dans la limite de 5 % en plus ou en moins.
… Et elles auront les mêmes durées et les mêmes attendus
Deuxième grand changement, les contenus, le nombre et la durée de ces épreuves orales sont aussi encadrés au niveau national. À partir de cette année, elles devront en proposer entre deux minimum et quatre maximum et la durée sera « la même pour tous les candidats » : ce sera pour chacune de ces épreuves une durée de dix minutes, hors temps de préparation.
Sur le contenu, ces épreuves devront évaluer « des compétences transversales ». Lesquelles ? L’aptitude à l’analyse et à la synthèse, à l’expression orale, à la communication, au travail individuel et collectif, au repérage et à l’exploitation de ressources documentaires, ainsi que des compétences numériques et de traitement de l’information et des données. Objectif : que les candidats puissent démontrer « qu’ils disposent des compétences nécessaires pour accéder aux formations de médecine, de pharmacie, d’odontologie ou de maïeutique. »
En revanche, ses épreuves orales ne pourront pas porter sur la présentation du projet professionnel de l’étudiant.
Les étudiants se verront proposer des modules de préparation à ces épreuves orales
Les nouvelles règles prévoient aussi, pour optimiser les chances de réussite des étudiants, que les universités proposent un module de préparation à ce second groupe d’épreuves.
Celles-ci devront également proposer un module de découverte des métiers de santé auxquels ces études de santé sont susceptibles de les former.
Pour certains, la possibilité de candidater avant de connaître les résultats de leur année en cours
Enfin, autre nouveauté, les étudiants inscrits en L.AS et ceux issus de formations paramédicales peuvent désormais déposer une candidature « sous réserve ». Cela signifie qu’ils peuvent candidater à condition qu’ils puissent justifier qu’ils ont bien validé les crédits ECTS requis à la date de publication des résultats.