Etudier la musique : quelles fillières pour quels débouchés ?
Vous pratiquez un instrument et vous souhaitez en faire votre métier ? Il existe en France plusieurs parcours pour devenir musicien professionnel mais aussi pour accéder à un métier en lien avec la musique. Mais comment s'orienter pour accéder à ces formations une fois le bac obtenu ? Vivre au Lycée vous donne quelques pistes...
Il est tout à fait possible d'intégrer un conservatoire ou une école privée afin d'apprendre la pratique d'un instrument dès le plus jeune âge. Pour intégrer l'une de ces (nombreuses) écoles, nul besoin d'avoir un quelconque diplôme.
Cela dit, trouver par la suite un métier n'est pas forcément évident, même si certains établissements sont habilités à délivrer le Diplôme national supérieur professionnel de musicien, après une admission sur concours, après le bac (mais aussi le Diplôme national d'orientation professionnelle).
Quelques exemples d'écoles professionnelles : les conservatoires nationaux supérieurs (ça fonctionne aussi pour la danse), les académies supérieures de musique, les instituts supérieurs des arts, les pôles supérieurs d'enseignement de musique, la fameuse École normale de musique de Paris, les centres de formation professionnelle de la musique ou encore les sociétés coopératives d'artistes. Cela vous paraît compliqué ? À première vue, en effet, même si tout s’éclaire quand on réussit tout d'abord à définir un véritable projet professionnel afin, par la suite, de mieux choisir la voie adaptée.
Quid de la fac ?
Les universités peuvent aussi proposer un enseignement supérieur théorique en musique. Il est ainsi possible d'obtenir une licence musique, un bachelor ou un master. On retrouve de tels programmes à Grenoble 2 par exemple. Idem à Toulouse, Strasbourg 2, Bordeaux III, Dijon, Paris 8 et Metz où la musicologie est enseignée.
La licence en musicologie ouvre des perspectives professionnelles dans l’enseignement et l'administration, mais aussi pour, par la suite, accéder à des formations complémentaires afin de devenir ingénieur du son, designer sonore ou documentaliste spécialisé dans les documents sonores.
Quel programme ?
Les programmes d'enseignements varient selon les établissements. Il est ainsi possible d'étudier des matières comme les théories de la musique, l'histoire des musiques populaires, l'acoustique des lieux de diffusion... Mais aussi la pratique plus concrète sur à peu près tous les instruments existants. Impossible de ne pas trouver son compte, que l'on joue de la guitare, de la batterie ou du hautbois.
Et les débouchés ?
Les débouchés sont nombreux. D'où l'importance de bien garder en tête son objectif afin d'éviter de mal s'orienter dès le départ et de perdre du temps.
Ainsi, si vous avez toujours rêvé de devenir auteur/compositeur/interprète, chef d'orchestre, luthier, producteur, professeur de musique, sound designer, mixeur et bien sûr musicien professionnel, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Un diplôme représentant toujours un avantage indéniable par rapport à quelqu'un qui aurait décidé de tenter sa chance en autodidacte. Surtout en ce qui concerne les métiers « techniques ».
Si de nombreux musiciens très connus ont appris à jouer d'un instrument seuls, d'autres possèdent un formation et ont étudié dans des écoles. Eddie Van Halen par exemple, le guitariste virtuose de Van Halen, a commencé par étudier le piano et à jouer de la musique classique. John Petrucci, de Dream Theater a pour sa part décidé de parfaire ses connaissances, malgré un niveau très élevé, en suivant des cours au Berklee College of Music. The Edge de U2 a étudié la guitare et le piano à la St. Andrew's National School. James Hetfield de Metallica a également appris le piano avant de chanter et de jouer de la guitare.
Il en va de même pour tous les grands chefs d'orchestre. Y compris les stars de la musique de film comme John Williams. Le compositeur du thème de Star Wars a ainsi étudié l'orchestration avant de se perfectionner au piano à la Juilliard School.
Vous l'aurez compris, plusieurs options sont envisageables quand on cherche à vivre de sa musique. Ce qui n'empêche pas de jouer chez soi, de monter son groupe et de donner des concerts.
Cela dit, un solide bagage acquis dans une école reconnue ou dans une université ne pourra que vous ouvrir plus de portes pour réussir à vivre de votre passion.
Gilles Rolland
Les conservatoires, une voie royale ?
Les dizaines de conservatoires répartis sur le territoire proposent des cursus spécialisés conduisant à la délivrance de différents diplômes dont : - le certificat d’études musicales, en trois ans - le diplôme national d'orientation professionnelle mention musique, en trois ans - le DEM (diplôme d'études musicales), en trois ans
Un DEM est requis pour se présenter aux concours d'entrée des Pôles supérieurs d'enseignement artistique. Ces derniers proposent une formation supérieure de 1er cycle (bac + 3) conduisant à la délivrance du DNSP (diplôme national supérieur professionnel) en musique.
Les conservatoires préparent par ailleurs aux DE (diplômes d'État) de professeurs de musique, et aux concours d'entrée dans les orchestres nationaux ou régionaux.
L’ingé son, artiste dans l’ombre
L’ingénieur du son est indispensable autant dans la production (arrangements, enregistrements…) que lors des concerts. La voie classique passe par le Diplôme d'études supérieures des techniques du son (DESTS) option son musical, qui se prépare à l’Institut supérieur des techniques du son, et à l’Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle. Certains « ingé son » sont passés par des écoles d’ingénieurs orientés vers l’acoustique.