EvidenceB : une EdTech révolutionnaire pour un meilleur apprentissage
Créée en 2017 par Thierry de Vulpillières, l’ex-directeur des partenariats éducatifs de chez Microsoft, Catherine de Vulpillière, une ex-professeure Agrégée de Lettres et Didier Plasse, un multi-entrepreneur, EvidenceB propose une application aussi inédite qu’innovante à la fois destinée aux professeurs et aux élèves, jusqu’en Terminale.
Conçue sur la base des dernières découvertes en sciences cognitives et en intelligence artificielle, l’application entend ainsi faciliter l’acquisition des connaissances et des compétences pour chaque élève, en s’adaptant aux besoins et au rythme de chacun. Une innovation qui lutte contre le décrochage scolaire, dont nous parle l’un des créateurs et président d’EvidenceB, Thierry de Vulpillières.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste EvidenceB ?
Nous sommes une EdTech centrée sur l’éducation scolaire. Nous couvrons le système d’éducation dit K-12, du CP à la Terminale. Nous nous concentrons sur les savoirs fondamentaux, soit les mathématiques et les langues premières et secondaires. EvidenceB fait de l’adaptive learning. Notre application consiste en plusieurs modules d’exercices capables de s’adapter à chaque élève, qui suit alors son propre parcours.
L’application propose des tableaux de bord pour l’élève, afin de lui permettre de suivre sa progression au fil de l’année scolaire, mais aussi pour les enseignants, qui suivent les parcours de chacun de leurs élèves.
EvidenceB repose sur deux innovations principales :
- IA ou Intelligence Artificielle : nous avons développé un moteur IA avec 6 algorithmes. Ces algorithmes permettent le générer le parcours le plus efficace et le plus pertinent pour chaque élève.
- Un module d’exercices : l’application se base sur les résultats des recherches en sciences cognitives qui ont permis de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain. Ce point est particulièrement important car des études, comme l’enquête PISA, ont démontré que les élèves, dont les lycéens, éprouvaient souvent des difficultés cognitives. Ce problème est par ailleurs universel, quel que soit le pays.
Ainsi, le moteur IA se nourrit des recherches en sciences cognitives. À ce jour, nous sommes les seuls à combiner ces deux innovations.
Notre application est destinée à la fois aux professeurs et aux élèves. Elle peut être accessible via le portail web de l’établissement. Nous préparons également pour les classes de Seconde une application pour ordinateur et smartphone. Dans tous les cas, EvidenceB offre l’opportunité à chaque élève de se connecter pour faire ses exercices et suivre ses progrès, mais aussi à chaque professeur afin que ces derniers puissent apprécier l’évolution de leurs élèves.
Comment vous est venue cette idée ?
J’ai travaillé dans l’édition scolaire pendant 15 ans et chez Microsoft pendant 12 ans. Je suis philosophe de formation. Les philosophes sont plutôt septiques quant au fait de scanner le cerveau pour tenter d’en savoir plus sur sa façon de fonctionner. Pourtant, les recherches en sciences cognitives nous apprennent depuis plusieurs années des choses relatives aux fonctionnements des mécanismes d’apprentissage et soulignent par exemple des dysfonctionnements. Le principe d’EvidenceB est donc né de cette volonté d’allier ces recherches quant aux sciences cognitives à la puissance de l’intelligence artificielle.
EvidenceB fonctionne notamment grâce au principe d’adaptive learning. De quoi s’agit-il ?
Le principe de l’adaptive learning est le suivant : les humains ont chacun leur manière d’apprendre. Nous avons tous notre histoire, et nous éprouvons nos propres difficultés. Tout le monde apprend à marcher mais tous les enfants ne marchent pas au même âge. Et bien c’est la même chose pour l’apprentissage des fractions, des maths dans leur ensemble ou d’autres matières.
Il est important que chaque élève puisse profiter du type exercice qui lui correspond pour mieux progresser. Le système éducatif actuel englobe tous les élèves au sein d’un tout. Malheureusement, l’éducation pour tous diffère de l’éducation pour chacun. Les professeurs ne peuvent pas suivre individuellement tous leurs élèves car ils sont trop nombreux. C’est donc un véritable défi pour le corps enseignant et par extension, un défi pour les élèves aussi.
EvidenceB répond à un besoin de personnalisation. Il faut commencer par permettre à chacun de trouver son propre rythme d’apprentissage. Par la suite, les algorithmes d’apprentissage proposent à chaque élève des exercices appropriés, ni trop faciles, ni trop difficiles. Cette méthode permet une meilleure compréhension et encourage une motivation optimale pour finalement empêcher le découragement. Ce point est important car bien souvent, face à des difficultés trop grandes, la motivation diminue et provoque un risque de décrochage.
Nous partons du principe que l’humain a depuis toujours un désir d’apprendre. Le tout est d’arriver à aiguiser ce désir. Le critère du « ni trop facile ni trop difficile » est donc important pour encourager la motivation.
EvidenceB entend s’adapter à chaque profil d’élève, quel que soit son niveau. Mais l’application est-elle évolutive en fonction notamment des progrès réalisés par l’élève, en temps réel, au fil de l’année scolaire ?
Quand on arrive pour la première fois dans l’application, on se voit proposer un test de profilage. Une fois le test passé, l’application nous suit toute l’année.
Est-ce que l’application est en mesure de suivre l’élève de classe en classe ?
Nous sommes très attentifs quant au fait de ne pas créer de bases de données pour ne pas aller à l’encontre des lois sur la protection de la vie privée. C’est pour cela que tous les ans, en août, nous purgeons les datas. Néanmoins, quand l’élève change de classe, grâce à l’adaptive learning, il lui suffit de repasser le test de profilage pour que ce dernier reflète ses acquis. Le fait de ne pas avoir un historique d’une année sur l’autre n’est donc pas gênant car le logiciel continue de proposer des exercices en adéquation avec les besoins de chacun.
Pour l’instant, d’après votre site web, l’application se décline pour les matières latin, fractions, maths, langue et langue +. D’autres domaines comme lettres, philosophie ou encore histoire/géo sont-ils en préparation ?
Le point de départ, ce sont les recherches en sciences cognitives. Nous nous dédions donc à ce que l’on appelle les savoirs fondamentaux : maths, langue première et langue seconde (le latin). Les recherches ont permis d’établir, concernant par exemple l’apprentissage d’une seconde langue, que si les enfants sont naturellement doués pour l’apprentissage du langage, avec l’âge, cette capacité diminue. Nous avons donc découvert que le fait d’apprendre une seconde langue consiste à adosser cette langue à la langue maternelle.
Nous ne proposons en effet que ces matières, même si nous pourrions en proposer davantage en effet, comme l’histoire-géographie par exemple. Ce qui nous intéresse, c’est de permettre aux élèves de progresser, en ciblant leurs difficultés notamment. Rien que pour la classe de Seconde, nous disposons de 20 000 exercices pour aider chaque élève.
EvidenceB suit-il les programmes préconisés par l’Éducation nationale ?
Nous travaillons à l’international. Bien sûr, chaque pays a ses propres programmes scolaires. C’est pour cela que nous ne raisonnons pas en termes de programmes. Nous parlons de sciences cognitives pour s’adapter à la manière dont le cerveau fonctionne vraiment. C’est universel. Notre module se base donc sur des recherches et permet de mieux apprendre. Par la suite, suivant le pays, une table de correspondance est appliquée pour permettre à l’application d’être conforme au programme en vigueur.
À l’heure où l’intelligence artificielle fascine autant qu’elle inquiète, comment présentez-vous son rôle dans votre application et en quoi le professeur garde un rôle central dans son utilisation ?
L’IA porte un nom très présomptueux, mais elle reste justement artificielle. L’arbitre de l’IA doit toujours être l’humain. L’IA apporte des informations aux enseignants qui se livrent ensuite à l’analyse et à l’interprétation de ces dernières.
Il y a aussi un autre intérêt non négligeable : quand on s’intéresse à la façon dont un enseignant occupe sa semaine, on se rend compte que les tâches qui prennent le plus de temps relèvent de la préparation des cours et de l’évaluation des élèves. Si vous demandez à vos profs ce qu’ils préfèrent, il y a de grandes chances qu’ils vous répondent préparer les cours. En revanche, l’évaluation, c’est à dire par exemple la correction des copies, reste fastidieuse. L’intérêt de notre application, c’est qu’elle propose, sur la partie exercices, l’auto-correction. Cela fait gagner un temps considérable aux professeurs. Ils peuvent ainsi se concentrer sur l’apprentissage et éprouver plus de plaisir à exercer leur profession.
Le mot de la fin ?
Adaptativ’ Langue et Adaptativ’ Langue Plus sont disponibles gratuitement sur les ENT de très nombreux établissements français. Je vous invite à les tester !