La cyberaddiction : une dépendance bien réelle
Selon une étude de l’ASNAV, les jeunes âgés de 16 à 24 ans passeraient environ 3h30 par jour sur leur smartphone et 2h47 devant leur ordinateur. Une exposition importante aux écrans qui peut encourager un phénomène de dépendance.
De plus en plus répandue dans le monde, même si les données viennent à manquer chez nous, la cyberdépendance inquiète de plus en plus les professionnels de santé. Alors comment reconnaît-on une telle addiction ? Comment s’en prémunir ou comment s’en libérer ?
Cyberaddiction : une définition
Le terme cyberaddiction désigne tout simplement une dépendance liée aux écrans, qu’il s’agisse de l’ordinateur, de la tablette, du téléphone, de la console de jeu, portable ou de salon, ou bien sûr de la télévision. La personne qui est cyberdépendante a ainsi du mal à se passer des écrans et peut ressentir une sensation de manque si elle ne peut pas assouvir son désir. La cyberaddiction peut en cela encourager de l’angoisse et génère beaucoup de stress. Dans les cas les plus graves, elle entraîne l’agressivité, la dépression ou encore la violence.
Comment reconnaître les signes de la cyberaddiction ?
Si elle peut être difficilement détectable par la personne concernée, la cyberaddiction se dévoile à travers différents signes.
- Un temps d’exposition excessif aux écrans : on estime généralement que la limite se situe à 3 ou 4 heures par jour. Il convient de définir si les écrans sont utilisés pour le plaisir ou pour le travail. Et c’est justement là que ça devient compliqué tant les tablettes et les ordinateurs, notamment, sont aussi utilisés dans le cadre des études et/ou du travail.
- L’humeur instable : quelqu’un de dépendant aux écrans peut devenir émotionnellement plus fragile et adopter de manière épisodique ou plus permanente un comportement irritable. Dans les cas les plus extrêmes, la colère peut aussi survenir, tout comme l’agressivité. À terme, la cyberaddiction peut entraîner un état dépressif. Il est donc important d’agir bien avant.
- Un besoin irrépressible d’utiliser les écrans la nuit : quelqu’un qui va se coucher avec son smartphone et qui le consulte tard le soir peut être concerné par la cyberaddiction.
- Des résultats scolaires en baisse : la dépendance aux écrans entraîne une diminution de la concentration et peut donc encourager l’échec scolaire.
- L’isolement social : la personne concernée préfère rester devant son écran plutôt que de voir du monde. Ce signal d’alarme n’est surtout pas à négliger.
Les risques de la cyberaddiction pour la santé
La dépendance aux écrans peut faire sourire. Après tout, contrairement à d’autres addictions, celle-ci ne consiste pas à ingérer quelque chose de potentiellement nocif. Pourtant, elle aussi peut avoir de véritables conséquences sur la santé. Les spécialistes de santé affirment donc que la cyberaddiction encourage la sédentarité, qui est elle-même souvent à la source d’une mauvaise alimentation et de l’obésité.
Les troubles du sommeil sont également préoccupant étant donné que le sommeil est primordial pour la santé. À plus forte raison quand on fait ses études et que le sommeil permet de mieux retenir les informations, de mieux se concentrer et de rester en forme toute la journée.
La dépression, mentionnée plus haut, peut être encouragée par une utilisation abusive des écrans. Encore une fois, cela peut paraître exagéré mais ce n’est pas le cas. La dépression est particulièrement compliquée à identifier car on a souvent tendance à la minimiser, sans penser une seconde que les écrans peuvent avoir leur part de responsabilité.
Dans tous les cas, il est important de prêter attention à son entourage. À plus forte raison quand celui-ci tire la sonnette d’alarme. Un regard extérieur est utile quand il s’agit de prendre un peu de recul sur des comportements problématiques.
De manière plus « basique », la cyberaddiction peut affecter la vision et la posture et entraîner des maux de dos, des migraines, une sécheresse des yeux ou encore des fourmillements et des troubles de la sensibilité dans les mains.
Quelques exemples de cyberdépendance
La cyberaddiction peut prendre plusieurs formes. La première ? Probablement l’addiction aux réseaux sociaux. Omniprésents, ces derniers ont peu à peu remplacé la télévision. Instagram, Snapchat, Twitter (maintenant X) ou encore Tik Tok et Facebook sont très envahissants en raison des notifications notamment. Ils jouent également sur ce besoin d’attirer l’attention et peuvent dans certains cas biaiser l’opinion que l’on a de soi-même.
L’addiction aux sites pour adultes est aussi préoccupante. Non seulement car ils encouragent l’isolement mais aussi et surtout car ils donnent une vision extrême et fausse des relations sexuelles, en particulier concernant les plus jeunes.
Le shopping en ligne, avec des prix toujours plus attractifs, peut encourager l’addiction et donc entraîner des problèmes financiers.
Les jeux en ligne sont aussi concernés. Rien qu’en France, 4 millions de gamers se connectent régulièrement en ligne pour jouer depuis leur console ou leur ordinateur. Il n’est pas rare que les plus acharnés jouent pendant de longues heures d’affilée (72 à 96 heures parfois). Alors certes le jeu en ligne peut être très divertissant, mais pour en profiter il est aussi important de ne pas ignorer le fait qu’il peut provoquer l’isolement ainsi que divers problèmes physiologiques et physiques.
Agir dès les premiers signes
Se sortir de la cyberaddiction commence par l’accepter. Par la suite, la discipline et la volonté jouent un rôle primordial. Essayez par exemple de bousculer vos habitudes en bannissant votre smartphone de votre chambre ou en l’éteignant de temps en temps. Au début, allez-y doucement puis tentez de remplacer votre utilisation des écrans par autre chose comme la lecture ou les sorties par exemple. Appelez vos amis et faites du sport.
Il peut aussi être intéressant de se débarrasser d’applications qui génèrent des notifications. En effet, moins vous serez sollicité et moins vous aurez envie d’attraper votre téléphone pour ensuite y rester scotché.
En cas de doute, n’hésitez pas à en parler à vos proches ou à un spécialiste de santé. Bien sûr, les écrans ne sont pas à bannir mais leur utilisation doit être raisonnable. Comme pour beaucoup de choses, tout est ici question d’équilibre et de mesure.
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