« Être scolarisé dans une école parmi les plus favorisées socialement, plutôt que parmi les plus défavorisées, produit un impact deux à trois fois supérieur pour des élèves qui sont parmi les plus faibles que pour ceux les plus performants à l’entrée au CP ». En terminale, « l'effet d’une hausse du niveau scolaire des pairs est cinq fois supérieur pour les élèves initialement les plus faibles ».
C’est ce que l’on apprend dans un article du dernier numéro de la revue de la DEPP, Éducation & formation que le service statistique de l'Education nationale vient de publier.
« La présence de camarades de très bon niveau n’a guère d’effet sur les garçons »
Dans le détail, il apparaît que les élèves les plus faibles « bénéficient de l’apport d’élèves qui sont d’un niveau légèrement supérieur au leur, mais pâtissent d’une élévation trop forte du niveau de la classe (...). Les filles semblent bénéficier de la présence de très bons élèves dans la classe, surtout si elles sont d’un niveau scolaire initialement faible, alors que la présence de camarades de très bon niveau n’a guère d’effet sur les garçons ».
Mais d'autres facteurs peuvent jouer : « le fait de conserver, en seconde, des camarades de la classe de troisième, est associé à une probabilité plus faible de redoubler, à une orientation plus fréquente en première générale, à l’obtention plus fréquente du baccalauréat trois ans après. En matière de parcours scolaire au lycée général et technologique, il semble donc que l’important ne soit pas d’être entouré de camarades ayant un bon niveau scolaire, mais plutôt de retrouver des camarades de classe du collège. Cet effet est plus marqué pour des élèves en difficulté scolaire ou de milieu social défavorisé. »
Un effet d’entraînement sur l’ensemble des élèves
Au total, « les élèves ayant de bons résultats scolaires, ou issus de milieux socio-économiques favorisés, ont plutôt un effet d’entraînement sur l’ensemble des élèves. Inversement, la concentration d’élèves en difficulté scolaire, ou issus d’un environnement familial moins propice à la réussite scolaire, est un facteur pénalisant les performances scolaires, surtout pour ces groupes d’élèves. Il en résulte que les phénomènes de ségrégation, à la fois entre et au sein des établissements, sont un facteur d’aggravation des inégalités scolaires. »