D’où viennent les dragons ?
Tous les mois, nous nous intéressons à une question sur des sujets relatifs ou non à la science. Question qui, en ce début d’année, se focalise sur les dragons, ces créatures ailées fantastiques qui plus que jamais, fascinent en nourrissant les récits de nombre de séries, romans et autres films.
D’où viennent les dragons ? Ces monstres capables de cracher du feu, présents dans des œuvres comme Game of Thrones, Le Règne du Feu ou Le Hobbit sont-elles nées à partir d’un véritable animal ? Vivre au Lycée décrypte une bonne fois pour toute ce phénomène de la pop culture.
Des origines troubles
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le dragon semble être né lors du Paléolithique supérieur. Des experts pensent que le dragon, dans une forme primaire, serait né en Afrique avant de « voyager » en Asie, en Australie puis sur le continent Américain, avant de rejoindre l’Europe. Les écrits de cette époque laissent entendre que le dragon était une sorte de serpent doté d’écailles et de cornes, mais aussi d’une pilosité semblable à la notre. S’il pouvait généralement contrer le tonnerre et la foudre, il avait en revanche tendance à provoquer des catastrophes comme des inondations et des tornades.
Il est avéré que les hommes et les dinosaures ne se sont jamais croisés. Ainsi, quand les premiers ossements de dinosaures ont été découverts, les humains ont eu tendance à les associer à la figure du dragon, croyant dur comme fer à son existence. Ce fut par exemple le cas au Sichuan, en 300 avant J.-C., quand le squelette d’un dinosaure a été qualifié de dragon par l’historien Chang Qu. De la même façon, mais bien plus tard, un œuf fossilisé d’autruche a été attribué à un dragon au XIXème siècle par des paysans chinois. C’est ainsi que le dragon s’est puissamment ancré dans les croyances populaires. Un animal que personne n’a donc jamais croisé (à raison vu qu’il n’a jamais existé) mais qu’on pouvait tour à tour associer aux dinosaures ou à des créatures géographiquement éloignées comme le Varan de Komodo et certaines espèces de sauriens.
Quant aux premières véritables représentations des dragons, elles remontent au IVème millénaire avec J.-C., avec une création à base de coquillage retrouvée dans une tombe sur le site archéologique du Henan en Chine. L’une des grandes portes de Babylone comportait aussi une représentation de dragon en brique de couleur.
Et le dragon évolua…
Loin de tomber dans l’oubli, fascinant mais aussi effrayant car représentant quoi qu’il en soit une réelle menace, le dragon a fait son entrée dans les mythologies grecque, celtique et nordique en prenant la forme d’un reptile de grande taille, pourvu d’ailes et capable de cracher du feu. Les récits décrivent souvent le dragon comme une sorte de gardien. Un détail qui n’a pas échappé à J.R.R. Tolkien, qui a fait de Smaug, le dragon au centre du récit du Hobbit, le gardien d’incommensurables richesses cachées sous une montagne.
Le dragon permet en outre à de véritables figures héroïques d’émerger dans les mythes et légendes, donnant naissance à de terribles affrontements. Même le christianisme s’est emparé de la figure du dragon pour en faire un symbole absolu du mal et du paganisme. Il est notamment présent dans l’Apocalypse de Jean et figure dans nombre de récits où il s’oppose à des saints, des archanges ou des martyrs.
Un dragon aux multiples facettes
Si chez nous, le dragon a tendance à être rattaché aux forces du mal, ce n’est pas le cas partout. Dans les pays asiatiques, ce dernier est certes puissant mais pas nécessairement méchant. Plus long, avec un corps proche de celui du serpent, souvent dénué d’ailes, le dragon chinois par exemple, représenté dans les défilés et autres manifestations, fait l’objet d’une véritable vénération.
La danse du dragon, authentique tradition de la culture chinoise, se focalise sur un grand dragon coloré, manipulé par plusieurs personnes grâce à un système de perches autorisant ses mouvements. Esprit de l’eau, ce dragon précis n’apporte que de bonnes choses comme la puissance, la dignité, la sagesse, le bonheur et la fertilité.
Le dragon Long Ma, une création de la compagnie toulousaine La Halle de la Machine)
Les dragons existent-ils ou ont-ils existé ?
La question peut paraître fantasque aujourd’hui mais de nombreux scientifiques s’y sont tout de même penchés. L’étude des dragons porte même un nom. Il s’agit de la dracologie (ou draconologie). Une science qui n’a jamais vraiment réussi à prouver l’existence d’une créature proche du dragon mais qui a souligné les similitudes de la créature fantastique avec le dragon volant, un lézard de la famille des Ahamidae originaire des forêts primaires de Bornéo. Lézard capable de planer de branche en branche grâce à la peau extensible de sa cage thoracique. Néanmoins, il n’est (a priori) pas capable de cracher du feu. Aucun animal n’est d’ailleurs en mesure de réaliser une telle prouesse.
Les dragons dans la culture populaire
Très vite, les écrivains et autres illustrateurs, suivis par les cinéastes, se sont emparés du dragon pour en faire un personnage puissant. Tolkien donc, avec Smaug, mais pas seulement. À vrai dire, le dragon est partout. Parfois gentil comme dans Peter et Elliott et le dragon ou Cœur de dragon, il est plus souvent craint comme dans Game of Thrones ou House of the Dragon. Présent dans Excalibur, au centre du jeu Donjons et Dragons, primordial dans Les Nibelungen de Fritz Lang, le dragon a aussi changé de forme. Tour à tour petit, comme dans Mulan, ou plus grand, doté de la parole ou simplement prompt à grogner pour exprimer son mécontentement, il n’est jamais passé de mode.