Le Meilleur des mondes
Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley est un classique de la littérature de science-fiction d’anticipation. Et à le lire, on a du mal à croire qu’il a été écrit en 1931 et pas l’année dernière… Huxley y décrit un monde dans lequel le bonheur est universel et obligatoire. Dans cette dystopie, tout est fondé sur le système de castes. Les fœtus sont préparés dans des incubatrices en fonction du rôle qu’on leur destine. Avant leur naissance, ils sont préparés en fonction de la classe qu’ils occuperont : d’Epsilons à Alphas. Aucun moyen d’échapper à leur caste, car même une fois nés, les enfants continuent d’être conditionnés. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie et sentiments sont exclus. Ici, pas de place pour la liberté ou pour l’individualité. Et quiconque se sentirait un tant soit peu malheureux n’aurait qu’à prendre un cachet de soma pour se retrouver dans un monde d’extase. Mais, dans ce meilleur des mondes méthodiquement planifié pour construire les hommes en fonction des besoins et pour les contraindre à un bonheur artificiel, Bernard Marx se sent en décalage. Malgré son conditionnement, il rêve d’autre chose, d’un autre monde dans lequel le bonheur ne serait pas une obligation, où les êtres humains seraient des individus, et pas seulement des membres de cette grande communauté. “Ce n’est pas seulement l’art qui est incompatible avec la stabilité. Il y a aussi la science. La vérité est une menace, et la science est un danger public. Nous sommes obligés de la tenir soigneusement enchainée et muselée.” Aldous Huxley, éditions Decitre, 320 pages, 4,95 euros.