Les métiers de la mer
Les vacances arrivant, la plage sera pour beaucoup d’entre vous, très prochainement, synonyme de sable, de bronzage et de ploufs au bord de l’océan ou de la grande bleue (la Méditerranée). Mais si la mer est une icône des vacances, elle est aussi une ressource et un bien précieux dont il faut prendre soin. A ce titre, elle fédère autour d’elle de nombreux métiers et activités.
Officier de la marine marchande
Que ce soit sur un cargo, un paquebot, un ferry, un bateau de croisière ou un pétrolier, sur le pont ou en salle des machines, l’officier de marine marchande assure la conduite du navire. Il tient compte des informations qui lui sont transmises par son équipage, puis décide et donne ses ordres.
Plus haut gradé de l’équipage, il encadre l’équipage, veille à la sécurité des passagers et des marchandises, dont il est responsable.
Sur le pont, le premier capitaine ou commandant est l’officier le plus haut gradé. En cas de besoin, le second capitaine le remplace. Dans la salle des machines, l’officier responsable est le chef mécanicien. Il veille au bon fonctionnement des machines et encadre les auxiliaires.
La filière tout indiquée pour devenir OMM est le DESMM (diplôme d’études supérieures de la marine marchande, de l’Ecole nationale supérieure maritime), ou le titre d’ingénieur de la même école ENSM. On y rentre sur concours pour 5 ans d’études.
C’est un métier exigeant : en mer, on est officier 7 jours sur 7, et on ne voit sa famille qu’une fois de retour à terre, après des semaines de vie collective à bord.
Ingénieur de la marine marchande
Proche collaborateur de l’Officier de marine marchande, il est responsable de la supervision générale des installations et équipements permettant le bon fonctionnement du navire, ainsi que de la préparation des opérations de maintenance.
A la pointe des dernières technologies, l’une de ses préoccupations principales est la sécurité des biens et des personnes sur un bâtiment.
Il peut être titulaire d’un diplôme d’ingénieur, d’un master, ou être diplômé d’une Ecole nationale de la marine marchande, toutes regroupées au sein de l’Ecole nationale supérieure maritime.
Architecte naval
A la pointe des dernières technologies, l’architecte naval est le responsable de A à Z du projet, de la conception et du dessin des bateaux. Il élabore ses plans à l’aide de logiciels de conception, de design et de modélisation et de simulation.
Scientifique de formation, il tient compte de nombreux paramètres (stabilité, rapidité, hydrodynamisme, résistance, propriétés des matériaux…) dans la conception des navires. Une fois son projet de conception achevé, il confie la construction à un chantier de construction navale.
Voie royale de ce métier, le DPEA (Diplôme propre aux écoles d’architecture) d’architecture navale, proposé par les écoles nationale supérieures d’architecture de Nantes et Paris-La Villette (bac +5).
Ingénieur en construction navale
Travaillant souvent étroitement avec le précédent, l’ingénieur en construction navale conçoit et supervise la fabrication de bateaux de toutes catégories.
Pilote de la phase de construction, il suit les plans élaborés par l’architecte et s’assure de la conformité des travaux et du respect du cahier des charges. Il peut aussi être sollicité par l’architecte pour trouver des solutions techniques face à des problèmes ou des exigences d’innovation.
Il travaille le plus souvent pour des chantiers navals de tailles diverses. Là, il peut être généraliste ou spécialisé dans un aspect de la conception ou de la fabrication. Car en réalité, de très nombreuses compétences d’ingénieur sont sollicitées : certains sont spécialistes des machines, des moteurs et de la propulsion ou de la distribution de l’électricité, d’autres sont en charge des réseaux et équipements de communication, d’autres sont spécialisés dans les structures métalliques ou dans les aménagements et agencements intérieurs…
Comptez 5 ans pour préparer un diplôme d’ingénieur en construction navale, par exemple à (ENSTA Paris, l’ENSTA Bretagne, ou l’École centrale de Nantes).
Officier marinier
C’est un militaire avec le grade de sous-officier de la Marine nationale. Cela peut être un marin au sens strict, un soldat combattant (fusilier marin), un technicien ou un gestionnaire.
De bac à bac + 2, les officiers mariniers sont recrutés pour tenir des postes de technicien et de chef d’équipe. Entre 18 et moins de 30 ans, ils intègrent les unités de la marine après une formation à l’École de maistrance. Leur premier contrat est de 6 à 10 ans.
De nombreux métiers leur sont proposés dans des domaines très variés : opérations navales, mécanique et maintenance navale, aéronautique, réseaux et télécommunications, protection et sécurité…
A l’École de maistrance, à Brest ou à Saint-Mandrier, quatre sessions de recrutement ont lieu chaque année. Au programme : formations maritime, militaire, sportive et de sécurité, sciences humaines et management.
Le jeune maistrancier rejoint ensuite une école de « spécialité » pour y suivre une formation de technicien de deux à neuf mois adaptée à sa filière.
Pour en savoir plus : https://www.etremarin.fr/
Océanographe
Voici un scientifique titulaire au minimum d’un diplôme de master en Océanographie, ou éventuellement d’un master en Biologie ou Géologie marine.
Ses missions : conduire des études et des recherches, préparer des campagnes d’observation en mer lointaine, exploiter les données recueillies. Parallèlement aux connaissances scientifiques, ce métier demande des habiletés techniques et manuelles, lorsque l’on se trouve sur le terrain (entretien et manipulation des appareils scientifiques, souvent lourds et complexes), mais aussi parfois des aptitudes en plongée sous-marine.
Attention, les débouchés sont peux nombreux : organismes environnementaux, organismes de recherche (IFREMER), agences nationales ou européennes.
Ingénieur Océanographe
Proche du précédent, diplômé d’un master en océanographie, ou d’un diplôme d’ingénieur spécialisé, il pilote par exemple des projets dans les domaines de l’utilisation et de l’exploitation des milieux marins, ou encore des projets littoraux : aménagements de marinas, construction de ports, systèmes de dépollution des eaux littorales…
Océanologue
La nuance est fine entre l’océanologue et l’océanographe. En laboratoire comme en mer, l’océanologue traite des données, conduit des expériences et modélise ses observations. Sur le terrain, il navigue beaucoup, plonge, recueille des données satellites et sème des sonars un peu partout ! Son but : émettre des hypothèses et des prévisions sur l’évolution des océans et de leur biodiversité.
Il exerce essentiellement dans les organismes publics de recherche, mais aussi dans les secteurs de l’industrie et de l’exploitation de la mer.
Lui aussi est au minimum un bac +5 (master ou un diplôme d’ingénieur). Cependant, compte-tenu de la forte dimension de la recherche dans ce métier, l’idéal est d’être passé par le doctorat (bac + 8) dans le domaine des sciences de la mer, des sciences de l’océan et/ou de la biologie marine.
Biologiste marin
Titulaire d’un master spécialisé, ou même d’un doctorat qui l’a familiarisé avec la recherche, le biologiste marin conduit des études en labo mais aussi en mer, où il prélève sa « matière première » : eau, espèces, plancton, coquillages, algues, poissons … A partir de quoi il analyse ou supervise des analyses, avant de rédiger ses conclusions. A noter : lorsqu’il est amené à prélever lui-même des échantillons, il doit avoir des aptitudes de plongeur.
Pour qui travaille-t-il ? La grande majorité est employée par des organismes de recherche tels que l’IFREMER, le CNRS et le BRGM, mais aussi pour d’autres organisations telles que le conservatoire du littoral, l’Agence Française pour la biodiversité ou encore l’Agence de l’Eau.
Beaucoup exercent aussi dans des laboratoires universitaires ou des centres de contrôle de la qualité des poissons et des fruits de mer.
On les retrouve aussi dans des sociétés d’études et de conseils, impliqués dans la préparation de grands projets pour les études d’impact : construction portuaire, digues, bassins à flots, quais, installation d’éoliennes off shore, hydroliennes…
Halieute
La mission de l’halieute : protéger les espèces de poissons menacées de surpêche. Son job : étudier l’environnement marin pour évaluer les stocks et réfléchir à la règlementation des méthodes de capture. Ce n’est pas tout : il intervient aussi dans l’élevage aquacole. Globalement, il participe à la préservation de l’environnement marin, en l’analysant sous deux versants : biologique et économique.
Il suit de près les campagnes de pêche et recueille des données sur l’activité des navires. Après quoi il modélise ces informations pour évaluer l’état des stocks, qu’il communique aux instances internationales.
L’halieute est en général d’ingénieur agronome qui s’est spécialisé dans halieutique, ou un titulaire de master en sciences halieutiques, ressources aquatiques et exploitation durable. On trouve aussi des titulaires de doctorat (bac +8) en halieutique : ils sont familiers des méthodes de la recherche puisqu’ils en ont fait pendant au moins trois ans.
Ses débouchés : essentiellement des organismes publics, au premier rang desquels l’IFREMER.
Technicien hydrobiologiste
Sous le contrôle d’un ingénieur hydrobiologiste qui définit les protocoles d’intervention, le technicien du même nom identifie les végétaux et les espèces vivantes des milieux aquatiques qui font l’objet d’études ou de protection : zones littorales, zones humides, étangs…
Pour ce faire, il va notamment localiser les espèces et dénombrer leur population. Il règle ses appareils, effectue des prélèvements et des analyses avant de rédiger ses comptes-rendus.
Doté de solides connaissances et compétences en sciences naturelles, chimie, biologie, il est titulaire d’un bac +2 tels que DUT Génie biologique option Analyses biologiques et biochimiques, DUT Analyses biologiques, Bio-analyses et contrôles, DUT Analyses des milieux biologiques…
Le technicien hydrobiologiste exerce au sein de services de protection de l’environnement, de bureaux d’études, d’organismes de recherche tels que l’INRAE, le CNRS ou l’IFREMER.
Technicien de laboratoire en Biologie marine et Environnement
Issu très souvent d’un département biologie d’un IUT, il mène avec méthode des analyses et des contrôles commandés par différents services ou clients. Il fait preuve de rigueur dans son travail, et applique les méthodologies de conduite des analyses avec une aptitude à rendre compte de ses résultats.
Il exerce dans des laboratoires privés ou public, ainsi que pour des organismes de protection de l’environnement.
Météorologue marin
Naviguer en mer est bien plus complexe qu’emprunter une autoroute sur la terre ferme. En cause : le climat, évidemment !
Scientifique de formation, le météorologue récolte un maximum d’informations issues de relevés et d’outils multiples (températures, pluviométrie, images satellites, stations météo et radar, radiosondes…) afin de tenter de prévoir les changements à venir dans des zones déterminées (direction et force des vents, houle, nuages, dépressions, précipitations…).
Comment devient-on météorologue ? Via un bac + 2 comme Technicien des métiers de la météorologie ou Technicien supérieur exploitation (TSE) de la météorologie, mais mieux encore, en décrochant le diplôme d’ingénieur de l’École nationale de la météorologie.
Quasiment tous fonctionnaires, les météorologues travaillent pour Météo France ou ses filiales, les armées (air, terre ou marine) ou le CNRS. En général, les techniciens sont affectés en station météo en France métropolitaine ou d’outre-mer, en haute montagne, voire dans les terres australes. Les chercheurs travaillent, quant à eux, en laboratoire et partent parfois en mission.
Juriste en Droit des activités maritimes
Comme toutes les activités, les activités maritimes sont encadrées par des lois, des conventions internationales et des règlementations qui forment le droit maritime et droit de la mer. Et cela va bien au-delà de la simple circulation des navires sur les océans. Par exemple, la construction de fermes aquacoles, de terminaux pétroliers, de plateformes de forage offshore, l’installation, de parcs d’éoliennes off-shore ou encore l’immersion d’hydroliennes… Tout cela nécessite l’expertise des juristes.
On a également besoin d’eux face à des événements problématiques tel que les marées noires ainsi, évidemment, que pour tout ce qui concerne le transport maritime, les activités de loisirs nautiques, la sécurité des personnes et des biens sur mer et sur le littoral… Bref, tout ce qui peut susciter des problèmes juridiques impliquant la mer et la navigation, marchande ou non marchande.
Ces juristes sont titulaires d’un master spécialisé. Ils exercent par exemple dans les collectivités publiques ayant compétence sur des espaces marins, des administrations portuaires, des compagnies de transport maritime, des sociétés d’expertise et compagnies d’assurance, ainsi qu’au sein de cabinets d’avocats spécialisés.
Agent de surveillance Ecologie marine et dulçaquicole
Ce technicien qualifié est titulaire d’un bac + 2 spécialisé, ou éventuellement du bac suivi d’une formation professionnelle. Il maîtrise des connaissances théoriques et techniques en biologie des organismes aquatiques et connaît très bien les écosystèmes marins.
Son rôle est notamment d’observer et de détecter dans les eaux littorales, les eaux douces d’une rivière ou celle d’un lac, d’éventuelles anomalies révélatrices d’une pollution. Plus concrètement, il procède à des analyses pour s’assurer que les eaux sont conformes aux normes, ou pour identifier l’origine et la nature de la pollution.
Pour aller plus loin
• Toute l’actu maritime sur le site de référence Mer & Marine.
• Incontournable, le site de l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer).
• Les rubriques Mer et Biologie marine du CNRS.