Les métiers du livre
De l’édition à la librairie
Plus de 23 000 salariés travaillent en France dans le secteur de l’édition et la librairie. Ce chiffre est néanmoins bien modeste au regard d’autres secteurs d’activité. Les salaires y sont rarement élevés, et le secteur subit de plein fouet les mutations numériques. Pour y entrer, un bac + 5 est fortement recommandé. Non-passionnés s’abstenir !
Le secteur du livre en France, de l’édition à la vente, c’est tout de même un chiffre d’affaire de plus de 4 milliards d’euros, 80 000 nouveaux titres et plus de 400 millions d’exemplaires vendus chaque année. Et ce dans des domaines très variés : littérature (près de 30 % des ventes), littérature jeunesse (10 à 15 % selon les années), BD, ouvrages pratiques, guides, santé, vie scolaire… Mais attention : si on compte en France des milliers de maisons d’éditions, certaines publient moins d’un ouvrage par an… On en recense 3 000 qui en publient au moins un par an. Enfin, cela ne vous surprendra pas, la majorité des (grands) éditeurs sont installés à Paris.Un éditeur, qu’est-ce que c’est ?
Les éditeurs reçoivent chaque année des milliers de manuscrits adressés par des auteurs qui cherchent à être publiés. La plupart du temps, ce sont des comités de lecture qui examinent ces travaux et donnent leur avis, avant que l’éditeur et son équipe fassent un choix très sélectif – c’est parfois un directeur de collection qui assume ce rôle. Une fois ces choix arrêtés, les auteurs sont contactés, et commence un travail d’amélioration du manuscrit, avec corrections, relectures, modifications, puis mise en forme éditoriale et maquettage. Le rôle de l’éditeur est de coordonner toutes ces étapes, car une fois que le fichier part chez l’imprimeur, plus de retour en arrière ! A noter qu’une grande partie des livres édités sont des ouvrages traduits (entre 18 et 20 %). Les éditeurs, qui doivent faire des choix avisés commercialement puisqu’ils en rachètent les droits d’auteurs, emploient donc beaucoup de traducteurs. Mais ces derniers ne sont pas toujours salariés et exercent souvent en indépendants soumis aux aléas de la demande. Une fois le manuscrit définitif achevé donc, l’éditeur tente d’anticiper la demande en évaluant le nombre optimal d’ouvrages à imprimer. Il va aussi mettre à contribution son réseau de commercial pour assurer la meilleure diffusion possible en points de vente (librairie, supermarchés…). Son service de presse va de son côté diffuser des communiqués de presse auprès des journalistes afin que les médias parlent des nouveaux livres édités. Comment devient-on éditeur ? Il n’existe pas de parcours type. On commence bien souvent comme assistant d’édition, après une formation ad hoc et un stage réussi. Pour débuter, les meilleures opportunités se trouvent du côté de l’édition jeunesse, livres pratiques et édition scolaire, avant de pouvoir se frotter à l’édition littérature.Le libraire, animateur et gestionnaire
Un des métiers qui attire le plus dans ce secteur, c’est celui de libraire. Il ne vous a pas échappé que la vente en ligne sur de grosses plates-formes fait énormément souffrir les libraires, en particuliers les indépendants qui ne sont rattachés à aucun réseau national. Il reste toutefois un peu plus de 3 000 librairies indépendantes en France. Si elles arrivent à survivre, c’est parce qu’elles proposent autre chose que la simple vente d’articles : conseil, recherche d’ouvrages épuisés, rencontre avec des auteurs, ateliers, clubs de lecture… Attention : être libraire, ça n’est pas que vendre des livres, les promouvoir et animer sa librairie. Le libraire indépendant est aussi un chef d’entreprise compétent en gestion-comptabilité et a un sens du commerce aiguisé. Pour découvrir les chiffres-clé sur le secteur du livre, cliquez ici.Les métiers de l’édition
On peut distinguer quatre grands ensembles :- fonctions éditoriales : directeur éditorial, responsable d’édition, directeur littéraire, lecteur correcteur
- conception graphique : maquettiste, iconographe, concepteur graphiste
- fabrication : directeur de la fabrication, technicien de fabrication
- communication et vente : attaché de presse, responsable publicité et promotion
Panorama des formations
Dans l’impression
Le bac pro est un diplôme d'entrée dans les industries graphiques, pour débuter par exemple sur les postes de conducteurs de machines (offset et numérique), d'opérateurs pré-presse ou de façonniers. Deux spécialités existent : bac pro Façonnage de produits imprimés, et bac pro Réalisation de produits imprimés plurimédia option B productions imprimées. Un diplôme bac + 2, comme le BTS Etudes de réalisation d'un projet de communication, facilite l'accès à l'emploi et permet d’évoluer vers des fonctions de gestion d'équipe (chef d'atelier, directeur de production…). Il peut être complété par une licence professionnelle permettant de se spécialiser en un an par exemple en gestion des flux numériques et imprimés (pour les responsables de production). De niveau équivalent au bac, le BMA arts de la reliure et de la dorure se prépare en 2 ans par apprentissage après un CAP arts de la reliure. Il peut être complété par un DMA arts graphiques option reliure et dorure.Dans l’édition
La concurrence est (très) rude pour intégrer les maisons d'édition. Des stages sont indispensables, autant pour apprendre que pour étoffer son carnet d’adresses. La porte d’entrée est bien souvent le bac + 5. Toutefois, il existe un BTS Édition, qui forme des techniciens à la coordination et à la fabrication de supports d'information, dont les livres. Les diplômés peuvent exercer dans une maison d'édition, chez un prestataire de services (studio, imprimeur) ou dans la presse. A noter aussi que BTS Design graphique option communication et médias imprimés permet d’exercer comme maquettiste dans un studio de création. Si vous choisissez l’université, une poignée de licences pro Métiers du livre forme à des débouchés spécifiques tels que correcteur/trice, libraire, secrétaire d'édition, documentaliste ou encore iconographe. A l’université toujours, un cursus généraliste en 3 ans en sciences humaines (ou plus rarement en sciences sociales) permet de préparer ensuite un master Métiers du livre et de l’édition, dont les intitulés peuvent varier d’une université à l’autre :- master pro lettres, sciences humaines et sociales, mention conception édition et gestion du document
- master spécialisé management de l’édition
- master pro culture et communication, mention métiers de l’information et de la communication, spécialité édition.
En librairie ou bibliothèque
Le CAP Employé de vente spécialisé option D produits de librairie papeterie presse et le BP Libraire forment à la vente… Mais leurs diplômés sont concurrencés par des postulants souvent plus diplômés et passionnés par les livres et la lecture, qui font d’eux de bons vendeurs-conseils une fois formés sur le tas. Une licence pro Métiers du livre – éditions et commerce du livre peut être un bon sésame pour débuter comme vendeur. Enfin, les formations les plus pointues sont les masters pro suivants :- master pro Culture et communication mention métiers de l’information et de la communication spécialité commercialisation du livre
- master pro Sciences humaines et sociales mention sciences de l’information et de la communication spécialité métiers du livre
Pour en savoir plus :
http://www.onisep.fr/Decouvrir-les-metiers/Des-metiers-par-secteur/Edition-librairie-bibliotheque http://www.onisep.fr/Decouvrir-les-metiers/Des-metiers-par-secteur/Edition-librairie-bibliotheque/Les-metiers-et-l-emploi-dans-le-secteur-du-livreLe stage, une étape capitale
Attention ! L’édition attire de nombreux candidats mais la profession recrute peu et surtout par bouche-à-oreille et recommandation. Un conseil : au cours de vos stages, cultivez les contacts !A LIRE
Les métiers du livre, Onisep Cette publication présente 32 métiers classés en quatre familles :- ceux qui créent les contenus : textes, dessins, maquettes (auteur de romans, de BD, illustrateur, designer...) ;
- ceux qui réalisent le livre, de la conception de projet au bon à tirer (chef de projet, éditeur, secrétaire d’édition...) ;
- ceux qui fabriquent l’objet (technicien/ne de fabrication, chef d’atelier d’impression, relieur...) ;
- ceux qui favorisent sa diffusion (attaché/e de presse, bibliothécaire, libraire, responsable marketing ou partenariats…).