Les résolutions : ont-elles une utilité ?
Le nouvel an rime, pour beaucoup de personnes, avec la prise de bonnes résolutions. On peut en profiter pour repartir du bon pied et exploiter ce passage symbolique pour entamer des projets. Mais parfois, pour ne pas dire bien souvent, au fond, rien ne change vraiment. En tout cas pas aussi soudainement qu’on le souhaiterait.
À quoi servent les résolutions du nouvel an ? À rien diront certains. Après tout, pourquoi seraient-elles utiles si elles ne sont pas tenues ? En réalité, c’est un peu plus compliqué et il se pourrait bien que les résolutions aient une utilité.
L’histoire des résolutions
Il est toujours amusant de constater que nos traditions possèdent parfois des origines très lointaines. Saviez-vous ainsi que l’histoire des résolutions du nouvel an remonte à l’époque des Babyloniens qui, il y a environ 4 000 ans, prenaient déjà des engagements à la fin de l’année pour commencer la nouvelle du bon pied ? Si ce n’est que pour eux, les résolutions n’intervenaient pas au 1er janvier mais au moment des semailles.
Plus tard, les Romains ont continué la tradition, en prenant des résolutions le 15 mars, soit à la date où les fonctionnaires les plus influents prenaient leurs fonctions. C’est en 46 avant J.-C., sous Jules César, que le 1er janvier est devenu le premier jour de l’année et donc le jour où on honorait alors le dieu romain Janus. Une divinité dotée de deux visages, avec un qui regarde en arrière et l’autre vers l’avant, pour accompagner les transitions vers de potentiels nouveaux départs prometteurs.
Nouvelle année pour un nouveau départ ?
Les résolutions du nouvel an ont pour première utilité de nous faire oublier notre moral qui, l’hiver, n’est pas forcément au beau fixe. La fin de l’année est d’ailleurs synonyme de bilan. L’occasion de rembobiner les mois qui ont défilé trop vite et qui n’ont pas été marqués uniquement par des réussites. Il est donc normal de se sentir un peu déprimé à l’approche de la fin de l’année car on peut se dire qu’on n’a pas réalisé tout ce qu’on aurait voulu accomplir. Et c’est là que les résolutions du nouvel an prennent tout leur sens.
Passé le possible coup de blues de décembre, janvier débute et avec lui la prise des fameuses résolutions. C’est le moment de l’année où on peut gagner en espoir et se dire que l’année qui débute va être marquée par des accomplissements ou des réussites. Tout le monde a envie de s’améliorer et le nouvel an peut donner cette occasion. Les résolutions sont positives car elles permettent de canaliser une certaine angoisse et d’entretenir un désir d’agir pour le meilleur en se projetant dans un futur proche.
Des résolutions réalistes
Faut-il viser la lune dans ses résolutions ? Oui et non. Oui car au fond, rien n’interdit de rêver un peu et de se fixer de grands objectifs. Mettons que vous voulez vous mettre au sport et que, dans un élan de confiance absolue, vous décidez de vous fixer l’été pour courir un semi-marathon. Vous n’avez jamais vraiment courru mais vous y croyez dur comme fer, cette année est celle où vous allez accomplir des prouesses physiques insoupçonnées. Soyons réalistes. Il y a peu de chances qu’une telle résolution se réalise, mais celle-ci a tout de même quelque chose de positif. En effet, le simple fait de se fixer cet objectif va semer des graines qui vont peut-être non pas déboucher sur un exploit sportif mais en tout cas vous pousser à amorcer un changement. Vous n’allez peut-être pas courir un semi-marathon mais vous allez courir. Et si vous arrêtez en février, vous aurez au moins fait un peu de sport. Le tout est de ne pas être trop sévère envers soi-même et de se dire que même un objectif en partie rempli reste positif.
Cela dit, plus globalement, il est recommandé de ne pas voir trop grand. Surtout si les déceptions ont tendance à vous décourager rapidement. Pourquoi pas alors, toujours dans notre exemple de la reprise du sport, se dire qu’on va marcher pour aller à la fac et prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur ? En voilà un objectif réalisable. Au bout de plusieurs mois, on peut passer à l’étape suivante et s’inscrire à une salle de sport ou commencer un sport collectif. Procéder par étape permet d’entretenir la motivation et d’apprécier les progrès réalisés sur une courte période. Même constat si par exemple vous voulez améliorer votre alimentation pour perdre quelques kilos superflus. Nul besoin de se mettre à la diète dès le 1er janvier midi. Il est préférable de faire les choses petit à petit en limitant les apports en sucre dans un premier temps puis en essayant de manger plus de légumes pour progressivement vous habituer.
Des résolutions positives pour le mental
Il n’est pas possible de changer du jour au lendemain, 1er janvier ou pas. Le changement peut d’ailleurs s’effectuer à tout moment de l’année, toujours de manière progressive. On peut par exemple tout à fait se dire « aujourd’hui j’arrête de manger 3 tablettes de chocolat au lait par jour », le 12 juillet, et repartir d’un bon pied avec des carottes râpées, du chou rouge et des betteraves, le 13. Cependant, de par sa puissante symbolique, le 1er janvier reste plus motivant. Pour beaucoup de personnes, le fait de fêter ce passage, en faisant souvent quelques abus, renforce le pouvoir de cette symbolique. C’est par ailleurs un peu sur ce mécanisme que repose le très tendance dry january, qui consiste à ne pas boire une goutte d’alcool pendant tout le mois de janvier pour bien commencer l’année. Pour certaines personnes, le dry january peut alors initier un vrai bouleversement et inciter à continuer à rester parfaitement sobre toute l’année.
Qu’on le veuille ou non, nous sommes en majorité sensibles aux traditions qui depuis toujours caractérisent notre mode de vie. On souffle des bougies pour nos anniversaires, on s’offre des cadeaux à Noël et on prend des résolutions au nouvel an. Les résolutions qui sont donc positives, quoi qu’on en dise. Comme dit plus haut, cette période peut représenter l’opportunité de planter les graines d’un changement progressif. Plus généralement, il convient ici d’être attentif à ses besoins et de rester dans un état d’esprit positif. Si on a envie de prendre des résolutions irréalistes, c’est bien aussi, tant que ces dernières encouragent le moral à rester au beau fixe ou en tout cas à ne pas sombrer.
Il est aussi conseillé de rester dans un état d’esprit qui pardonne les écarts et tolère les échecs. Ces derniers font avancer. Vous avez pris un abonnement à la salle de sport mais vous avez arrêté d’y aller le 2 mars, soit à peine 2 mois après vos fameuses résolutions ? Essayez d’analyser pourquoi vous avez abandonné. Et si les salles de sport n’étaient tout simplement pas votre truc ? Rebondissez sans attendre, essayez le vélo, la course à pied ou le foot ou le tennis. Ce ne sont pas les sports qui manquent ! En d’autres termes, et ce sera un peu la morale de notre histoire : utilisez vos résolutions comme un carburant à votre motivation et non comme de stricts objectifs à atteindre !
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