Les surprenants pouvoirs de notre corps – Partie 2
Tous les mois, Vivre au Lycée s’intéresse à une ou plusieurs questions scientifiques, plus ou moins insolites mais toujours essentielles. Ce mois-ci, nous continuons notre dossier consacré à notre corps humain et à ses étonnantes capacités.
Nous avons appris dans la partie précédente que notre corps contenait assez de fer pour construire un clou ou que notre cerveau pouvait produire assez d’électricité pour allumer une petite ampoule. Poursuivons donc sur notre lancée à la découverte des pouvoirs que nous ne soupçonnons pas toujours mais qui pourtant, sont bien les nôtres…
La résolution incroyable de l’œil humain
Les écrans ont fait de considérables progrès concernant la résolution. Toujours plus grands, ils proposent une image sans cesse plus nette. À tel point que l’on se demande où cela s’arrêtera. Il en va de même des appareils photos qui sont aujourd’hui en mesure de prendre des clichés incroyables, en captant d’infimes détails. Pourtant, tous ces appareils high tech sont encore loin d’égaler la puissance de l’œil humain. Celui-ci possède en effet une résolution de 576 mégapixels ! Alors certes, le télescope de l’Observatoire Vera Rubin au Chili présente une résolution de 3200 mégapixels (on parle à ce niveau de gigas pixels) mais forcément, son rôle est d’observer les étoiles. À titre de comparaison, les bons appareils photos possèdent aujourd’hui en moyenne 25 mégapixels.
Attention néanmoins car cette résolution oculaire n’est malheureusement pas souvent mise à contribution. Pour cela, il faut que l’œil ne soit pas en mouvement. Et comme il bouge en permanence… L’acuité maximale est également atteinte au centre de la vision seulement. Pour autant, on estime que la résolution réelle, à savoir celle que l’on peut apprécier au quotidien, est plutôt de 7 mégapixels.
Crédit photo : Arteum Ro-Unsplash
L’immensité de l’intestin
Saviez-vous que si notre intestin mesure 7 mètres, sa surface réelle (avec les villosités) est comprise entre 250 et 300 m2, soit l’équivalent d’un terrain de tennis. À titre de comparaison, la surface du poumon, déjà impressionnante, est comprise entre 100 et 200 m2 et celle de la peau est de 1,9 m2.
La consommation énergétique du cerveau
On estime que pour perdre des calories, il faut faire du sport. Et c’est vrai ! Malgré tout, les muscles ne sont pas les seuls à consommer de l’énergie. Le cerveau mobilise à lui seul 20 % des calories et de l’oxygène. Mais contrairement aux muscles, le cerveau ne dépense pas plus d’énergie quand il est mis à contribution. Sa dépense est stable, quelles que soient les circonstances. Ne comptez donc pas sur vos prises de tête pendant les cours de maths pour vous aider à brûler des calories supplémentaires !
Les dents et le goût
Nous savions déjà que nos papilles, qui sont situées sur notre langue, nous servaient à goûter les aliments. Ce que des chercheurs ont découvert, c’est que les dents aussi avaient leur rôle à jouer. En effet, celles-ci sont équipées de nerfs qui convergent vers les mêmes neurones que ceux de la langue. Cette observation a ainsi permis d’établir que les gens qui avaient moins de dents (ou qui possédaient des dents dévitalisées) possédaient une sensibilité gustative moindre. Morale de l’histoire : si vous voulez pleinement apprécier le goût des choses, prenez soin de vos dents !
La déconnexion du cerveau
Le cerveau fonctionne à plein régime toute la journée. Néanmoins, parfois, il doit aussi se reposer. Une équipe de neuroscientifiques japonais a découvert en 2013 que quand nous clignions des yeux, les zones du cerveau impliquées dans l’attention se déconnectaient brièvement. Une façon pour le cerveau d’économiser un peu d’énergie. Ce qui n’est pas négligeable quand on sait que nos paupières se ferment et s’ouvrent plus de 20 000 fois par jour en moyenne. Il est également intéressant de savoir que le clignement est moins fréquent quand on se concentre, devant un film ou un livre par exemple. Il est ainsi amusant de constater que quand on regarde justement un film, nous clignons davantage des yeux lors des scènes qui comportent le moins d’action.
Un super odorat
Pendant très longtemps, l’odorat humain n’a jamais été considéré comme véritablement exceptionnel. On estimait alors que nous étions capable de distinguer 10 000 odeurs différentes. Cela paraît énorme mais en réalité, ça ne l’est pas. C’est pour cette raison que des animaux comme le chien ont toujours été considérés plus performants que l’être humain en ce qui concerne l’odorat. Cela dit, en 2014, des chercheurs en neurogénétique de l’université Rockfeller à New York, ont démontré que les humains pouvaient véritablement distinguer environ 1 milliard d’odeurs différentes. Des expériences, comme une course de pistage entre des chiens et des humains, ont même permis de démontrer que notre odorat pouvait être aussi performant que celui de nos amis les toutous.
L’écholocalisation
Si vous êtes familier des comics Marvel, vous connaissez sûrement Matt Murdock, alias Daredevil. Un super-héros aveugle, qui peut non seulement se repérer mais aussi combattre ses ennemis grâce à l’écholocalisation. Une capacité que Daniel Kish, un Américain ayant perdu la vue pendant son enfance, a lui aussi réussi à développer. Un homme qui fait donc claquer sa langue pour se repérer. Une façon de produire des bruits amenés à se réfléchir sur les surfaces. Ce qui est vraiment étonnant, c’est que cette technique permet d’activer dans le cerveau les mêmes zones qui se dédient au traitement des images.
Un anti-douleur illimité
Quand on a mal à la tête, on prend généralement un anti-douleur. Quand la douleur est très forte, c’est parfois à la morphine que les médecins font appel. Malgré tout, celle-ci possède des effets secondaires très gênants. Elle encourage la somnolence, la constipation, les nausées et peut entraîner une vraie accoutumance. Ce qui n’est pas le cas de l’opiorphine ! L’opiorphine que l’on retrouve en très faible quantité dans la salive. Des recherches ont ainsi été initiées en 2018 pour tester ce puissant anti-douleur et peut-être permettre, dans plusieurs années, de proposer aux patients une alternative plus saine à la morphine.