Licence de géographie : ce qu’il faut savoir
Suivre des études de géographie et aménagement, c’est acquérir une foule d’aptitudes et de compétences : concevoir et réaliser de la cartographie sur des sujets tels que la santé ou les richesses, appréhender les territoires et imaginer leur futur, comprendre les événements des régions du monde à travers différents prismes…
Et tout cela peut ouvrir des débouchés variés : l’enseignement et la recherche bien sûr, mais aussi l’aménagement du territoire, certains métiers de l’environnement et plusieurs filières technico-scientifiques liées à la géologie en particulier.
C’est à l’université, et seulement à l’université, que l’on peut suivre une licence dite « Géographie et aménagement ».
Cette licence forme aux concepts fondamentaux de la géographie, et aux principes de base de la réflexion géographique et des méthodes qui lui sont spécifiques. A ce titre, chaque semestre est se compose d’enseignements fondamentaux couvrant les différents champs de la discipline et ses méthodologies : cartographie, statistiques, interprétation de l’imagerie aérienne, télédétection, géomatique, analyse quantitative spatiale…
À ces enseignements s’ajoutent des options thématiques comme la démographie, l’hydrologie, la climatologie, l’aménagement du territoire…
Qu’étudie-t-on en licence de géographie ?
Voici quelques plats du menu qui vous attend en première et deuxième année de licence :
• Géographie physique (sols et sous-sols, reliefs, climats, ressources en eau et océans, risques naturels) et humaine (géographie économique, dynamique des populations, histoire et structure des villes, géopolitique…).
• Aménagement et environnement : interactions entre espaces et sociétés, organisation des territoires de l’échelle locale à l’échelle mondiale, analyse et gestion des espaces naturels, enjeux
environnementaux, urbanisme.
• Outils du géographe : cartographie assistée par ordinateur, bases de données géographiques, traitement des données statistiques, techniques d’enquête…
• Enseignements complémentaires : histoire, sociologie, économie…
A noter également : dans de nombreuses universités, une approche des métiers de l’enseignement est proposée via des UE thématiques dès les premiers semestres. L’objectif est ici de préparer les étudiants à suivre un master (bac +5) conduisant vers les métiers de l’enseignement.
Autre précision utile, comme les études d’histoire ont une certaine proximité avec les études de géographie, il existe parfois des licences bidisciplinaires d’histoire et de géographie, qui sont très utiles aux étudiants souhaitant préparer les concours de l’enseignement à la fin de leur cursus.
Retrouvez ici un répertoire des licences générales de géographie et Aménagement ainsi que leurs spécialisations.
La spécialisation en 3e année
En troisième année de licence (la L3), les étudiants approfondissent les éléments de la formation étudiés pendant les 4 premiers semestres (L1 et L2), mais avec des approches plus spécifiques et plus techniques, comme l’étude approfondie des différents espaces géographiques.
A ce stade, une première spécialisation est possible grâce au choix des options (même si les UE traditionnelles demeurent) et cette spécialisation n’est pas à négliger, surtout si l’on a un objectif professionnel précis ou que l’on souhaite poursuivre ses études en master.
Master ou licence pro ?
Cela dit, le master n’est pas la voie royale obligatoire. Il existe en effet de nombreuses licences professionnelles, théoriquement accessibles après la L2, et a fortiori après la L3. Elles couvrent de nombreux domaines de la géographie, de l’aménagement, de l’urbanisme, de l’environnement et des disciplines territoriales, avec des spécialisations très variées (gestion de projet, protection et valorisation du patrimoine historique et culturel, protection et gestion de l’environnement, aménagement paysager, développement de projets de territoires…).
La Fédération des étudiants géographes a d’ailleurs eu la bonne idée de toutes les répertorier ici.
L’intérêt des licences professionnelles est qu’elles sont généralement très appréciées par le monde professionnel et facilitent l’insertion sur le marché du travail.
Si vous ne le savez pas encore, sachez que le diplôme de master s’articule en deux temps (deux années) : le master 1 et… le master 2 😉 !
Le M1 de géographie est constitué d’enseignements optionnels sous forme de séminaires et de la rédaction d’un mémoire : celui-ci doit proposer une synthèse de recherches personnelles sur un thème spécifique. Ce travail de recherche est très enrichissant pour l’étudiant sur un plan personnel mais également professionnel, que ce soit pour une carrière dans l’enseignement comme dans le secteur privé.
La deuxième année de master fait l’objet d’un choix souvent difficile : décider de s’orienter vers la recherche ou prendre le chemin de l’insertion professionnelle.
D’un côté, le choix d’un master de recherche permet une spécialisation en conjuguant de façon plus poussée qu’en M1 des unités d’enseignements spécifiques et un travail de recherche très ciblé sur une thématique précise.
D’un autre côté, les masters à vocation « professionnelle » offrent de multiples axes de formation et montrent à quel point les études de géographie ouvrent des perspectives larges (et parfois bien loin des questions les plus étroitement géographiques) : aménagement urbain ou rural, développement durable, conflits d’usage et gestion intégrée des zones côtières, cartographie et gestion des espaces à fortes contraintes, etc.
Pour vous donner une idée du spectre large qu’ouvre la discipline, voici quelques exemples de mention et spécialités de master Géographie et aménagement (liste plus exhaustive ici).
- Gestion des territoires et développement local – Politiques territoriales de développement durable (Le Mans)
- Géographie, Aménagement, Environnement et Développement – Aménagement et Gouvernance dans les Pays du Sud (Besançon)
- Urbanisme & Aménagement – Politiques et projets d’habitat et de renouvellement urbain (Aix-en-Provence)
- Études européennes et internationales – Coopération euro-méditerranéenne ((Aix-en-Provence)
- Sciences sociales – Culture, patrimoine et innovations numériques (Amiens)
- Territoires : cultures, patrimoines, paysages – Jardins historiques, patrimoine et paysage (Cergy)
- Management et ingénierie des services à l’environnement – Ville et environnements urbains (Cergy)
- Urbanisme et aménagement – Habitat et renouvellement urbain (Marne-la-Vallée)
- Gestion des territoires et développement local – Territoires Ruraux – Ingénierie du développement (Toulouse)
- Etudes du développement et de l’environnement – Mobilité Durable, Transition et Société (Paris-Saclay)
- Droit des collectivités territoriales – Droit de la montagne (Grenoble-Chambéry)
- Tourisme – Aménagement Touristique et Développement des Destinations, option Espaces et sociétés littorales (Angers)
- Géographie, Aménagement, Environnement et Développement – Analyse Territoriale en Environnement et Santé (Rouen)
Débouchés
Après des études de géographie, l’insertion professionnelle n’est pas toujours simple, mais c’est le lot de la plupart des disciplines de sciences humaines. Le premier secteur auquel tout le monde pense est naturellement l’enseignement.
Ainsi, plus de 50 % des titulaires d’une licence ou d’un M1 de géographie se dirigent vers cette voie et notamment l’enseignement secondaire. Pour y accéder, les étudiants ont le choix entre trois concours :
• le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire (CAPES)
• le certificat d’aptitude au professorat en lycée professionnel (CAPLP)
• l’agrégation (trèèèès dur !)
Pour les préparer, il est conseillé de suivre un master MEEF (Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation).
La recherche est un autre débouché « traditionnel » des études de géographie mais, les places sont extrêmement limitées. Deux options sont possibles : le CNRS, dont l’accès est très sélectif, ou l’enseignement universitaire, les deux via une thèse et le grade de docteur en géographie (bac +8).
Cela étant dit, oublie souvent que de nombreux autres débouchés sont possibles pour quiconque a pris soin d’étoffer sa formation et d’élargir son champ de savoirs et de compétences par des unités d’enseignements variées et des expériences professionnelles et/ou bénévoles (par exemple dans le secteur associatif). On retrouve ainsi des géographes dans l’administration publique, l’éducation, la santé, l’action sociale, les services sociaux, les activités extraterritoriales, etc.
Pour en savoir plus
Guide des études de Géographie et Aménagement de la collection Yvon
La fonction publique territoriale, pensez-y !
Les métiers de la fonction publique territoriale sont extrêmement variés : administration générale des collectivités territoriales, développement local, animation culturelle… Les concours de catégorie A (attaché ou ingénieur territorial) sont accessibles aux titulaires d’une licence. L’obtention de ces concours permet d’accéder aux professions exercées dans les collectivités et d’avoir une situation stable avec le statut de fonctionnaire.
On peut également travailler dans les collectivités territoriales sans passer de concours, mais avec le statut de contractuel, c’est à dire en CDD. Les postes à pourvoir sont par exemple des emplois de chargé de mission ou de chef de projet dans les conseils départementaux et régionaux, des communautés de communes, etc.