Linkin Park – The Cure – Philippe Katerine
Linkin Park – From Zero
Grand album du retour pour Linkin Park, From Zero est aussi la huitième livraison studio du combo américain depuis 2017 et la mort du chanteur emblématique Chester Bennington. Une tragédie dont Linkin Park a d’ailleurs failli ne pas se relever. Aujourd’hui dotée d’une nouvelle voix, en la personne d’Emily Armstrong du groupe Dead Sara et d’un nouveau batteur, à savoir Colin Brittain, la formation revient sur le devant de la scène. From Zero, dont le nom est sans équivoque, permet ainsi à Linkin Park d’annoncer la couleur et dans un même élan son intention de ruer dans les brancards en regardant droit devant sans pour autant renier ses origines. Il est vrai très convaincantes quand il faut hurler mais aussi très douée pour les parties plus mélodiques, Emily Armstrong accomplit ici un boulot formidable, bien aidée par ses comparses. Les morceaux quant à eux, ne brillent pas par leur originalité mais parviennent néanmoins à renouer avec la verve des grands classiques. Relativement généreux, cet album est également taillé pour les stades. Des arènes que Linkin Park remplit en un rien de temps depuis son retour aux affaires, s’offrant un second souffle qu’il avait eu du mal à trouver, même quand Chester Bennington était encore en vie.
The Cure – Song of a Lost World
The Cure, le groupe culte du rock gothique, n’avait rien sorti depuis 2008. Avec Songs of a Lost World où le combo toujours emmené par le flegmatique Robert Smith donne le meilleur de lui-même, renouant de l’avis général avec la « fougue » de Wish, le chef-d’œuvre de 1992. Fougue entre guillemets tant il semble que ce ne soit vraiment pas le terme approprié pour qualifier les nouvelles compositions du combo, qui oscillent entre des univers très gothiques et un onirisme omniprésent, y compris dans les chansons plus énergiques. Salué pour sa production irréprochable et ses paroles inspirées, ce quatorzième effort studio brille aussi par l’ambiance qu’il parvient à instaurer dès les premières notes. En pleine possession de son art, The Cure fait ce qu’il sait faire de mieux et affiche une forme à toute épreuve. Une bonne nouvelle si on considère que cela fait désormais 46 ans qu’il a fait ses débuts sur les scènes britanniques.
Entièrement composé, arrangé et écrit par Robert Smith, décidément le vrai moteur du combo, Songs of a Lost World porte bien son nom. Un album très immersif, qui joue la carte de l’émotion dans toute sa mesure, affichant un sens de l’équilibre aussi rare qu’admirable, en lien avec une imagerie incarnée par une pochette au diapason.
Philipppe Katerine – Zouzou
Katerine revient aux affaires, cinq ans après la sortie de Confessions, son album précédent. Toujours très surréaliste, l’artiste français qui s’est récemment illustré via une performance pour le moins audacieuse lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, fait montre d’un bel entrain avec une nouvelle collection de chansons tantôt mélancoliques tantôt comiques, voire les deux à la fois. Avec des titres comme Sous mon bob, Total à l’ouest, Zouzou, Frérot ou encore Sous la couette et Dormir en cuillère, Katerine tente de saisir l’essence d’une vie à moitié dissolue, pleine de sincérité et de second degré. Certes moins convaincant, en tout cas lors des premières écoutes, que son hit Philippe Katerine (sorti en 2010) sur lequel se trouvent des chansons comme La Banane ou Moustache, moins commercial que Louxor, j’adore, Zouzou a au moins le mérite de jouer la carte de la sincérité sans chercher le tube à tout prix. L’album d’un artiste qui sait précisément où il en est et où il veut aller, plein de bon sens et d’audace.