Lycéens professionnels : souriez, vous êtes (à nouveau) employés !
Avec un taux d’emploi revenu au niveau d’avant la crise, crise qui avait particulièrement touché la génération sortie du système scolaire en 2020, les lycéens professionnels, du CAP au BTS, voient l’horizon se dégager pour leur entrée sur le marché du travail.
Le taux d’emploi des lycéens professionnels, 6 mois après leur sortie d’études en 2021, est en effet en augmentation de 5 points par rapport à la génération précédente sortie en 2020 du système scolaire et qui avait pris de plein fouet les effets de la crise sanitaire. C’est ce que nous dit une note d’Information qui vient d’être publiée conjointement par la DEPP et la DARES (les services statistiques respectifs des ministères de l’Éducation nationale et du Travail, Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance et Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques). Pour les lycéens de niveau CAP à BTS sortis en 2021, l’entrée sur le marché du travail semble en effet plus positive puisque 41 % des lycéens qui ont choisi de ne pas poursuivre leurs études après l’obtention d’un CAP, d’un bac pro ou d’un BTS sont en emploi salarié privé en janvier 2022 et, dans quatre cas sur dix, en CDI.
Sans surprise, plus le niveau d’études est élevé, plus les chances de trouver un emploi rapidement à la sortie de ses études sont importantes. Le taux d’emploi augmente ainsi de 4 points pour les sortants de CAP, 6 points pour les sortants de baccalauréats professionnels et 6 points pour les sortants de BTS.
Des domaines de formation où les diplômés ont le vent en poupe
On s’insère plus ou moins bien selon la spécialité de formation. Certains diplômes de la santé, comme le BTS « prothésiste orthésiste » ou « opticien, lunetier » affichent des taux d’insertion professionnelle assez « insolents » puisqu’ils mènent respectivement 79 % et 81 % des lycéens vers un emploi salarié au bout de 6 mois. C’est le cas aussi du CAP ou du baccalauréat professionnel « conducteur routier marchandises » et du BTS « métiers de l’esthétique, cosmétique, parfumerie, option A : management » : leurs diplômés sont respectivement pour 74 %, 67 % et 70 % d’entre eux en emploi salarié au bout de 6 mois.
À ces résultats plutôt positifs, comparables à ceux de la génération sortie d’études en 2019, se greffe une autre tendance, positive aussi alors que toutes les études soulignent que plus on est diplômé, mieux on s’insère : les lycéens professionnels sont de plus en plus nombreux à poursuivre leurs études après l’obtention d’un premier diplôme pro. Leur proportion augmente de 2 points par rapport aux diplômés 2020 et de 5 points par rapport à ceux sortis en 2019 !
Viser toujours plus haut ? Oui…
Poursuivre peut s’avérer d’autant plus pertinent que dans certaines spécialités le taux d’emploi peut considérablement augmenter au fur et à mesure que l’on décroche un diplôme supérieur. C’est le cas, par exemple, dans les formations « commerce, vente » où les taux d’emploi affichent des différences très élevées entre le CAP et le niveau baccalauréat et entre le baccalauréat et le BTS (+ 20 points dans les 2 cas) ! Des grands écarts sont aussi observés dans les spécialités « hôtellerie-restauration, tourisme » entre CAP et bac pro et entre bac et BTS, alors que cela ne se vérifie pas en revanche entre les lycéens qui sortent d’une formation relevant de la production ou des services.
Quoi qu’il en soit, avoir un diplôme reste « un atout pour l’insertion professionnelle », comme ne se privent pas de le rappeler les auteurs de cette étude.