OVNIS : mais de quoi parle-t-on ?
Les Ovnis existent-ils ? Pas facile de répondre… Oui, ils existent puisque la présence et le comportement de certains objets volants n’ont jamais pu être expliqués. Mais cela ne veut pas dire qu’il s’agit de visiteurs venus d’autres planètes. Les objets volants non identifiés (OVNI) existent depuis que l’humanité regarde le ciel : des auteurs de l’Antiquité en ont même témoigné, avec leurs mots à eux. Sur beaucoup de peintures et de tableaux du passé, on trouve aussi des représentations curieuses qui font penser à des êtres venus d’ailleurs ou à des soucoupes volantes. Inexplicables… faute de connaissances Mais dans bien des cas, l’explication peut être simple : il y a des siècles, à l’époque des Grecs et des Romains, ou encore au Moyen Âge, des phénomènes météorologiques (nuages de forme curieuse, foudre en boule…) ou atmosphériques (chute de météorites par exemple) ont été vécus comme des événements extraordinaires que l’on a expliqués comme on pouvait. Pourquoi ? Tout simplement parce les gens de ces époques n’avaient pas les connaissances scientifiques permettant de les comprendre. Bien souvent aussi, on les a interprétés en y voyant des apparitions divines. Mais beaucoup d’observations ont aussi eu lieu au 20e siècle. On pense évidemment au célèbre cas de Roswell : en 1947 aux États-Unis, des débris d’engin extra-terrestre auraient été retrouvés, avant que l’armée américaine ne dise qu’il s’agissait d’un ballon sonde. Ce qui est parfaitement possible, mais les explications des militaires ont été tellement farfelues à l’époque qu’elles ont entretenu le doute jusqu’à aujourd’hui. Des cas très étranges Depuis, bien d’autres cas très connus ont été débattus. Certains sont très étranges, ont été observés par beaucoup de témoins fiables, dont des militaires et des pilotes, mais restent inexpliqués : pendant la Seconde Guerre mondiale (les Foo Fighters ou chasseurs fantômes) en Suède dans la seconde moitié des années 40, au-dessus de Washington en 1952 (Le Carrousel de Washington) , à Tananarive (capitale de Madagascar) en 1954, en France à l’automne 1954, à Téhéran (capitale de l’Iran) en 1979, en Belgique en 1999… Et plus récemment au-dessus du Pacifique (lire plus loin). Face à autant de cas, les gouvernements de beaucoup de pays ont fait faire des études et des recherches, mais elles n’ont jamais conclu à l’existence de vaisseaux d’origine extra-terrestre. Des scientifiques s’y intéressent La question est quand même prise au sérieux par certains scientifiques – pas tous, car beaucoup considèrent le sujet fantaisiste. Il existe en France, au sein du prestigieux CNES (Centre national d’études spatiales), un groupe chargé d’étudier non pas les OVNI, mais les PAN : les phénomènes aérospatiaux non identifiés. Son site (www.cnes-geipan.fr) regorge d’exemples d’observations, expliquées ou non, et de documents techniques (lire encadré). Mais attention, si le sujet vous intéresse, prudence sur le web : beaucoup de sites d’ufologues (nom des amateurs d’OVNI) sont plus intéressés par le sensationnel et les « complots » que par une vraie démarche scientifique. Vidéos et rapports officiels Cela étant, concernant l’histoire récente des observations d’Ovnis, beaucoup d’Etats prennent de plus en plus aux sérieux les observations inexpliquées, au premier rang desquels les Etats-Unis. En 2017, on apprenait que le ministère de la Défense américain avait financé de 2007 à 2012 un programme nommé AATIP (Advanced Aerospace Threat Identification Program, programme d’identification des menaces aérospatiales avancées), précisément pour explorer l’hypothèse extra-terrestre des phénomènes aérospatiaux non-identifiés. En 2019, le Pentagone lui-même a authentifié des vidéos qui circulaient depuis deux ans, prises depuis des avions de la marine américaine au large de la côté est des Etats-Unis, dans l’Océan pacifique, illustrant explicitement des contacts de pilotes avec des Ovnis – pilotes qui commentent d’ailleurs eux-mêmes en temps réel leurs observations, sans cacher leur étonnement avec force « Oh my gosh ! ». D’ailleurs, certains de ces pilotes ont par la suite été autorisés à s’exprimer publiquement sur ces « rencontres », et on trouve facilement leurs interviews sur le web. Le problème de toutes ces observations, c’est qu’elles révèlent l’existence potentielle d’engins dont la vitesse et les manœuvres aériennes démontrent des capacités et l’utilisation de technologies dépassant de très loin celles connues et utilisées par les aéronefs militaires. Ce qui a d’ailleurs fait dire à certains des pilotes qui ont témoigné que, selon eux, ces engins « ne sont pas originaires de notre monde », rien que ça ! Certaines de ces observations sont d’ailleurs connues et documentées comme l’Incident du Nimitz, survenu en 2004, qui a droit à sa fiche sur Wikipédia. Toujours au-dessus du Pacifique, d’autres « rencontres » ont eu lieu en 2014 et 2015. Un des objets volants rencontrés a eu droit à son surnom, le « Tic-Tac », en raison de sa forme. Collisions évitées de justesse Plus récemment, en 2020, le Pentagone a créé le Unidentified Aerial Phenomena Task Force, un groupe de travail chargé d’examiner les trop nombreux cas d’observations non expliquées et pouvant potentiellement représenter un danger pour les aéronefs civils et militaires et, plus généralement pour la sécurité des Etats-Unis. Mieux encore, début 2021 le gouvernement américain, conscient qu’il était devenu nécessaire d’investiguer officiellement et de communiquer sur le sujet auprès du grand public, a commandé un rapport sur les Ovnis dont une courte synthèse de neuf pages a été rendue publique le 25 juin dernier. Vous pouvez le lire (en anglais) ici. Les auteurs du rapport, qui a beaucoup déçu car beaucoup de passionnés attendaient des révélations fracassantes, se sont penchés sur 144 cas provenant de sources du gouvernement américain (US Air Force et US Navy notamment), et observent que « la plupart des rapports décrivent les PAN comme des objets qui ont interrompu un entraînement planifié ou une autre activité militaire » et s’inquiètent notamment du fait qu’ils « ont été détectés près d’installations militaires ou par des avions équipés des systèmes de détection les plus avancés du gouvernement américain ». Une inquiétude d’autant plus vive que, dans 11 cas, les pilotes ont évité de justesse une collision avec un engin non identifié. Bref, le rapport, qui n’a élucidé comme d’origine terrestre qu’un seul cas sur les 144 et confirme la nature physique des phénomènes étudiés conclut que ces objets « posent clairement un problème de sécurité des vols et peuvent être un défi pour la sécurité nationale des États-Unis ». Même Obama en a parlé ! Pour conclure, sachez que l’ancien président Barack Obama s’est lui-même exprimé publiquement sur le sujet dans une interview en mai dernier : « Quand je suis entré en fonction, j’ai demandé : est-ce qu’il y a le laboratoire quelque part où on garde les spécimens extraterrestres et le vaisseau spatial ? Ils ont fait quelques recherches et la réponse était non. Ce qui est vrai, et là je suis sérieux, c’est qu’il y a des images et des enregistrements d’objets dans le ciel dont nous ne savons pas exactement ce qu’ils sont. Nous ne pouvons pas expliquer comment ils se sont déplacés, leur trajectoire…. Et donc, vous savez, je pense que des gens prennent toujours au sérieux le fait d’enquêter pour comprendre ce que c’est. » Alors, on les prend au sérieux ou pas, ces ovnis ? F.C. Son rôle n’est pas tant de s’intéresser aux OVNI, que de collecter et d’analyser ce qu’il appelle les PAN : phénomènes aérospatiaux non identifiés. Il les examine sérieusement puis, selon qu’une explication est trouvée ou non, il les classe en différentes catégories : Dans la récolte des témoignages, le GEIPAN est aidé par la gendarmerie, qui lui transmet par le biais d’une procédure spécifique tous les témoignages qu’elle recueille. Les cas sont d’ailleurs tous accessibles sur le site du GEIPAN, qui met ses archives à la disposition du public. Bien qu’animé par une équipe très restreinte, le GEIPAN est, dans le monde, l’un des rares services de ce type rattaché à un service de l’État. Lire également l’ouvrage passionnant d’Yves Sillard, ancien délégué général du CNES, « Phénomènes aérospatiaux non identifiés, un défi à la science »
Rencontre du 3e type, le film
Le GEIPAN et les PAN
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