Panique sur Parcoursup ? Suivez le guide !

C’est l’angoisse ! Depuis le 20 janvier et jusqu’au 29 mars, top chrono, vous devez formuler vos vœux ! Et ce, parmi les 19 500 formations disponibles sur Parcoursup. Voici quelques clés pour ne pas se perdre et être efficace.

Ce sont en effet 19 500 formations parmi lesquelles vous devrez postuler en passant par la plateforme Parcoursup, soit 2 500 de plus que l’an passé.

Se rajoutent notamment cette année, du côté des formations sélectives, de nouveaux BTS, comme le BTS de mécatronique navale, et de nouvelles écoles supérieures (Villa d’Arson à Nice, l’Ecole des beaux-arts de Nantes-St-Nazaire, l’Ecole nationale supérieure des créations industrielles ou encore l’Institut français de la mode ). Attention néanmoins, si les écoles d’art et du spectacle vivant sont disponibles dans le moteur de recherche Parcoursup, pour un grand nombre d’entre elles, les candidatures doivent se faire directement auprès des établissements. Pour chaque école concernée, les modalités de candidature sont précisées sur la fiche détaillée de la formation sur Parcoursup.

Du côté des formations non sélectives, se rajoutent d’autres parcours préparatoires au professorat des écoles (PPPE) : de 24 l’an passé, ils passent à 47 en 2022. Ces parcours permettent, en lycée ou à l’université, de se préparer, dès la 1re année de licence dans 30 académies, au concours de professeur des écoles.

Parmi les 6000 formations en apprentissage, de nouvelles ont également été ajoutées, comme les Deust (Diplômes universitaires d’études scientifiques et techniques) par apprentissage de préparateurs en pharmacie.

Les élèves peuvent également postuler à de nouvelles formations très courtes, suivies en un an, labellisées « Formation supérieure de spécialisation » et Passeport pour réussir et s’orienter  (DU PaRéo). Elles préparent à un diplôme d’établissement et non un diplôme national.

Vos qualités et vos envies

À l’heure des choix, il convient d’abord de « s’éclairer » en fonction de ses qualités et de ses envies. Bien démarrer, c’est d’abord opérer un petit travail de questionnement sur ce qui vous plaît, vos défauts et qualités – est-ce que je sais travailler en autonomie, en équipe, m’organiser, est-ce que je préfère les cours pratiques, etc. ? – pour voir pour quels types d’études vous êtes plutôt fait.

Cette introspection vous dira si vous avez davantage intérêt à viser des filières courtes, professionnalisantes, très encadrées, de type BTS ou BUT (Bachelor universitaire de technologie) même si ces ex-DUT passent sur un cursus de 3 ans au lieu de 2 auparavant, ou plutôt des filières longues, plus académiques, loin du fonctionnement du lycée.

Dans ce dernier cas, ce qui vous correspond, ce sont soit les parcours de licence qui pourront vous mener en master, voire au doctorat pour faire de la recherche, soit des cursus d’ingénieur, d’architecture, de médecine…, plus concrets mais très longs aussi.

Privilégier les formations en fonction des matières où on réussit… et que l’on aime

Autres grandes questions à se poser, quelles compétences ai-je et lesquelles je peux acquérir pour exercer le métier visé ? Là, deux grands conseils sont de rigueur. Il faut privilégier les études qui donnent de l’importance aux matières où l’on réussit (si vous n’êtes pas bon en maths, en physique, ne visez pas des études d’ingénieur).

Il faut aussi privilégier les filières où vous vous épanouirez, parce que vous êtes passionné par la ou les disciplines que vous suivrez, passion qui vous permettra du coup de briller, mais aussi parce que ce sont celles qui vous mèneront à vos « envies » (à questionner aussi : ai-je envie de voyager ou d’être plutôt sédentaire, de travailler seul ou en équipe, de gagner beaucoup d’argent, etc. ?).

Enfin, posez-vous aussi des questions d’ordre plus « pratique ». Par exemple, quelle distance suis-je prêt à couvrir pour suivre une formation (et pour quitter le nid familial, les amis actuels, etc.) ? Car il va falloir peut-être candidater dans des établissements éloignés géographiquement.

Où chercher (et trouver) ?

Dès lors que vous aurez quelques idées de secteurs ou de métiers qui vous intéressent, vous allez devoir chercher des infos pour trouver une formation. Évidemment, le web regorge de ressources :

• Parcoursup donne accès à un moteur de recherche des formations plutôt bien fait. On y saisit des mots clés (au fur et à mesure il affiche le nombre de formations disponibles) et on peut aussi préciser des critères (type de formation, d’établissement, apprentissage, aménagement pour sportif de haut niveau…).

Le résultat s’affiche avec le nombre de places, le pourcentage de candidats admis selon le type de bac… et donne un lien vers la fiche détaillée de la formation. Il positionne la ou les formations sur une carte interactive dans laquelle on peut zoomer pour identifier précisément les lieux, zoom qui peut servir aussi, à l’inverse, à cibler la recherche. Et cette fonction zoom – ou à l’inverse de dézoomage – permet de modifier instantanément sur la gauche de la carte le nombre de formations disponibles sur la zone géographique rendue alors visible.

L’un des atouts de ce moteur est qu’il vous suggère aussi des formations similaires. Par exemple, si on rentre sport et handicap pour une recherche ciblant la métropole, la plateforme identifie une seule formation ayant cette double dimension, un Deust (Diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques), à Strasbourg, qui forme aux activités physiques et sportives adaptées en direction de personnes déficientes intellectuelles ou ayant des troubles psychiques. Mais en formations similaires, il propose 9 autres types de formations.

• Le site du ministère et de l’Onisep dédié aux élèves de terminales (http://www.terminales2021-2022.fr/) permet de découvrir des formations, des parcours, le monde professionnel, etc.
• Vous pouvez aussi faire des recherches sur des sites dédiés à l’orientation et/ou aux métiers comme Studyrama ou L’Étudiant.
• N’hésitez pas à regarder des témoignages vidéo de professionnels sur YouTube. Il existe par exemple des chaînes dédiées comme Mon métier, mon futur métier.
• Vous pouvez utiliser des applis qui s’appuient sur l’intelligence artificielle pour faire de l’orientation personnalisée (et lire le super article que nous y consacrons !).

Vous pouvez aussi découvrir « sur le terrain » :

• En participant aux JPO des établissements. Et c’est maintenant ! Parcoursup indique les dates sur chaque fiche de présentation des formations.
• En participant aux salons dédiés à l’orientation de votre région, qui sont maintenus en 2022 contrairement à l’an passé.
• En questionnant vos deux profs principaux, ils sont là pour ça, ou en allant voir un psychologue de l’Éducation nationale (PsyEN) dans un CIO (centre d’information et d’orientation).
• Il peut être utile aussi d’essayer de rencontrer des professionnels (ça peut être tout simplement en interrogeant des personnes proches de l’entourage familial), ou d’interroger des anciens étudiants. On les appelle les « alumni », et ceux qui sortent des grandes écoles ont souvent des associations et des pages web : tapez « alumni » et le nom d’une école dans Google, et regardez ce que vous trouvez pour éventuellement rentrer en contact. L’Onisep propose aussi le mercredi après-midi des tchats (https://www.onisep.fr/Tchats) avec des professionnels qui présentent leur métier et répondent à toutes vos questions. Tchats pour lesquels on peut demander, depuis le site, à recevoir une alerte par mail ou sms une heure avant la session, ou que l’on peut « revivre » si on les a manqués. On peut y découvrir des métiers connus depuis longtemps et d’autres qui le sont moins ou sont « tendance » (celui de Georges, cybercriminaliste, celui de Nicolas, game designer, celui de Lucie, chercheuse en neurosciences…).

Jusqu’à 10 formations dans 20 établissements

Bref, sur Parcoursup, on peut choisir 10 types de formations, et 10 de plus si ces dernières sont en apprentissage. À l’heure des choix, il s’agit aussi de formuler ses vœux en fonction des « attendus » des formations, pour éviter des déceptions. Les « attendus », ce sont les prérequis qu’on vous demande pour une filière donnée. Lire notre article à ce sujet !

Vos vœux sont limités à 10 formations différentes mais vous pouvez postuler jusque dans 20 établissements ou sites différents (ce sont les sous-vœux). Un vœu, c’est par exemple un parcours santé, un BTS tourisme ou une classe prépa, que vous pouvez viser dans plusieurs lycées ou sites.

Vous avez donc 1 vœu et plusieurs sous-vœux. Parcoursup détaille les possibilités parfois différentes selon les filières. Attention, très peu de licences peuvent faire l’objet de sous-vœux.

Et depuis l’année dernière, vous pouvez formuler 10 vœux supplémentaires pour des formations en apprentissage et il n’y a pas de date limite pour beaucoup d’entre elles, ce qui signifie que vous pouvez formuler des vœux tout au long de la procédure. Mais attention, n’oubliez pas de les confirmer, en fonction de la date limite qui sera indiquée dans votre dossier. Vous pouvez aussi être accompagné pour trouver un employeur et signer votre contrat d’apprentissage. Plus de 6 000 formations supérieures sont disponibles en apprentissage sur Parcoursup.

Parcoursup n’exige aucun classement des vœux. Il est conseillé de ne pas vous limiter à 1 ou 2 vœux, afin de maximiser les chances de trouver un établissement après le bac.

L’importance de motiver son projet

Pour chaque vœu formulé, vous devez expliquer en quelques lignes ce qui vous motive pour la formation. Ça s’appelle le projet de formation motivé (PFM). Cette mini lettre de motivation est importante car, en cas de places insuffisantes dans la formation demandée, c’est elle qui servira à départager les candidats.

Vous pouvez aussi – et il est conseillé de le faire, même c’est facultatif – remplir la rubrique « Activités et centres d’intérêt ». Pour cette rubrique, retenez, comme le souligne l’Onisep, que « toutes les expériences comptent et peuvent être valorisées ».

« Oui, si » ? Pas de panique !

Peut-on changer son ou ses vœux ? Attention, après le 29 mars 2022, 23 h 59 (heure de Paris), aucun nouveau vœu ne pourra être ajouté ni remplacé par un autre.

Vous aurez ensuite jusqu’au 7 avril pour les confirmer et la possibilité de modifier certains éléments, notamment votre projet de formation motivé et la rubrique « Activités et centres d’intérêt ». Donc, ne procrastinez pas, formulez et complétez au fur et à mesure sur la plateforme pour ne pas avoir tout à faire au dernier moment.

Enfin, à partir du 2 juin, vous allez recevoir les réponses des établissements. Les formations non sélectives ont 2 réponses positives possibles : « oui », « oui, si ». Pas de panique si c’est « oui, si » : vous pouvez être accepté mais à condition de suivre une remise à niveau adaptée qui varie selon les universités (lire notre article sur le « oui, si ») et « en attente d’une place ». Le « oui, si » n’est pas possible pour l’admission en formations sélectives et en apprentissage (où, pour ces dernières, le « oui » est en outre conditionné à la signature d’un contrat pour démarrer la formation), formations qui, de leur côté, peuvent en revanche directement répondre par un « non ».

Vous devrez répondre à chaque proposition dans le délai indiqué. Vous pouvez accepter ou renoncer, mais en parallèle, vous pouvez conserver des vœux en attente si vous les préférez. À la fin, il ne faudra en choisir qu’un.

Le + : Parcoursup vous « bipe » ainsi que vos parents, par SMS aussi, à chaque fois que vous recevez une réponse positive d’une formation et vous donne aussi précisément le délai dans lequel vous devez répondre. Et on vous relance aussi de cette manière le dernier jour avant que le délai expire. Difficile de se louper…

Camille Pons