Parcoursup : les STAPS, pour quoi faire ?
Bien loin de ne mener qu’au métier d’enseignant, les parcours proposés en STAPS se sont enrichis depuis plusieurs années pour offrir des débouchés non seulement originaux mais prisés sur le marché. La sélection est néanmoins « rude », utile de connaître non seulement les filières mais aussi les astuces pour bien peaufiner son dossier sur Parcoursup.
Il existe pas moins de 60 structures en France métropolitaine, auxquelles s’ajoutent celles de Tahiti, de la Guadeloupe, de la Réunion et de la Nouvelle-Calédonie, qui abritent les filières STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives). C’est beaucoup, mais en même temps insuffisant au regard du nombre de candidats et de places ouvertes.
Bien préparer son dossier sur Parcoursup s’avère donc indispensable. Et bien préparer son dossier, c’est avant tout connaître les parcours et les débouchés auxquels ces derniers mènent, souvent méconnus, à l’exception du métier d’enseignant.
Cinq grands domaines de formation
Les STAPS proposent cinq mentions de Licence, avec des parcours plus spécifiques à l’intérieur de ces mentions. La première année est commune à tous, les étudiants s’orientant ensuite en seconde année, au 4e semestre, vers une mention qui correspond à un domaine professionnel spécifique :
- Activité physique adaptée – Santé (APA-S), qui forme des enseignants dans ce domaine ;
- Éducation et motricité, qui forme les futurs professeurs d’éducation physique et sportive (EPS) et des intervenants en activités physiques et sportives (APS) ;
- Entraînement sportif, qui forme des professionnels de l’entraînement, de l’animation, de la préparation physique et psychologique ainsi que des cadres sportifs dans le secteur fédéral et associatif sportif ;
- Management du sport, qui forme des professionnels de la gestion et de l’organisation des APS qui bosseront notamment dans les organisations sportives associatives (fédérations sportives, ligues, clubs, etc.), les organismes publics et privés de gestion du sport et l’événementiel ;
- Ergonomie du sport et performance motrice, qui forme des professionnels du matériel sportif, de la réalisation et de l’aménagement des locaux et des espaces sportifs et industriels, donc à des principes et méthodes d’analyse et de mesure du comportement en vue d’améliorer le confort du pratiquant et/ou d’optimiser sa performance.
- Les masters quant à eux s’inscrivent dans la continuité de ces filières, permettant aux étudiants d’acquérir des compétences ++ et de davantage se spécialiser.
Des débouchés qu’on ne soupçonne pas
Beaucoup d’emplois auxquels mènent ces formations sont méconnus. Par exemple, ceux qui suivent la formation préparant à l’enseignement ne sont pas obligatoirement destinés à ne passer que les concours de l’Éducation nationale. Au regard du peu de postes ouverts chaque année dans les Masters métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation, des facultés conventionnent avec des institutions telles que la gendarmerie, la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse) ou encore le pénitentiaire, pour que des postes soient réservés à leurs diplômés là où on peut « utiliser le sport comme moyen d’inclusion ou de médiation », explique Jean-Paul Doutreloux, le doyen de la Faculté des sciences du sport et du mouvement humain (F2SMH) de l’université Toulouse III Paul Sabatier. Une « aubaine » pour ces diplômés, estime-t-il, notamment parce qu’ils « offrent des conditions de travail et d’emploi particulièrement intéressantes, avec des salaires nettement plus avantageux que dans l’enseignement ».
Vers le développement de data scientist du sport
La licence qui prépare au management du sport ouvre certes des portes dans des directions de services des sports de collectivités ou dans le marketing sportif (pour organiser des salons par exemple), mais elle peut aussi mener au cœur de l’organisation d’événements sportifs d’envergure : ainsi, cette année, 70 étudiants de L3 et master travaillent en alternance sur la Coupe du monde de rugby France 2023 ! Cette formation leur permet aussi d’investir des clubs de sport, pour faire monter les compétences de ces derniers, notamment du point de vue du fonctionnement, alors qu’ils sont gérés essentiellement par des bénévoles. Une ouverture assez nouvelle qui suscite déjà l’intérêt des dirigeants.
Autre exemple, la L3 Entraînement sportif, qui forme des préparateurs physiques de haut niveau « reconnus » puisqu’on les retrouve dans les pôles d’entraînement des CREPS (Espoir et France) au service des sportifs de haut niveau, peuvent aussi, notamment en renforçant leurs connaissances scientifiques en master, se positionner comme des « data scientist », des analystes au service des clubs de haut niveau, des centres de formation et des pôles des CREPS, capables d’élaborer des programmes de collecte de datas et d’analyse de ces données (via des capteurs de mouvement, des GPS, etc.) et de les rendre compréhensibles des entraîneurs pour que ces derniers améliorent la performance de leurs athlètes. Des diplômés occupent déjà deux postes de ce type au XV de France, et les STAPS souhaitent ouvrir un DU qui serait dédié exclusivement à la formation de ces profils, avec des compétences et connaissances très pointues à la fois du sport, mais aussi des outils informatiques avancés.
Des formations qui répondent à des enjeux forts actuels
Des filières courtes et professionnalisantes peuvent aussi répondre à d’autres enjeux forts actuels. Parmi plusieurs DEUST (Diplômes d’étude universitaire scientifique et technique), un est par exemple dédié aux Métiers de la forme et répond à une demande importante des salles de sport, puisqu’il permet de développer deux compétences : savoir animer des cours individuels et collectifs (fitness, musculation, aquafitness, cardiotraining, etc.) et savoir gérer et exploiter une salle. « Une double-casquette que n’ont pas les titulaires d’un brevet du ministère des Sports », souligne Jean-Paul Doutreloux. Une des nombreuses licences professionnelles est également dédiée à la santé et au vieillissement. Elle n’est proposée qu’à Toulouse. À la sortie, le diplômé est apte à proposer des activités physiques aux publics seniors dans des structures spécialisées telles que les EHPAD (Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
La fac de Toulouse propose aussi dans son master Management du sport, un parcours Ingénierie, sécurité, sûreté et défense, où les étudiants développent notamment des compétences en méthodes de recherche, de recueil et d’analyse de données pour pouvoir formuler des scénarios prospectifs à long terme dans ce domaine. On retrouve ainsi des diplômés au GIGN ou encore au RAID. Une sorte de « continuité » de la licence pro Sécurité des biens et des personnes parcours gestion de la condition physique des intervenants en situation hostile, proposée à Rodez, qui prépare à investir ces secteurs, mais là pour former physiquement des officiers de sécurité-sûreté, animer des stages dans les camps du GIGN, etc.
Enfin, poursuivre par un doctorat peut mener à la recherche et vous permettre d’œuvrer à faire progresser des domaines comme la santé ou la performance sportive à haut niveau. À Toulouse, par exemple, des chercheurs travaillent avec des robots sur des problèmes d’équilibre, de force, de résistance ou encore sur la prise d’information de sportifs (par exemple en équipant des volleyeurs ou des tennismen d’eye trackers pour comprendre ce qui se joue pour la réception des ballons et des balles).
Peaufinez votre dossier sur Parcoursup
Les places sont chères – l’an passé, il y a eu 7 770 candidatures pour la L1 pour seulement un peu plus de 500 places – d’où l’intérêt de peaufiner son dossier sur Parcoursup.
D’abord, il s’agit de bien comprendre que, dans les attendus, 50 % relèvent de connaissances et compétences en sciences contre 33 % des activités physiques et sportives. Bref, il ne suffit pas d’être bon en sport, il faut avoir de bonnes notes dans les disciplines scientifiques.
Sachez ensuite que vous devez fournir toutes les pièces qui permettent de justifier vos déclarations : attestations de licence sportive, de compétition sportive, de pratique UNSS, copies du diplôme du BAFA, de jeune arbitre, attestation d’une association lorsque vous êtes investis bénévolement, de délégué de classe, de la caserne si vous êtes sapeur pompier volontaire, d’un service civique… Faute de quoi, vous perdez des points. L’an passé, ce sont pas moins de 6 000 dossiers qui ont été déclassés ainsi, dont 5 000 qui n’avaient fourni aucune attestation !
N’hésitez pas à aller sur le site de la C3D : vous y trouverez une mine d’informations sur ces filières, ainsi qu’un test d’auto-positionnement en ligne, qui permet d’estimer les chances que vous avez d’être pris au regard de votre profil.