Parcoursup : quels vœux en 2024 ?
Alors que s’ouvre la phase d’admission principale et que les lycéens viennent de recevoir les premières propositions des établissements d’enseignement supérieur, le ministère donne à voir un petit panorama des vœux faits par les lycéens cette année : combien ont fait des vœux sur la plate-forme, les formations qu’ils ont le plus demandées… Petit zoom sur cette « cuvée 2024 »…
Comme chaque année, après la phase de formulation des vœux, le SIES, service statistique du ministère de l’Enseignement supérieur, publie les premières statistiques concernant la procédure Parcoursup de l’année en cours. Celles-ci ont été publiées le 28 mai dernier. Cette année, sur Parcoursup, 945 500 candidats ont confirmé au moins un vœu d’orientation. Un chiffre en progression par rapport à l’année dernière. Parmi eux, 626 000 lycéens (car des étudiants en réorientation et des candidats en reprise d’études passent aussi par la plate-forme). Ces derniers représentent 96,6 % des 648 000 élèves de terminale inscrits sur la plate-forme. Les autres ont trouvé d’autres formations en dehors de Parcoursup.
En moyenne, chaque candidat a fait 13,4 vœux, en comptant les vœux de formations en alternance, soit un nombre de vœux similaire à l’an passé. Et comme en 2023, les licences sont les formations les plus demandées (69 % des candidats ont fait au moins un vœu en licence à l’université). Un choix majoritaire assez logique car il s’agit d’une formation accessible financièrement et peu sélective en moyenne. Les formations les plus prisées ensuite sont les BTS (48 % des candidats ont confirmé un vœu pour un BTS) et les BUT (35 %) et, à des degrés bien moindres, les LAS (Licences accès santé qui permettent l’accès aux formations de médecine, de maïeutique, d’odontologie et de pharmacie), les classes prépa et les PASS (Parcours accès santé spécifique).
Des vœux qui sont dans la logique des choix des enseignements de spécialité
Autre constat : les vœux reflètent les choix des enseignements de spécialité (EDS). Depuis la réforme du baccalauréat général et technologique en 2021, les terminales de la série générale choisissent en effet deux (EDS). Pour la quatrième fois cette année, on peut observer leurs vœux en fonction des combinaisons d’EDS choisis. Ainsi, 59 % des terminales avec les EDS Mathématiques et Physique-Chimie ont confirmé au moins un vœu en CPGE et 39 % en école d’ingénieurs. Ceux ayant suivi la spécialité Sciences et vie de la Terre (SVT) choisissent, en majorité, des formations en santé, notamment pour la combinaison SVT et Physique-Chimie. Pour la combinaison d’EDS Sciences Economiques et Sociales (SES) et Histoire-Géographie, 96 % des candidats ont confirmé au moins un vœu en licence, 34 % en BUT et 27 % en BTS.
Licences de droit, psychologie, STAPS, économie et gestion, langues, continuent d’attirer chaque année davantage de candidats sur la plate-forme. Les licences de droit étant largement en tête. En 2024, elles ont reçu près de 334 200 vœux, la licence de droit de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne ayant été cette année la plus demandée.
Enfin, les formations en apprentissage, plus nombreuses à être proposées sur la plateforme (10 000), attirent toujours plus de candidats : 235 000 candidats ont déjà confirmé plus de 1,3 million de vœux pour ces formations, vœux qui restent possibles pour ces formations jusqu’au 10 septembre prochain.
Toujours des « divergences » d’orientation entre filles et garçons
Début mai, une autre étude publiée par le SIES, avec également le service statistique du ministère de l’éducation nationale, la DEPP, donnait à voir par ailleurs que les différences d’orientation persistent entre les filles et les garçons : dès le lycée, avec les choix d’enseignement de spécialité, puis dans l’enseignement supérieur au regard des vœux exprimés sur Parcoursup, « y compris lorsqu’on considère des élèves ayant suivi les mêmes combinaisons de spécialités », écrit le ministère. Si cette étude porte sur les vœux exprimés sur la session 2022, il y a fort à parier que la tendance ait peu bougée.
Concernant l’orientation dans l’enseignement supérieur, les différences filles/garçons se manifestent dès la phase de confirmation des vœux. Elles évoluent peu lors des phases suivantes de propositions d’admission par les établissements et d’acceptation des propositions par les étudiants. Ainsi, les écoles d’ingénieurs attirent plus de garçons que de filles, à niveau scolaire et social équivalents et combinaisons de spécialités choisies au lycée équivalentes.
Inversement, les PASS ont une côte trois fois supérieure pour les filles que pour les garçons. Les filles intègrent également beaucoup plus souvent une licence avec option santé (LAS) que les garçons. De manière générale, les filles ont une probabilité plus faible de se diriger vers des filières scientifiques sélectives. Ces « préférences » sont déjà nettement visibles au lycée, au regard des spécialités qu’elles investissent. En effet, leur préférence est largement donnée dès le lycée aux sciences humaines et sociales plutôt qu’aux spécialités scientifiques : le pourcentage de filles varie de 35 % pour la combinaison mathématiques/physique-chimie à 86 % pour humanités, littérature et philosophie (HLP)/langues littérature et cultures étrangères et régionales (LLCER).
Crédit photo : Anthony Da Cruz-Unsplash